Compte-rendu du majalis de Shaykh Mohsin Canani, Qom (en face du Haram de Sayyida Massouma (a))

Il y a de nombreux débats et discussions sur l’azadari d’Imam Houssayn (a). Certains disent que les shi’as exagèrent en commémorant le martyre d’Imam Houssayn (a) pendant plus de 1400 ans alors que lorsqu’une personne ordinaire meurt, nous faisons son deuil quelques jours, voire quelques mois.

Nos marajas insistent sur l’azadari.

Cet azadari n’honore pas un être humain ordinaire ; il commémore Houssayn ibne Ali (a). Quand H. Adam (a) n’était pas encore né, il y avait déjà l’azadari. Quand Adam (a) était déjà né mais qu’Imam Houssayn (a) n’était pas encore né, l’azadari existait déjà. Chaque Prophète a été éprouvé sur la terre de Karbala. Quand Nabi Nouh (a) passe par Karbala, son navire rencontre des problèmes. Il demande à Allah (swt) pourquoi son navire, qui marchait très bien, a des problèmes tout à coup. Allah (swt) lui dit que c’est parce qu’il est sur la terre de Karbala.

Quand Nabi Ibrahim (a) emmène son fils Ismaïl (a) pour le sacrifier, il pense à l’Imam Houssayn (a) et son sacrifice.

Rassouloullah (s) faisait l’azadari d’Imam Houssayn (a) ; il pleurait à chaque fois qu’il voyait Houssayn (a), qu’il le mettait sur ses genoux, qu’il le portait…il voyait tout l’événement de Karbala se défiler devant ses yeux. Quand Imam Houssayn (a) portait de nouveaux vêtements à Eid, Rassouloullah (s) pensait à Karbala où Imam Houssayn (a) n’aurait même pas un linceul (kafan).

Lors de ces derniers moments, Rassouloullah (s) demanda à Imam Hassan (a) et Imam Houssayn (a) de poser leur tête sur sa poitrine et pleurait tant qu’il s’évanouissait. Dès qu’il redevenait conscient, il continuait de pleurer.

Après le shahadat d’Imam Houssayn (a), Sayyida Zaynab (a) se rend près du corps de son frère et pleure.

Imam Zaynoul Abidine (a) récite son fameux sermon, il se présente et pleure sur Imam Houssayn (a).

Quand ce monde prendra fin, le Jour du Jugement, l’azadari continuera. Sayyida Fatima (a) viendra avec le vêtement rempli de sang d’Imam Houssayn (a). Tous les Ahloul Bayt (a) pleureront. Les moemines pleureront.

La question qui se pose est la suivante : Pourquoi insistons-nous sur l’azadari d’Imam Houssayn (a) ? Pourquoi le maintenons-nous ?

Cet azadari bénéficie l’azadar lui-même. Il purifie le nafs du azadar. C’est un bienfait pour celui qui pleure.

Si j’aime une personne ou si j’apprécie une qualité chez une personne, si la personne est en difficulté, je suis touché(e) et je pleure.

Quand je pleure Imam Houssayn (a), je soutiens sa mission.

Les gens se demandent pourquoi nous nous frappons la poitrine et nous faisons du mal. Rappelons-nous l’histoire de Nabi Yaqoub (a) qui pleurait tellement qu’il a perdu la vue. Il était si chagriné et ne cessait de répéter « Youssouf ! Youssouf ! » à un tel point que les personnes autour de lui en avaient marre. Le Qour’an dit que Nabi Yaqoub (a) avait tellement vieilli et était très affaibli par le chagrin de H. Yaqoub (a). De même que Yaqoub (a) ne cessait de dire « Youssouf ! Youssouf ! » alors qu’il savait que son fils est vivant et qu’il le rencontrera, nous répétons « Houssayn ! Houssayn ! »

Si un Prophète d’Allah (swt) fait un tel acte, c’est qu’il y a une philosophie derrière cela.

Rappelons-nous que quand les enfants de H. Yaqoub (a) voyaient à quel point leur père affectionnait Youssouf (a), ils ont préparé un plan pour mettre fin à cet amour. Ils se sont dit que s’ils éliminent Youssouf (a), leur père finira par l’oublier et qu’ils brilleront de nouveau aux yeux de leur père.

Aujourd’hui, le monde espère la même chose. Ils attendent que nous oublions Houssayn (a). Ils attendent que nous cessions d’aimer Houssayn (a).

Quand Outhman devient calife, Abou Soufiyane organise une réunion à huit clos avec les membres-clés des Bani Oumayyah. Il leur dit : « De la même façon que lors d’un match, vous devez vous assurer d’avoir le ballon dans votre équipe, faites votre possible pour garder ce califat entre nos mains. »

Il y avait une grande propagande à l’époque des Bani Oumayyah. Mou’awiya encourageait les gens à faire des louanges sur Outhman et d’autres compagnons. On payait bien les gens qui inventaient de belles choses à propos des califes. Et ils éliminaient et punissaient ceux qui louaient Imam Ali (a). De nombreux faux rivayates ont été produits.

Un jour, Imam Ali (a) demande à Rassouloullah (s) s’il aime son frère Aqil. Notre Saint Prophète (s) répond par l’affirmative. Il explique : « Je l’aime pour deux raisons : d’abord, parce qu’il est le fils de H. Abou Talib ; deuxièmement, parce que son fils, H. Mouslim se sacrifiera pour votre fils, Imam Houssayn (a). »

Compte-rendu réalisé par l’équipe Shia974