Khoutbeh du Vendredi 23 Avril 2010 à la Mosquée de Kawény – Mamoudzou à MAYOTTE

Un homme se rendit, un jour, auprès du Saint Prophète (saw) et lui demanda de l’enseigner. Le Messager d’Allah lui dit : « Abandonne le mensonge et arme-toi de la sincérité. »

L’homme, très content, s’en alla, avec cette exhortation. Il pensa, dura sa traversée, que l’Islam ne consiste que dire la vérité, rien que la vérité, il déteste le mensonge. Il fut satisfait que H° Rassouloullah (saw) ne lui réclama pas grand-chose.

Arrivé dans son village, il voulut boire de l’alcool, mais il hésita un instant, car il avait promis au Prophète d’Allah qu’il ne mentirait pas, et, si le Prophète (saw) lui en demandait, que lui dirait-il ? La journée se termina sans alcool.

Ainsi, à chaque péché, il réfléchissait aux enseignements de l’Envoyé d’Allah et laissait tomber ses mauvaises actions, craignant le mensonge.

Il perdit toutes ses mauvaises habitudes. Il était embourbé dans la frange des péchés, cependant le sage conseil du Messager d’Allah l’éclaira.

Notre 11è Imam, H° Hassan Al Askari (as) dit :

« Tous les vices sont rassemblés dans une maison, et l’on fit du mensonge la clé de cette maison. »

Le mensonge ouvre la voie à toutes les autres tares morales. Un faux serment et un faux témoignage en sont les formes les plus abominables.

La morale est apparue en même temps que l’homme sur cette terre. Elle est vieille comme le monde.

Il n’importe pas à une Communauté de disposer d’un territoire vaste, si elle aspire à vivre la tête haute et dans la grandeur. Il se peut qu’une nation soit grande en population, en superficie ou en ressources, mais soit quand même privée des conditions de la grandeur et de la perfection.

Quand la morale est absente ou corrompue dans une société, c’est le chaos total. Tout le monde adhère à cette réflexion, mais il existe un grand écart entre le savoir des hommes et leurs actions.

La parole est l’interprète du tréfonds de l’homme. Quand la langue est envenimée par le mensonge, elle détruit l’honneur de l’homme, comme les vents d’automne dépouillent les arbres de leurs feuilles.

Le proverbe Iranien a bien raison de dire :

« Le menteur a la mémoire courte ! »

Bien que petite de taille, sans os ni poids, gardée par 32 soldats, allant des incisives aux canines, cette masse insignifiante de chair, appelée ‘’langue,’’ elle commet plus de mal que les autres membres du corps humain !

On reconnaît un hypocrite par trois signes, affirme le Saint Prophète (saw) :

   Lorsqu’il parle, il ne dit que des mensonges ;

   Lorsqu’il promet, il revient sur sa parole, il ne tient pas sa promesse ;

   Lorsqu’on lui confie un bien, il le détourne, il le dévore comme le serpent avale sa proie.

On dit que ‘’ la morale sans la Foi est comparable à un château construit sur de l’argile ou sur de la glace. ‘’ Ou bien encore : ‘’ la morale sans la Foi est semblable à des graines que l’on sèmerait sur du roc ou entre des ronces. Elles pourrissent et meurent. Même dans sa meilleure forme, la morale sans la Foi Religieuse, serait comme un corps sans la vie. ’’

Ce même mensonge, considéré un gros péché, ‘’ Gounahé Kabirà,’’ est autorisé dans le cas de force majeure, où la sécurité des biens et de la personne, la protection de l’honneur, sont en danger, où la défense des droits des Musulmans, la réconciliation entre deux frères ou entre mari et femme, nécessite le mensonge.

« Un mensonge réconciliateur vaut mieux qu’une vérité qui divise, » dit le célèbre poète Iranien Saadi.

« La nécessité abolit l’interdit, » dit une citation.

Rappelons que le mensonge est un grand fléau, le menteur est exposé au châtiment Divin, son visage s’assombrit, le mensonge est aussi mauvais que l’alcool, les Anges s’éloignent du menteur, sa bouche dégage une odeur qui fait fuir les gens, il est la parure du Satan, le menteur n’a pas de sentiments humains.

Même si des fois il est permis, ce n’est pas pour sa valeur en soi, mais en vertu de la règle qui permet de se servir du mal pour repousser le pire.

« Ô Ali ! dit le Saint Prophète (saw), Allah accepte le mensonge lorsqu’il s’agit de la réconciliation et déteste la vérité qui propage la discorde, la dissension et la zizanie. »


Source: Mulla Nissar

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Date

1 juin 2020