ENCOURAGER AU BIEN ET INTERDIRE LE MAL (Sayed Ammar Nakshawani)

Amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar est l’un des actes les plus importants en Islam. Cet acte est aussi bien individuel que collectif. Il fait partie du fourou’ al-Deen c’est-à-dire les branches de la religion. Ainsi, c’est un acte obligatoire tout comme la prière (salat), le jeûne, le hajj, la zakat et le khoums. Une bonne communauté est celle qui encourage au bien et interdit le mal. Et à travers l’histoire, nous voyons que de telles communautés ont eu du succès alors que les communautés plus fragiles ont négligé cet aspect. Ainsi, en Islam, encourager le bien et interdire le mal est vital pour chaque communauté qui aspire à la réussite.

En général, les gens négligent le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar pour deux raisons principales. La première raison est la crainte du gouverneur ou du calife de son époque. Les plus grands leaders dans l’histoire ont été ceux qui ont laissé leur peuple dénoncer leur politique. Lorsqu’Oumar ibn Abdil Aziz devint le calife des Bani Oumayyah, il prononça ces paroles sages : « Beaucoup de gens choisissent un leader pour gouverner sur eux, alors que moi je vous demande de gouverner sur moi. À chaque fois que vous me voyez faire le bien, encouragez-le mais si vous me voyez faire le mal, dénoncez-moi. »

La seconde raison pour laquelle les gens n’incitent pas au bien et n’interdisent pas le mal est psychologique. Les gens disent : « Tant que je suis bon, pourquoi est-ce que je devrais me préoccuper des autres ? » Le Saint-Qouran insiste sur le fait que la meilleure des communautés est celle au sein de laquelle personne ne reste silencieux. Les membres de cette communauté dénoncent l’injustice et les mauvais actes. Dans le verset 104 de la Sourate Alé Imran, n° 3, Allah swt dit : « Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront. »

De la même façon, lorsque l’état islamique a été instauré à Madina par notre Saint-Prophète saw qui y a résidé durant dix années, le but n’était pas d’avoir un état puissant d’un point de vue économique et militaire mais l’objectif était plutôt d’encourager au bien et d’interdire le mal. Ainsi, Allah swt nous montre quel est le but de l’état islamique dans le verset 41 de la Sourate al-Hajj, n° 22 : « (Ce sont) ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la Salat, acquittent la Zakat, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l’issue finale de toute chose appartient à Allah. » Ainsi, le but de l’état islamique est de construire l’aspect d’adoration (la spiritualité) d’une communauté ainsi que l’aspect social.

De la même façon, nous voyons dans le Saint-Qouran que lorsque Louqman parle à son fils, l’un des conseils qu’il lui prodigue est “d’accomplir ses prières, d’encourager au bien et d’interdire le mal”. Le Saint-Qouran veut ici nous montrer qu’il s’agit là d’une des branches de la religion qui doit être établie dès le plus jeune âge car elle construit l’enfant qui a alors une vision sociale du monde qui l’entoure.

Les érudits discutent du fait d’encourager au bien et d’interdire le mal dans les domaines du fiqh, de l’aqa’id et du kalam. En fiqh, nous voyons que dans les premières pages de la rissaala d’un moujtahid, apparait la discussion sur le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar car dès qu’une personne devient baligh, elle a la responsabilité d’encourager les autres au bien et à les interdire de commettre des mauvaises actions.

Les érudits spécialisés en Aqa’id discutent de ce sujet dans la partie consacrée aux Oussoul-e-Dine, notamment au Qiyamat ou Jour du Jugement. En effet, encourager au bien et interdire le mal est la meilleure action pour rappeler à quelqu’un la mort et le Jour du Jugement.

Il y a une belle discussion sur le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar dans laquelle il y a une différence d’opinion entre Ayatoullah Bouroujourdi et Allama al-Hilli. Cette discussion s’ancre profondément dans la philosophie. La question qui se pose est la suivante : Est-ce que le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar est quelque chose de naturel ou est-ce quelque chose que l’on apprend grâce à la religion ? Est-ce que les personnes appartenant à d’autres religions possèdent ce trait de caractère ou bien faut-il être musulman pour l’avoir ? Bouroujourdi pensait que le fait d’encourager le bien et interdire le mal est quelque chose qui est naturellement ancré en nous, que nous soyons musulmans ou pas. Il donna l’exemple, inspiré de la poésie perse, d’un homme aveugle qui se dirigeait vers un puits tandis que deux autres hommes l’observaient. L’un d’entre eux était musulman alors que l’autre était venu observer si le musulman aiderait l’aveugle. Selon Bouroujourdi, le second homme n’avait pas besoin d’être religieux pour aller dire au musulman qu’il avait tort de ne pas aider l’aveugle.

