Dr Mahjabeen Dhala, Réflexion sur le Jawshan al-Kabir, 6 Ramadhan 1442

Nous continuons notre discussion sur le Dou’a Jawshan al-Kabir et nous poursuivons aujourd’hui avec « Ya Mouqeem ». Comme pour tous les Noms d’Allah (swt), il est difficile de traduire Ya Mouqeem par un seul mot ; mais la traduction générale de Mouqeem serait « Le Présent » ou « Celui qui est Présent ».

Dans le langage de tous les jours, Mouqeem veut également dire un résident. Nous allons dire par exemple : « Qui est le Mouqeem dans ce maqane ? » pour dire « Qui réside ici ? » ou « Qui habite ici ? » ou « Qui est présent ici ? » Mais bien sûr, pour Allah (swt) cela ne veut pas dire qu’Il habite ici ou qu’Il réside ici. Le terme « Mouqeem » pour Allah (swt) veut dire « Celui qui est toujours présent, qui est présent partout et tout le temps ».

Qu’est-ce qui est important à propos de ce nom Al Mouqeem ? Et comment, à travers les années et les siècles, différentes écoles de pensée islamique ont compris cet aspect d’Allah (swt) de manières différentes ? Par exemple, dans les 10ème et 11ème siècles, les gens avaient l’habitude d’avoir ces débats et discussions sur la nature d’Allah (swt). Il y avait 2 courants de pensée.

Une école de pensée dit qu’Allah a créé, puis Il contrôle la création, Il contrôle toujours la création, Il ne les a pas laissé. Il dicte toutes les choses qu’ils font. C’est l’école de pensée Ash’ari et à l’opposé, vous avez le courant de pensée Moutazalite qui dit qu’Allah a créé les choses, Il est le Khaliq, mais ensuite, Il a laissé la création gérer les choses. Allah n’interfère pas dans la vie des gens.

Mais l’école de pensée Ja’fari prône le juste milieu. Elle dit qu’Allah ne nous contrôle pas, ll ne nous commande pas comme des robots ; autrement, à quoi serviraient les dou’as et l’istighfar ? Mais Il ne nous a pas non plus abandonné. Il ne dit pas : « Je vous ai créé et maintenant, peu importe ce que vous faites, Je ne me préoccupe plus de vous ».

Ainsi, Mouqeem nous rappelle qu’Allah est présent dans ma vie et qu’Il ne m’a pas laissé faire ce que bon me semble. Il m’a donné le libre arbitre mais Il ne m’a pas non plus donné la liberté totale. Dans tout l’univers, Il est Koun fa Yakoun, Il continue de créer encore et encore. Sa création continue à chaque instant, elle ne s’est jamais arrêtée et parmi les créatures, il y en a qui ont abandonné, qui ont remis leur libre arbitre, c’est le cas par exemple du soleil ou de la lune. Ils se sont tous remis à Allah (swt) et il n’ont donc plus de libre arbitre mais il y aussi les créations comme les Inn’s et les Jinn qui ont le libre arbitre. Allah (swt) nous a donné le libre arbitre. Que faisons-nous avec ce libre arbitre ?

Ce nom d’Allah (swt), Ya Mouqeemou, nous rappelle que nous ne sommes pas totalement libres, nous sommes libres de faire nos choix mais nous sommes liés aux conséquences de nos actions. Je choisis l’action que je veux faire mais je n’aurai pas la liberté de ce qui adviendra de mon action, ce qui m’arrivera en raison de cette action que j’ai choisie de faire. Je peux me dire : « Je suis libre de sauter de la montagne, qui m’en empêchera ? Qui m’arrêtera ? » mais je suis lié(e) en raison de l’effet de cet acte. Je suis contrôlé(e) par l’effet de la gravité. Je ne peux pas dire : « La gravité, tu ne pourras rien me faire ! » Non ! Je suis contrôlé(e) par elle. Ainsi, ma vie est au milieu du libre arbitre et des lois physiques qu’Allah (swt) a créées. Ce n’est ni une extrême, ni l’autre. C’est là que le concept de bad’a intervient. Bad’a signifie qu’Allah m’a donné une marge de manœuvre. Je peux décider comment mes choix de vie vont être mais même lorsqu’Il me donne cette petite liberté de choisir, Il est Mouqeemo. Il me rappelle qu’Il est présent, qu’Il m’observe, qu’Il me contrôle, qu’Il est dans ma vie. Je ne peux pas avoir une liberté complète.

Ainsi, ce nom a deux effets en moi. D’un côté, il me rend responsable ; de l’autre côté, il me donne l’espoir qu’Allah (swt) est toujours présent dans ma vie. Il n’y a aucun endroit où je peux me rendre où je peux dire : « Allah n’existe pas ici. » Non ! Il peut rapprocher les choses de moi ou Il peut les éloigner. Il me donne toujours le choix de ce que je veux faire.

Rappelons-nous l’histoire du Prophète Moussa lorsqu’il doit aller au mont Sinaï pour recevoir la Tawrah. Il a un rendez-vous de trente jours et ensuite, que se passe-t-il ? Allah (swt) augmente son séjour au mont Sinaï à quarante jours, ce qui montre que les choses peuvent changer et qu’elles ne sont pas écrites. Cela nous protège de cette vision fataliste, et nous empêche de dire : « Oh ! Allah a écrit cela pour moi et c’est ce qui va arriver. Même si je fais de mon mieux, je ne pourrai pas m’en sortir car je suis condamné(e). » Voyez-vous les conséquences de telles pensées ? J’ai l’impression qu’Allah ne fait plus partie de ma vie. Il m’a juste programmé(e) et Il m’a laissé et cela peut être tellement néfaste et destructeur, cela peut devenir tellement rebutant. Je pourrais perdre tout espoir dans la vie. Mais Allah (swt) a dit : « Non, ce n’est pas le cas. » Il est présent dans votre vie et la mienne tout le temps, nous protégeant, Se souciant de nous, nous donnant l’opportunité de demander nos vœux ; particulièrement durant ces nuits et ces jours de Ramadhan durant lequel Il nous dit : Émancipez-vous du feu de l’enfer. » Allah (swt) me donne une chance de me sauver en me disant : « Je suis présent dans ta vie, tu n’es pas seul ! » Ya mouqeemou me rappelle qu’Allah (swt) est l’Établi, qu’Il est celui qui est présent dans notre vie et même lorsque personne d’autre ne m’écoute, Allah (swt) m’écoute et Il nous donne l’opportunité de demander pardon pour nos péchés et de commencer une nouvelle vie.

Source : https://youtu.be/hbqSkkugNXw
Traduit par l’équipe Shia974 ✨

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Date

11 juin 2021