Sheick Jawad Shomali, La profondeur oubliée de l’Islam, 1er Mouharram 1443, 2ème partie

Il y a une autre étude qui a été menée il y a quelques années et qui n’a rien à voir avec la communauté musulmane. Elle portait sur une tribu indigène d’un autre pays.

Ils ont réalisé que le taux de suicide dans cette tribu indigène est insignifiant et est très proche de zéro. Cette découverte était vraiment choquante dans la mesure où la population de la ville 🌆 juste à côté avait un taux normal de suicide. Au bout de quelques temps, certaines personnes de cette tribu indigène se sont associées à des personnes d’autres tribus voisines. Ils se sont rassemblés et ont commencé à vivre ensemble. Ils ont cessé leur vie isolée dans leur petite tribu et ont commencé à vivre avec d’autres personnes de tribus différentes. Et dès qu’ils ont commencé cette cohabitation, le taux de suicide a extrêmement augmenté ↗️ et a même dépassé le taux moyen.

Un des points qu’a remarqué Chandler, qui menait cette étude, est que l’une des choses que les gens ont perdue quand ils ont cessé cette vie isolée et qu’ils ont intégré une communauté plus large était l’histoire, la narration qui donnait sens à leur vie. Auparavant, ils avaient des histoires qui étaient transmises d’une génération à l’autre. Ils avaient tous une identité partagée dans cette communauté. Ils avaient un passé (qui étaient leurs ancêtres, d’où ils venaient, ce qu’ils faisaient, les difficultés auxquelles ils faisaient face) et ils avaient une image de là où ils voulaient aller (voici le futur que nous voulons créer pour nos enfants). C’était une narration dans laquelle leur vie faisait sens. Et dès qu’ils se sont joints à des personnes de différentes tribus, ces narrations n’avaient plus aucun sens car les personnes avec lesquelles ils s’étaient associés avaient des narrations différentes. Ces gens avaient une identité différente, avaient un passé différent. En raison de leur déconnexion avec leur narration, leur présent n’était plus connecté avec leur futur, ni avec leur passé. C’est également le cas des immigrés car ils sont déracinés du lieu dans lequel ils ont vécu pendant des centaines d’années, où ils ont leurs propres histoires, où ils ont leurs propres habitudes, leur propre passé et leurs propres narrations.

L’histoire de cette tribu qui s’est retrouvée dans une situation où elle ne comprenait plus son présent et qui ne savait pas ce qu’était son passé, qui ne connaissait pas ce qu’était son futur et qui se retrouvait dans ce moment présent en isolation face aux maladies, face aux difficultés…ce qui lui est arrivée à petite échelle est exactement ce qui est en train d’arriver à toute l’humanité à grande échelle aujourd’hui. L’humanité en général a perdu sa narration qui lui permettrait de donner sens à sa vie.

Certains d’entre vous pourraient se dire : « Mais nous avons une histoire. Nous avons été créés par Dieu (toute l’histoire d’Adam (a)), nous sommes actuellement dans notre présent et notre futur est le Paradis. Nous avons bien une histoire et nous sommes ici dans ce monde pour être éprouvés. »

Mais le problème avec cette narration est, comme nous le montre notre propre vie, qu’elle ne marche plus. C’est dans notre tête, mais ce n’est pas dans notre cœur ❤️ et c’est pour cela que dès que nous traversons une période difficile, la narration n’est pas assez puissante pour nous aider à passer ce cap difficile. Elle ne nous aide pas, elle ne nous donne pas la force de faire face à cette épreuve car elle est uniquement dans notre tête. Imam Ali (a) dit : « Nous devrions être les personnes qui connaissent le passé, où ils sont en ce moment, où ils vont. »

C’est exactement la solution dont nous avons besoin dans cette crise d’identité. C’est exactement ce que cette tribu a perdue et qui a fait que leur vie n’avait plus de sens. Nous avons besoin d’une narration qui nous explique quel est notre passé, ce que nous faisons ici et où nous allons.

Laissez-moi vous parler de ce qui est appelé l’oubli fondamental. La connaissance, et spécialement la religion, a été réduite à de la connaissance prépositionnelle, c’est-à-dire que c’est un type de connaissance qui n’est constituée que de phrases. Les choses que vous pouvez dire à d’autres telles que « Dieu existe » ou « Dieu est merveilleux » ou « Dieu vous aime ». Même si vous ne le ressentez pas, ce n’est pas grave. Vous êtes en train de le dire. Vous pourriez venir par exemple ici sur le mimbar et expliquer aux gens combien Dieu les aime, mais à l’intérieur de vous, vous ne ressentez absolument pas l’amour de Dieu. La connaissance prépositionnelle est une connaissance qui ne vous donne que des vérités et des faits. Elle ne vous fait pas ressentir que cette connaissance fait sens, qu’elle est significative.

Par exemple, nous connaissons tous que nous allons mourir. Mais le ressentons-nous❓Sentez-vous au plus profond de vous-même cette urgence que vous mourrez dans quelques années ou dans quelques mois ou même dans quelques minutes❓Non. Nous savons très bien que nous mourrons un jour, c’est une connaissance prépositionnelle. Cela n’a aucun impact en nous. Quand est-ce que cette connaissance va atteindre plus en profondeur❓Quand, par exemple, une personne que nous chérissons décède ou quand nous voyons des personnes porter un cercueil ⚰️ ou quand nous regardons la photo d’un ami ou d’un membre de la famille qui n’est plus parmi nous. Quand cela frappe, quand cela nous affecte.

À suivre inshaAllah ! 🌈

Source : https://youtu.be/_QYGGxWb_Cg
Traduit par l’équipe Shia974 ✨

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Date

18 juillet 2022