LA BATAILLE DE BADR

« Allah vous a donné la victoire à Badr, alors que vous étiez humiliés.
Craignez, donc, Allah,
afin que vous soyez reconnaissants ! »

(Sourate 3, Al Imrân, Verset 123)

Ce Verset fait mention de la première Bataille de l’Islam, la plus connue, en la citant par son nom.

Cette bataille eut lieu en l’an 2 de l’Hégire, soit deux ans après l’arrivée du Prophète d’Allah (swt) à Medine, ayant accompli l’Hégire, venant de la Mecque, sa ville natale. C’est aussi l’année où furent ordonnés l’obligation du jeûne du Mois de Ramadhan et le changement de la Qiblah vers la Kaabah, le mariage de l’Imam
Ali (as) avec Hazrat Fatima Az Zahra (as) étant célébré la même année.

Le Saint Qour’an évoque l’histoire de Badr, principalement dans les deux Sourates Al Imrân et Al Anfâl, et nomme celle-ci sous le nom de Yawm Al Fourqân (le Jour du Discernement), dans sa Sourate 8, Verset 41.

Certains des éminents Musulmans légendaires, les principaux Compagnons de l’Envoyé d’Allah (swt), en quête de la gloire, parurent peu disposés à faire face à la grande force armée de l’ennemi, trois fois plus nombreuse que la leur, tandis qu’Allah soutenait les Mouminines (les véritables Croyants). Les Versets du Noble Qour’an sont explicites à ce sujet, déclarant que, le jour de Badr, les Anges sont descendus pour aider les Musulmans et leur faire chaud au cœur.

L’armée Musulmane n’était composée que de 313 partisans, 82 Mouhajiroune (les Musulmans ayant accompagné le Saint Prophète lors de son Émigration) et 231 Ançars (les Musulmans de Medine qui ont accueilli le Noble Messager d’Allah).

Seuls deux hommes étaient à cheval, les autres montaient à tour de rôle sur 70 chameaux, tandis qu’en face, parmi un millier de fantassins, 170 avaient pris place sur des chameaux et 100 autres sur des chevaux.

L’Imam Ali Ibn Abi Talib (as), savourant encore la fraîcheur de la jeunesse, n’ayant que 25 ans, comme une fleur prête à fleurir, étant élevé, depuis l’enfance, pour goûter au sacrifice, portait l’Etendard ou la Bannière de l’Islam.

La région de Badr était une vallée fertile, située à une cinquantaine de kms de Médina, sur la route menant vers la Mecque, un point d’eau et un terrain de campement pour les caravaniers.

Le matin tôt du 17 du Mois Béni de Ramadhan, qui était le premier mois de jeûnes pour les Musulmans, éclata l’affrontement.

La veille, une forte pluie rendit lourd le terrain du côté d’Abou Jahl et Abou Soufyan, chefs de l’armée ennemie, boueux et difficile à piétiner, alors que du côté du Prophète (saww), il était plus léger et plus ferme, donc plus facilement franchissable.

Les forces mecquoises étaient victimes d’un autre inconvénient, le fait d’avoir le lever du soleil en face d’eux, l’armée Musulmane étant dans le sens opposé, tournée vers l’ouest.

Le Saint Prophète (saww) envoya un message aux Qourayshites demandant de renoncer à la guerre, mais Abou Jahl, leur chef, furieux et hostile, refusa cet appel, voulant exhiber la force et la supériorité de son armée devant les autres tribus Arabes, espérant piétiner la petite force d’en face.

Trois guerriers qourayshites de renom sortirent des rangs de son armée pour provoquer le défi, Otbah, le beau-père d’Abou Soufyan, Walid son fils, et Chaybah, le frère de Otbah, pour s’engager dans un combat en duel, avec les plus célèbres de l’armée Musulmane qui seraient leurs égaux, pas n’importe qui parmi celle-ci.

L’Imam Ali (as) et Obaydah, deux cousins du Prophète de l’Islam, et Hamza, son oncle, de presque même âge que lui, environ 57 ans, répondirent à cette menace.

Après une lutte féroce et longue, l’armée Musulmane remporta la victoire contre les soldats ennemis, dont les plus courageux furent tués, les trois les plus célèbres qui lançaient le défi furent à terre par l’Imam Ali (as) et Hazrat Hamza (as), le reste prit la fuite avec un grand déshonneur en jetant leurs armes et abandonnant leurs bêtes de transport, leur campement et équipage.

Leur commandant Abou Jahal (père de la déraison) tomba brutalement dans le combat et mordit la poussière. De son vrai nom, il s’appelait Aboul Hakam (père de la sagesse), qu’il perdit pour toujours et devint le Pharaon de son peuple.

La Bataille de Badr, qui n’a duré qu’une demi-journée, est la plus importante bataille de l’Histoire de l’Islam, et la plus célèbre.

Cette victoire ouvrit devant le Messager d’Allah (swt) les portes de la progression de la Foi et contribua énormément au renforcement de sa position, la plupart de ses opposants les plus détestables et les plus influents étant tués lors de cet affrontement, les hypocrites et les Non-Musulmans se virent affaiblis.

Cette défaite des Qouraysh fut vraiment un coup mortel pour Abou Lahab, l’oncle du Prophète (saww) et son pire ennemi, absent lors de cette bataille, mourut attristé par la perte de ses amis et proches, après une maladie contagieuse d’une semaine, à la Mecque, il fut jeté dans un fossé après trois jours, personne pour l’enterrer.

Bien des années après cette catastrophe et ce désastre, Badr resta gravé dans la mémoire des Mecquois Qourayshites, surtout notamment les Ommayades , cette rancune sortait de l’eau à la moindre occasion et sous différentes formes, malgré leur conversion à l’Islam.

Le comble de cette haine et cette hostilité contre l’Imam Ali (as), l’éminent victorieux de cette bataille où il montra ses prouesses, ainsi que sa descendance, apparut lors des tristes événements de Karbala, il ne s’y cacha nullement, où Yazid, le petit-fils d’Abou Soufyan, avoua très explicitement, son désir de venger, après plus d’un demi siècle,les tués de Badr.

Yazid n’a pas hésité à se faire mousser devant la famille endeuillée, opprimée et emprisonnée d’Imam Houssain (as), dans son palais de Damas, d’avoir pris sa vengeance de ses ancêtres tués à Badr, alors qu’il n’avait pas vu le jour à cette époque.

À l’instar des moments fastes de Shaharoullah, le Mois Beni de Ramadhan Karim, tels l’heure de l’Iftaar ou les Nuits d’Al Qadr, la nuit du 17 Mahé Ramadhan est une occasion heureuse et favorable pour l’exaucement de ses Duas, car le Prophète de l’Islam vit ses vœux être comblés au lever du jour, lui qui ne cessa d’implorer Allah, le Seigneur de l’univers, toute la nuit, il n’est pas étonnant de l’entendre dire :
‘’ si Tu ne viens pas en aide à ce petit groupe de Musulmans qui sera aplati et pulvérisé, Tu ne verras plus personne réciter ton Kalimah jusqu’à la fin de ce monde.’’

Le soleil levant apporta le sourire sur ses lèvres vénérables, le Prophète (saww) sortit vainqueur de cette bataille, une poignée de Musulmans put mettre en morceaux la grande montagne qui s’élevait en face d’eux.

Ne négligez pas cette nuit du 17 Mahé Ramadhan, profitez de cette occasion propice qui nous est offerte, passez la nuit dans les Prières, les Duas, la demande du pardon et Istighfâr, loin des jeux, des distractions et divertissements.

Moulla Nissarhoussen Rajpar

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Date

21 mars 2025