Allama al-Hilli avait une opinion différente. Selon lui, le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar est enseigné par la religion et n’est pas quelque chose de naturel. Nous allons analyser comment al-Hilli le prouve.

Notre Saint-Prophète saw nous a informé de la punition que devra endurer celui qui n’encourage pas au bien et n’interdit pas au mal. Un jour, on demanda à Rassoulallah : « Quelle est la personne la plus faible ? » Notre Prophète saw répondit : « La personne la plus lâche est celle qui voit le mal mais ne le dénonce pas. » Dans un autre hadith, le Prophète de l’Islam dit : « Faites attention, si vous ne dénoncez pas la tyrannie et l’oppression, alors un jour les mauvais parmi vous règneront et lorsque vous invoquerez Allah swt, vos vœux ne seront pas exaucés. » Selon un troisième hadith, Rassoulallah a dit : « Wayloun (Malédiction) sur ces personnes qui n’encouragent pas le bien et n’interdisent pas le mal. » Wayloun désigne l’endroit le plus profond du feu de l’enfer. Ainsi, le fait de ne pas encourager au bien et interdire le mal nous mènera à l’endroit le plus profond de l’enfer.

La question qui se pose à présent est comment encourager au bien et interdire le mal ? Quelles sont les trois conditions du amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar ? Quels en sont les trois niveaux ? Comment Imam Houssain A.S. a-t-il encouragé au bien et interdit le mal le 10 Moharram ?

Tout d’abord, le Saint-Qouran nous enseigne à encourager le bien et interdire le mal de deux manières. Premièrement, nous devons inviter les gens à se diriger vers Allah swt avec sagesse (hikmah) et une bonne prédication . Platon avait l’habitude de dire : « Un homme sage a quelque chose à dire tandis qu’un fou ressent le besoin de dire quelque chose. »

Parfois, nous essayons d’emmener les gens vers Allah swt mais nous n’agissons pas correctement et avec sagesse. Nous crions ou alors nous agissons avec arrogance. Montesquieu disait : « Un bon leader ne domine pas ses hommes mais se place au même rang qu’eux . » Ceci veut dire que, tout comme les Ahloul Bayt A.S. nous l’ont enseigné, si nous voulons aider une personne en l’encourageant au bien et en lui interdisant de faire de mauvaises actions, nous devons alors lui faire ressentir qu’elle fait partie de la même lutte que nous. Par exemple, si votre sœur ne porte pas le hijab, vous pouvez lui dire à quel point il est difficile de nos jours d’observer le hijab pour vous deux et lui proposer de lutter ensemble afin d’atteindre la piété (la religiosité). Au lieu d’être arrogants, nous devrions parler aux autres d’une manière correcte.

La deuxième façon d’accomplir le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar est de flatter avant de frapper et non pas frapper et ensuite flatter. Si vous critiquez tout de suite une personne (en lui disant quels sont ses points négatifs), alors cette personne ne sera pas prête à écouter ce que vous avez à lui dire. Le Saint-Qouran a dit à notre Saint-Prophète saw : « Ô Prophète de Dieu, si vous étiez sévère, tout le monde vous aurait fui. » Cela signifie que le Prophète de l’Islam a réussi à amener les gens vers la religion grâce à sa douceur (sa cordialité) et sa bonne prédication. Lorsque vous voulez inviter une personne au bien ou l’inciter à ne pas commettre quelque chose d’illicite, vous devez d’abord vous concentrer sur tout ce qu’elle a de bien (ses actes de charité ou ses akhlaqs par exemple) et ce n’est qu’après que vous pouvez mentionner le domaine qui fait défaut, le domaine dans lequel elle doit s’améliorer. Un jour, notre 4ème Imam A.S. était en train de marcher et Hassan al-Mouthanna le vit et dit : « Vous n’agissez pas comme vous devriez le faire. Vous avez négligé le message de votre grand-père et les gens devraient s’opposer à vous. » Imam A.S. se tourna vers ses compagnons qui pensaient qu’Imam A.S. répondra à al-Mouthanna, mais Imam A.S. continua son chemin. Le lendemain, Imam Zainoul Abidine A.S. leur demanda de l’accompagner pour aller voir al-Mouthanna. Imam A.S. s’adressa à lui en ces termes : « Ô Hassan, je ne m’attendais pas à une telle action de ta part. Si je suis vraiment tel que tu m’as décrit, alors je te prie de demander à Allah swt de me pardonner. Mais si je ne suis pas tel que tu l’as dit, alors je demande à Allah swt de te pardonner. » Imam A.S. voulait montrer à al-Mouthanna qu’ils vivaient tous les deux dans le même monde et combattaient tous les deux dans le même but. Imam A.S. lui dit qu’il ne s’attendait pas à une telle action de sa part, sous-entendant par là qu’il est meilleur que cela. Imam A.S. tient au fait qu’ils obtiennent le Pardon d’Allah swt, peu importe qui a tort.

