Fils de notre 5è Imam, Hazrat Mouhammad Al Baqir (as) – celui qui tranche la science,- notre 6è Imam (as) avait pour nom Ja’far et comme titre et surnom Abâ Abd Allah, semblable à celui de l’Imam Houssain (as) et Sadiq (le Véridique, le Sincère).
Imam Sadiq (as) déterra, d’où elle était enfouie, la Science Islamique apportée par son Ancêtre, le Messager d’Allah (swt), il fut Ja’far, le fleuve qui conduisit cette science et la partagea à travers le monde, tel le fleuve du Paradis.
Sa mère s’appelait Fatimah connue sous le nom de Oumm Farwa, fille de Qâçim, fils de Mouhammad, fils d’Abou Bakr.
*Asmâ Bint Omays, l’une des femmes les plus éminentes du début de l’Islam, faisant partie des premières personnes qui embrassèrent l’Islam à son début, se convola en justes noces, d’abord, avec Ja’far Ibn Abou Talib, connu par Ja’far At Tayyar, le frère de l’Imam Ali (as), et, ensuite, épousa Abou Bakr, après le martyre de son mari à la Bataille de Mou’ta.
Elle émigra, avec son mari Ja’far, en Éthiopie, où elle donna naissance à son fils Abdoullah, le mari de Hazrat Zaynab Bint Ali (as), de cinq ans son aîné.
Elle rentra à Médina en l’an 07 AH, durant la victoire de l’Imam Ali (as) à la Bataille de Khaybar.
Elle eut de Ja’far 3 fils, d’Abou Bakr 1 seul et de l’Imam Ali (as) 2 autres.
De cette union avec Abou Bakr, elle eut un fils du nom de Mouhammad, qui devint vite orphelin de père, quand Abou Bakr quitta ce monde. Il naquit à 8km de Médina, sur la route menant vers la Mecque, à Dhou Al Houlayfa, lors du Pèlerinage d’Adieu du Saint Prophète (saww), au mois de Dhou Al Qaada, en l’an 10 AH.
Il suffirait de préciser à propos de la science de Oumm Farwa, la mère de l’Imam Sadiq (as), que lorsque les femmes de Madina venaient, avec leurs questions, s’adresser à l’Imam Baqir (as), il les faisait diriger vers son épouse pour trouver leurs réponses.
Asmâ revint, donc, dans la maison de la Famille des Abou Talib (as) après cette séparation, et fonda un nouveau foyer avec l’Imam Ali (as), le frère de son 1er mari Ja’far.
Mouhammad n’avait que deux ans et demi environ quand il vint à la demeure de l’Imam Ali (as) qui l’éleva et le considéra comme son propre fils. Il l’aimait énormément et l’appelait mon fils. Il est issu d’Abou Bakr, mais Il est mon fils, disait l’Imam (as).
Mouhammad tenait la même place dans le cœur de l’Imam Ali (as) comme Abou Dhar dans celui du Prophète (saww).
Il figurait parmi l’un des combattants les plus dévoués à l’époque de l’Imam Ali (as) et consacra toute sa vie à le soutenir.
Il fut le commandant de l’une des sections de l’armée de l’Imam (as), lors des Batailles de Jamal et de Siffîn, alors que sa propre sœur Aïcha, Veuve du Messager d’Allah (swt), conduisait l’armée ennemie.
Il était l’un des proches Compagnons et collaborateurs de l’Imam Ali (as) qui le nomma Gouverneur de l’Egypte, et tomba en martyre dans cette région, à l’âge de 28 ans.
Les soldats de Mouawyah mirent son corps dans le ventre d’un âne mort et le brûlèrent, ce qui fit pleurer l’Imam Ali (as). Sa sœur Aïcha, la veuve du Saint Prophète (saww), maudissait ses ennemis dont je tais les noms ici, les grandes personnalités de l’Histoire. Sa mère Asma ne vécut pas longtemps après cet événement déchirant.
Deux filles du dernier roi Sassanide de la Perse furent captivées à la bataille par les Musulmans dont l’une se maria à Imam Houssain (as) et l’autre à Mouhammad Ibn Abi Bakr.
Qâçim, fils de Mouhammad et fruit de cette union, fut un savant, juriste et érudit éminent de Medine, l’un des proches Compagnons de l’Imam Sajjad (as) et de l’Imam Baqir (as).
Qâçim avait une fille, appelée Oumm Farwa, qui se maria à l’Imam Mouhammad Al Baqir (as) et reçut l’honneur de devenir la mère de l’Imam Ja’far As Sâdiq (as).
Le 17 Rabioul Awwal, le jour anniversaire de la naissance du Saint Prophète (saww), naquit à Medine, en l’an 83 AH, l’Imam Ja’far As Sadiq (as), et fut martyrisé, comme ses ancêtres, le 25 Shawwal 148 AH, à l’âge de 65 ans. Il était le plus âgé de nos 14 Ma’ssoumines (as), à l’exception du 12è vivant dans l’Occultation.
Il fut inhumé dans le plus vieux et le plus célèbre Cimetière d’Al Baqî, auprès de ses grands-pères les Imams Hassan (as) et Zaynoul Abidine (as) et son père l’Imam Mouhammad Al Baqir (as), non loin des Tombes sacrées du Messager d’Allah (swt) et de sa fille, Hazrat Fatima Zahra (as), la Reine des dames de l’Univers et la mère des Imams.
En l’an 1345 AH et le 08 Shawwal, probablement le 21 Avril 1925, furent démolis violemment, sans aucune affection ni révérence, les Saints Mausolées de nos quatre Infaillibles Imams (as), par les dirigeants Wahabites de l’époque, comme également toutes les sépultures des nobles personnalités de l’Islam, de la respectable Famille et des honorables Compagnons du Saint Prophète (saww).
