Dans notre majalis d’hier, nous avons parlé du fait d’utiliser son intelligence.
Imam Ali as dit : « Celui qui n’utilise pas son intelligence, c’est Shaytan qui s’en emparera. »
Nous avons des exemples dans l’histoire.
Mouawiya demande à Amr al-Aas de lui conseiller, de l’aider à comprendre si les habitants de la Syrie lui sont obéissants. Amr lui conseille de proposer une nouvelle loi et de voir la réaction des gens. Mouawiya lui demande quelle loi il devrait proposer. Amr lui dit de demander aux gens de respecter les mêmes règles pour couper la calebasse tout comme ils le font pour égorger les animaux. Sans se poser de questions, sans utiliser leur intelligence, les habitants de la Syrie, respectent cet ordre de leur calife. Un jour, une personne demande à Imam Ali as à Koufa où se trouve la Qiblah. Imam as demande pourquoi. L’homme répond qu’il veut égorger sa calebasse !
Le mercredi, Mouawiya fait le namaz joumou’a car il devait aller rencontrer l’ambassadeur de Rome et ne serait pas là le vendredi. Les gens l’ont félicité car il a pensé à eux pour qu’ils ne ratent pas leur namaz joumou’a. voici un autre exemple de personnes qui ne réfléchissent pas.
Selon le Saint-Prophète saw, il y a 4 critères de l’Homme ‘aqil :
Il connait son Seigneur et Lui obéit
Il connait l’ennemi (Shaytan) et lui désobéit
Il connait sa destination finale et il la construit (il prépare son lieu de résidence)
Dans la Sourate Joumou’a, nous lisons : « Cette mort que vous fuyez, viendra vers vous et vous informera de ce que vous faisiez. »
Rassoulallah dit : « La mort est un cadeau pour le moemine. » Nous n’avons pas compris la mort. Nous la fuyons.
Notre 6ème Imam as a dit : « A l’époque des Bani Israïl, un groupe de personnes vient voir le Prophète d’Allah swt et lui demande de prier pour que la mort n’existe plus. Pendant 300 ans, il n’y avait pas de mort. Ainsi, une personne devait travailler et nourrir ses enfants, ses petits-enfants, ses parents, ses grands-parents, ses arrières grands-parents etc. Les gens n’en pouvaient plus ! Ils sont repartis voir le Prophète d’Allah swt pour Lui demander de ramener le concept de la mort. Ils ont compris que la mort est une Bénédiction. »
On demande à Imam Ali as comment se préparer pour la mort. Chaque chose a besoin de préparation. Mon professeur disait que si vous vous asseyez sur le mimbar sans avoir préparer votre majalis, c’est comme si vous alliez vous suicider.
Imam Ali as a répondu : « Accomplir les wajibates, s’épargner des péchés, avoir de bons akhlaqs. Si vous avez cela, ne vous inquiétez pas ! Que la mort vienne vers vous ou que vous alliez vers la mort ! »
Pourquoi avons-nous peur de la mort ? Notre 11ème Imam as dit : « Nous avons peur de la mort car nous avons fait (construit, bâti) le monde mais avons détruit l’au-delà. Celui qui est à l’avant ne voudra jamais aller vers la régression. »
A l’époque du Prophète saw, il passait par une route et a vu que tout le monde entoure un fou. Rassoulallah explique alors : « Cet homme n’est pas fou. Il est malade. Est fou celui qui ne préfère pas l’au-delà. »
Comment préférer l’au-delà ? En nous rappelant la mort.
L’ange de la mort vient voir le Prophète Dawoud. Il avait un accord avec lui pour le prévenir avant de lui enlever l’âme. Dawoud as demande : « Pourquoi n’es-tu pas venu me prévenir avant ? » L’ange de la mort répond : « Mon avertissement était la mort de ton père, la mort de ton voisin. »
Tout dépend comment nous voyons la mort. Cf l’histoire de Nabi Ibrahim as
Et nous ? Considérons-nous la mort comme la séparation de nos proches et de nos biens ? Ou la voyons-nous comme la Rencontre avec notre Créateur et l’Imam de notre temps ?
Un jour, un homme de 90 ans meurt. Toute la maison pleure. Quand les gens consolent les habitants de la maison, ils disent : « Nous pleurons car maintenant l’ange de la mort connait notre adresse ! »
Un moemine qui meurt tout à coup est chanceux car il a été sauvé de toutes les difficultés.
Un moemine qui est alité et malade et qui meurt ensuite a beaucoup de chance car ses péchés sont pardonnés.
Rassoulallah voit une famille en deuil qui a perdu leur père. Notre Saint-Prophète saw va les voir et les console en disant : « Imaginez que votre papa est allé en voyage mais qu’il ne reviendra jamais. »
Nabi Moussa as qui était un si grand Prophète demande à l’ange de la mort comment il va lui enlever son âme. Malekoul Mawt répond : « Par votre bouche ! » Il répond : « Cette bouche avec laquelle j’ai parlé à Allah swt ? » Malkoul Mawt répond alors : « Par votre main ! » Moussa as dit : « Cette main avec laquelle j’ai pris le Tawrat ? » Malkoul Mawt dit : « Par tes pieds ! » Le Prophète répond : « Ces pieds grâce auxquels je me suis rendu au Mont Sinaï ? » L’ange de la mort ne sait plus quoi répondre. Allah swt propose à Malekoul Mawt de lui faire sentir une orange et de retirer son âme par ce procédé.
Il comprend que le temps va trop vite et il prépare ses provisions pour le voyage (pour l’au-delà)
Issa as voit qu’un homme prie sur une montagne. Il n’a pas construit de maison. Issa as lui demande pourquoi. Il dit qu’un Prophète lui a dit qu’il ne va vivre que 700 ans, que sa vie est trop courte et qu’il préfère préparer pour l’au-delà. A cette époque, les gens vivaient très longtemps. Issa as dit : « Dans les derniers temps, les gens vivront moins de 100 ans. Mais ils construiront de grandes maisons. » Cet homme dit alors : « Si j’avais vécu à cette époque, j’aurais passé ma vie en sajda ! »
Dans la Sourate Ambiya, n° 21, verset 1, Allah swt déclare : « L’échéance] du règlement de leur compte approche pour les hommes, alors que dans leur insouciance ils s’en détournent. »
Dans le Sermon 62 du Nahjoul Balagha, Imam Ali as dit que la mort est un bouclier qui se trouve au-dessus de chaque être humain et le protège. Au moment de la mort, lorsque le moment vient, l’être humain confie ce bouclier à la mort. Il confie à la mort ce “amanate”.
Ibne Mouljim disait qu’il prendra Imam Ali as des gens (qu’il lui ôtera la vie). Imam Ali as dit : « J’ai un bouclier sur moi qui me protège et sera confié à la mort. Quand le moment viendra, la mort m’atteindra. Mais avant cela, personne ne peut faire quoi que ce soit pour mettre fin à mes jours. »
Un jour, Rassoulallah met sa main dans la mer. Il montre ensuite aux gens : « Ces gouttes d’eau sur ma main représentent ce monde et tout le reste de l’océan représente l’au-delà. »
Majalis de Cheick Yusufali Dhirani, 18 Safar 1438, 18 novembre 2016