Notre Saint-Prophète saw explique qu’il y a trois conditions dans le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar. La première condition est que vous maîtrisiez le domaine ou sujet dont vous parlez. Si vous invitez une personne à faire le bien dans un certain domaine, elle peut vous poser d’autres questions auxquelles vous devez être prêt à répondre. Rappelez-vous la fois où le second calife des musulmans marchait dans les rues à la recherche de quelqu’un commettant des actes illégaux. Il a accusé un couple alors qu’il n’avait pas suffisamment de connaissances. Si le couple était coupable d’un péché, le calife avait commis trois péchés .

La seconde condition à respecter est que nos actions ne contredisent pas nos paroles. Nous ne pouvons pas être hypocrites. Par exemple, nous ne pouvons pas dire à quelqu’un aujourd’hui de prier à l’heure et accomplir nos prières trois heures après l’heure prescrite le lendemain. Amiroul Mou’minine ne se comportait jamais en contradiction avec ce qu’il prêchait. Il disait aux gens de dénoncer les oppresseurs et lui-même soutenait les personnes opprimées et s’opposait aux oppresseurs. On rapporte qu’un jour, il marchait dans les rues de Koufa, visitait les marchés et demandait aux gens si tout allait bien. Ses yeux tombèrent sur une femme-esclave qui pleurait. Il lui demanda pourquoi elle pleurait et elle répondit : « Mon maître m’a demandé d’aller acheter des dattes mais lorsque je lui ai ramené des dattes, il n’a pas aimé leur aspect extérieur et m’a demandé de les retourner chez le marchand et de me faire rembourser. Mais quand je suis revenue ici, le marchand de dattes refuse de me rendre la monnaie. » Imam A.S. demanda à la dame de l’emmener chez le marchand. Les gens qui se trouvaient au marché ne l’ont pas reconnu dans la mesure où ils ne s’attendaient pas à ce que leur calife soit parmi eux. Imam A.S. expliqua la situation dans laquelle la pauvre dame était et demanda au marchand de lui rendre le dirham qu’elle avait payé. Mais le marchand refusait toujours de rembourser la dame et alla jusqu’à pousser Imam Ali A.S. Les compagnons d’Imam étaient choqués par son attitude et informèrent le marchand sur l’identité de la personne qu’il avait poussée. Ali ibne Abou Talib A.S. expliqua au marchand qu’il essayait de mettre fin à l’oppression et que le rôle du marchand était d’aider la femme-esclave. Le marchand s’excusa et rendit le dirham.

La troisième condition est de ne pas parler à une personne qui ne changera pas dans la mesure où vous perdez votre temps avec elle. Certaines personnes méritent l’énergie tandis que d’autres sont arrogantes dès le départ. Le Saint-Qouran dit : « Il y a ceux qui vous impressionnent lorsqu’ils parlent mais lorsque vous leur demandez de craindre Allah swt, ils prennent plaisir à aller à l’encontre d’Allah swt. » Ce verset a été révélé concernant Akhnas ibn Sharee’ qui était l’un des hommes les plus riches d’Arabie. Même lorsque notre Saint-Prophète saw se dirigeait vers Ta’if, il demanda à Akhnas de l’aider en lui laissant résider chez lui. Mais Akhnas refusa. C’est ce même Akhnas qui a tué le cousin du Prophète saw, Abdoullah, lors de la bataille d’Ohod, mais le Prophète continuait toujours à l’amener vers l’Islam. Le jour où Akhnas récita la shahada (attestation de foi) afin de devenir musulman, il vit un pâturage avec des animaux qui broutaient ; il ne pouvait pas supporter que quelqu’un ait plus de bénédictions que lui, aussi il brûla tout le champ. Notre Saint-Prophète saw a fait beaucoup d’efforts pour l’amener vers l’Islam mais Allah swt essaie de lui dire à travers ce verset de ne pas perdre son temps pour des gens qui sont arrogants dès le début.

