Majaliss 11 Safar 1430 de Moulla Mustafa Moledina

Comme nous l’avons vu hier soir, il n’est pas suffisant de faire de bonnes actions, encore faut-il les pérenniser en évitant tout mauvais comportement susceptible de détruire toutes nos bonnes actions. Ceux qui font œuvre bonne, puis ne se soucient guère d’en assurer la sécurité, ne prennent en fait que la moitié de la religion. C’est justement à ces personnes là que Dieu s’adresse dans le verset 85 du deuxième chapitre du Coran, dans lequel Il demande : « Croyez-vous donc en une partie du Livre et rejetez-vous le reste ? »

Prenons des exemples de la vie quotidienne. L e wouzou est un acte fortement recommandé ; il augmente la subsistance si nous l’accomplissons avant de déjeuner, il raffermit la foi et accroît la piété. Ainsi, nous accomplissons régulièrement nos ablutions, mais nous soucions nous de la quantité d’eau que nous gaspillons pour cela ? La wouzou est un acte moustahab, mais l’utilisation excessive d’eau est fortement déconseillée (makrouh). Il en est de même pour l’accomplissement du ghussl. Nous voyons donc comment de simples actes que nous effectuons plusieurs fois par jour peuvent s’avérer inefficaces si nous ne nous soucions pas des petites conditions qui assurent leur efficience.

Selon l’Imam Jaffar As Sadiq (a), trois défauts annulent nos prières et caractérisent les hypocrites : mentir, ne pas tenir sa promesse, ne pas rendre en état la propriété d’autrui (amànate). Ainsi, si d’une part nous accomplissons toutes nos prières mais en même temps nous avons l’une de ces trois habitudes, toutes nos prières sont rejetées par Dieu.

Dieu est certes très miséricordieux, cependant, il ne pardonne pas de façon inconditionnelle. Ainsi, Il nous enjoint d’effectuer trois actions à condition que chacune de ces actions soit associée à une autre action : la salàte est ainsi associée à la zakàte, le remerciement à Dieu est associé au remerciement aux parents, et enfin le développement de la foi (taqwa) est associé au « silé rahem » (maintien de bonnes relations avec ses proches).

Le Prophète (s) affirme que Dieu ouvre les portes du ciel chaque lundi soir et chaque jeudi soir afin de pardonner ses créatures ; cependant, il y a deux types de personnes que Dieu ne pardonne pas : ceux qui pratiquent l’associationisme (shirk) et ceux qui portent en eux une rancune envers un frère/soeur de religion.

La rancœur est en effet destructrice car certains la ressassent pendant des années et la transmettent même parfois de génération en génération. Il semble donc fondamental de méditer sur notre personnalité intérieure pour savoir si nous sommes nous aussi rancuniers, et si tel est le cas, d’oublier toutes ces haines du passé en pardonnant aux gens.

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Date

27 mai 2020