La Mission de l’Imamat de l’Imam Ja’far As Sadiq (as), qui dura 34 ans, se coïncida avec la période des cinq derniers califes Omeyyades et vit le début de l’ère Abbasside, avec ses deux premiers califes, Al Saffah, le sanguinaire, et Al Mansour Ad Davanqî, le cruel, qui appliqua un pouvoir despotique et répressif, sans aucune différence de ceux qui le précédèrent.
Il vit le Martyre de son grand-père, Imam Sajjad (as), par l’effet du poison administré par l’agent du calife du temps, et celui également de son père, Imam Baqir (as), à l’âge de 31 ans, lui aussi empoisonné par le calife Omeyyade de l’époque.
L’Imam Sadiq (as) avait de nombreux enfants dont l’aîné Ismaïl qui était pieux et savant, que son père l’affectionnait beaucoup, mais il décéda six ans avant le Martyre de son père.
L’Imam (as) s’efforça de lever tous les voiles qui pourraient apparaître lors de sa disparition et créer un obscurcissement. Il fit découvrir plusieurs fois son visage devant le public réuni, chez lui, sur la route, à l’enterrement, pour confirmer sa mort et éviter les confusions éventuelles.
Imam Ja’far As Sadiq (as) est considéré par les Ismaéliens le 5è Imam, parce que l’Imam Houssain (as) prend la 2è place après son père, l’Imam Ali (as).
Imam Sadiq (as) développa et porta à son sommet l’Université Islamique que son père Imam Baqir (as) avait fondée à Médine et, dont les bases avaient été jetées par l’Imam Sajjad (as), après les événements douloureux de Karbala, à travers Sahifâ As Sajjadiyah, recueil des Invocations, des sciences et connaissances Islamiques, Le Traité de 51 divers Droits, et Azadary qui lui était le plus cher, le 6è Imam (as) enseigna les sciences de Fiqh ( le Droit Islamique), de Hadiths, d’interprétations du Qour’an, d’une part et la philosophie, la médecine, l’astronomie, la géographie, la physique, la chimie etc, d’autre part.
Ces sciences prirent un essor tout particulier, les gens, qu’ils soient Shias, Musulmans ou autres, venaient de partout pour assister aux cours très précieux et puiser le savoir à ses sources,
Abou Hanifa, connu chez les Sunnites comme le grand Imam ou la lampe des imams, et Malik Ibn Anas, un autre Imam, figuraient parmi ses étudiants, ils créèrent leurs propres écoles, appelées Hanafite et Malikite. Abou Hanifa ne cessait de dire :
Lawla Sanataan, la Halak Nouamaan, sans les deux années (passées chez Imam Ja’far As Sadiq as), Nouamaan (son vrai nom) serait péri.
Imam Shafi’i, un des quatre imams Sunnites, qui a créé aussi son école, Shafi’ite, était l’élève de Malik Ibn Anas et Imam Hanbal, le dernier, était celui de Shafi’i, cités plus haut, qui a également fondé son école, Hambalite.
Les 1ères années de l’Imamat du 6è Imam (as) furent marquées par des tentatives de révoltes sauvagement réprimées dans le sang. La dynastie Omeyyade connut des guerres intestines., des soulèvements et des révoltes dans tout le monde Islamique.
Cette période d’instabilité permit à l’Imam (as) de développer ses activités religieuses, sans être sujet à une répression impitoyable immédiate.
Ainsi, il put asseoir clairement ses positions sur l’Imamat et, en particulier, sur le droit des Imams d’Ahloul Bayt (as) au Califat.
En raison du dispersement des Shias dans les différentes régions de l’empire Islamique vaste, et des difficultés de se mettre en contact perpétuel avec eux, de venir à leur aide, examiner leurs problèmes, de répondre à leurs questions religieuses, l’Imam fonda l’organisation des représentants appelés Wakils pour satisfaire leurs besoins et collecter le Khoums et le Zakat.
Les activités de ces organisations se sont étendues jusqu’aux Imams suivants, elles ont atteint le sommet à l’époque de l’Occultation Mineure ou Ghaybat As Soughra de l’Imam Al Mahdi (as) et qui se développèrent dans le temps présent, Ghaybat Al Koubra.
Les califes Omeyyades et Abbasides surveillaient toujours les activités de l’Imam et ses partisans. La pression politique ne cessait d’augmenter.
Les soldats de Mansour ad Dawaniqî poursuivaient les Shias en liaison avec leur Imam et les decapitaient. C’est pourquoi, l’Imam soulignait l’importance du Taqayyah, qui vaut la Prière.
L’Imam (as) pratiquait le Taqayyah ou la dissimulation de la Foi et l’ordonnait également à ses partisans. Il demandait à son ou ses représentants de répondre aux questions jurisprudentielles des gens par des opinions des érudits Sunnites, afin de ne pas être persécutés, si besoin est.
Malgré cela, le nombre de ses élèves et des narrateurs de Hadiths s’élevait à environ 4000 personnes. Son École est connue, de nos jours, Mazhab e Jafaryah
Les Imams sont des hommes parfaits, infaillibles, les Légataires de Rassouloullah (saww), qu’Allah a purifiés totalement de toute impureté, de tout péché, de toute défaillance, et qu’Il a choisis pour Le représenter, Le suppléer, être Ses Lieutenants sur terre, appelés Khalifah.
Aussi tout ce que nous pourrons écrire ou parler, sera en deçà de la réalité et ne donnera qu’un pâle aperçu de ce qu’ils sont réellement.
Moulla Nissarhoussen Rajpar