Selon les hadiths, notre Saint-Prophète saw nous donne trois niveaux à franchir afin d’accomplir le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar. La première étape est que notre cœur encourage au bien et interdit le mal. C’est la forme la plus basse et c’est le minimum que nous puissions faire. Par exemple, lorsque nous apprenons à propos du sort des musulmans à travers le monde, nous ne pouvons pas apporter notre aide physique mais nous pouvons au moins nous sentir tristes dans nos cœurs. Notre Saint-Prophète saw a dit : « Celui qui se lève le matin et ne se préoccupe pas des affaires des musulmans n’est pas musulman. »

Le second niveau est d’utiliser notre langue car Allah swt nous a donné cette langue comme une grande bénédiction afin de dénoncer l’injustice. Martin Luther King avait l’habitude de dire : « À la fin, nous ne nous rappellerons plus les paroles de nos ennemis mais le silence de nos amis. »

Lorsque notre 7ème Imam A.S. est décédé, tout comme chacun de nos Imams, il avait un représentant qui gardait le khoums des moeminines . Notre 7ème Imam avait deux représentants qui lui remettaient le khoums des gens. L’un d’entre eux, Ziyad al-Qandi avait en sa possession 70 000 pièces d’or et le second, Ali ibn Hamza, avait 30 000 pièces d’or. Lorsqu’Imam A.S. décéda, ils furent envahis par l’avidité. Ziyad dit à Ali que le nouvel Imam était Ali ibn Moussa al-Ridha et que la meilleure chose qu’ils pourraient faire était de prétendre que Moussa ibne Ja’far n’était pas décédé mais était allé en occultation . Ils formèrent tous les deux une secte appelée al-Waqifiyah qui peut être traduit par “ceux qui se sont arrêtés” à Moussa al-Kadhim.

Il y avait un autre compagnon de notre 7ème Imam A.S. du nom de Younis ibn Abdelrahman qui était connu pour son amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar. Younis dénonça ce complot et clama haut et fort qu’Imam al-Kadhim était décédé à Baghdad et que son successeur était Ali ibn Moussa al-Ridha A.S. Ziyad et Ali ibn Hamza sont venus voir Younis et lui ont demandé pourquoi il agissait ainsi dans la mesure où cela les empêchait de devenir riches et ils lui offrirent 10 000 pièces d’or pour qu’il arrête de dire la vérité. Younis refusa l’argent et leur dit : « Vous n’arrêterez jamais la mission d’Imam al-Ridha. Je ne me préoccupe pas du fait que vous deveniez mes ennemis car Imam al-Sadiq a dit : « Si les anciens et les leaders d’une communauté ne dénoncent pas le mal, alors sachez que la lumière de la guidance d’Allah swt quittera cette communauté. » »

Ibn al-Sikeet perdit sa langue parce qu’il défendait notre Saint-Prophète saw et sa Sainte Famille. Moutawakkil lui demanda : « Qui aimes-tu davantage, Hassan et Houssein ou mes enfants ? » Ibn al-Sikeet aurait pu s’inquiéter de son compte bancaire qui était entre les mains de Moutawakkil mais il craignait le compte des actions qui sera entre les Mains d’Allah swt le Jour du Jugement, c’est pour cela qu’il a répondu : « J’ai plus de respect pour Qambar, l’esclave d’Ali A.S. que pour vos enfants. » En raison de cette réponse, il a été assassiné et on lui a coupé la langue car il dénonça le calife injuste afin d’accomplir le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar.

Le troisième niveau est qu’après avoir utilisé votre cœur et votre langue, si vous devez utiliser l’épée afin de défendre la religion, vous êtes prêts à le faire. Nous voyons ce niveau le jour d’Ashoura à travers ces paroles d’Imam Houssein A.S. : « Je n’ai pas quitté Madina et Makka pour la renommée ou la gloire, ni pour la richesse ou le royaume. Je suis parti afin de suivre le Message de mon grand-père le Prophète saw. Je veux encourager le bien et interdire le mal. Je souhaite suivre la voie de mon père Ali et de mon grand-père Mouhammad. » C’est pour cela que dans le ziyarat d’Imam Houssein A.S., nous reconnaissons que son martyr n’était rien d’autre que le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar.

En conclusion, Hilli pensait que le amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar était enseigné par la religion. Il expliquait que ce n’est qu’à travers la religion que vous savez qu’il implique trois conditions et qu’il comporte trois niveaux. Hilli affirma également que le véritable amr bil maa’rouf wa nahi an al-mounkar a été accompli par Imam Houssein A.S. qui montra d’abord que son cœur était affecté par le mal qui se propageait à son époque, puis il dénonça l’injustice jusqu’à ce que l’épée s’empare de lui et lui permette d’obtenir la victoire sur le mal.

Source : Ramadan Sermons – A compilation of speeches and lectures by Dr Sayed Ammar Nakshawani, Sayed Ammar Press, USA, July 2014
Traduit par l’équipe Shia974 ✨

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Date

22 juillet 2024