Discours 17 Rabioul Awwal Miladoun Nabî 28 Décembre 2015

Mes chers confrères, Honorables Imams de la Mosquée,
ainsi que Son Excellence Monseigneur Gilbert Aubry, l’évêque de la Réunion,
Son Excellence, Monsieur le Représentant du Consulat Indien,
Honorables Dignitaires religieux, Présidents du Groupe et des Associations, et chers invités,



Honorable assistance,

Que la Paix soit sur vous tous ainsi que les Bénédictions d’Allah et Sa Miséricorde !
Assalamu Alaykum wa Rahamatullahi wa Barakatuhu !


Je ne peux pas traduire dans les mots l’émotion et la joie qui inondent nos cœurs, en cette nuit bénie, en célébrant ensemble, ce ‘’Mawlood’’, ou ‘’Miladoun Nabî,’’ l’anniversaire de la naissance glorieuse du Saint Prophète Mouhammad (saww), dans votre agréable compagnie, à l’intérieur de cette splendide Mosquée qui fêtera ses 30 ans d’existence l’année prochaine, et comment ne pas en être un brin fier, car la conviction me le dicte, le présent évènement que nous avons l’honneur de jouir en commun,  est d’une grande portée religieuse, culturelle, morale et de bon vivre ensemble sur cette belle île qui brille par sa multi culture et sa multi confessions, ‘’une petite île, mais un continent de sagesse,’’ si je puis emprunter de Monsieur Idris Banian, mon frère et  mon Président de GDIR, cette belle expression qui lui est chère.

La date d’aujourd’hui coïncide aussi, après presque 130 ans, avec la naissance heureuse, dans la Sainte Famille des Ahl oul Bayt (as), de l’illustre Descendant du Saint Prophète Mohammad (saww), par sa fille Hazrat Fatimah Zahra (as), de notre 6è Imam, éminemment noble aussi bien de par le sang que par la Foi, Hazrat Aboù Abdallah, Ja’far As Sadîq (as), le sincère, le véridique.

Sa mère, pleine de majesté et de noblesse, une dame pieuse et instruite, s’appelait Fatimah, fille d’Al Qâçîm, un savant de renom,  fils de Mohammad, lui-même fils de Hazrat Abou Bakr (ra), adopté et élevé par Hazrat Ali (as).

Les sciences Islamiques prirent un essor tout particulier durant son époque, les gens venaient de toutes les régions du monde Musulman pour s’instruire auprès du petit-fils de l’Imam Ali (as) et de Hazrat Abou Bakr (ra) et puiser aux sources du savoir Islamique original.

On peut citer l’imam al a’azam, le grand imam Abou Hanifah qui fondera plus tard l’école Hanafîte et l’imam Malîk Bin Anas, qui fondera plus tard l’école Mâlikite.

Le père de la chimie arabe, Jâbîr Ibn Hayyân, connu en Occident par le nom de Geber, philosophe, astronome, pharmacien, alchimiste, physicien, d’origine perse, était parmi ses élèves. En plus des cours de droit purement religieux, l’Imam Sadîq enseigna aussi la philosophie, les mathématiques, la médecine, la physique, la géographie, la chimie, l’astronomie et l’astrologie.

Je me bornerai maintenant à vous relater une seule anecdote de la jeunesse  du Saint Prophète (saww), connu sous le nom d’Al Amîn à la Mecque, où il a passé presque 53 ans depuis sa naissance en 570 de l’ère chrétienne, tirée de sa vie illustre, une goutte recueillie de l’océan, il a vécu les dix dernières années de sa vie bénie à Médine, après l’Hégire.

WA INNAKA LA’ÂLÂ KHOULOUQUINE ADHIM.


Le Qour’an chante les louanges du Messager d’Allah (swt) dans ces termes en son Chapitre 68, Sourate Al Qalam, et au Verset 4 :
‘’Et, certes, tu es d’une moralité éminente.’’

En un autre Chapitre, la Sourate 21, Al Ambiyyah et en son Verset 107, le Qour’an Sharîf proclame :

WA MA AR’SALNÂKA ILLA RAH’MATAL LIL ÂALAMÎNE


‘’ Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour tout l’univers.

Ailleurs, au Chapitre 33, la Sourate Al Ahzâb, le Qour’an Majîd le qualifie de parfait modèle, dans son Verset 21, en déclarant :

LAQAD KANÂ LAKOUM FÎ RASSOULILLÂHÎ OUS’WATOUNE HASSANAH

‘’En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle.’’

Celui qui était venu tendre les bras à ce monde et l’accueillir dans son giron, le fils d’Abdoullah et d’Amena, devint lui-même orphelin de père avant sa naissance et de mère à l’âge de six ans. Il fut élevé d’abord jusqu’à l’âge de huit ans par son grand-père Abdoul Mouttalib et, ensuite, par son oncle Aboutalib qui, jusqu’à sa mort, resta à ses côtés durant quarante-deux ans.

Comment cette âme sublime, venue en miséricorde pour l’univers entier, pour établir l’unité, l’égalité, la fraternité, la solidarité, peut-elle voir les terribles atrocités, l’horrible injustice, le faux et le mensonge s’élever sur cette terre où se dresse Baytoullah, la Maison Sacrée d’Allah ?

Son cœur saignait de douleur à la vue des outrages terribles qui étaient perpétrés impitoyablement sous ses yeux, souvent par ses propres concitoyens, contre des gens sans secours, des voyageurs et des commerçants de passage.

Il voulut prendre quelques mesures en vue de l’éradication de la violence et de l’injustice, car l’Islam considère la justice, non seulement une vertu morale, mais l’un des objectifs de la Mission sacrée des Envoyés d’Allah, comme l’affirme le Saint Qour’an en son Chapitre 57, Sourate Al Hadîd, Verset 25 :

LAQAD AR’SSALNÂ ROUSSOULANÂ BHIL BAYYÎNÂTÎ
WA AN’ZALNÂ MA’Â’HOUMOUL KITÂBHÂ WAL MIZÂNÂ
LÎ YAQOUMAN NASSOU BHIL QÎS’T


‘’Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes et fait descendre, avec eux, le Livre et la Balance, afin que les gens établissent la justice.’’

Animé par de nobles sentiments, alors qu’il n’avait que vingt ans, il dut encore attendre autant d’années pour pouvoir annoncer au monde la Mission dont il était chargé par Le Seigneur, son peuple ignorait qu’en son sein vivait un Envoyé d’Allah, mais lui, il n’ignorait pas son devoir, celui qui était Prophète pendant qu’Adam était entre l’eau et l’argile ou entre l’esprit et le corps :

HOUWALLAZI BHA’ASSA FIL OUMMIYYINA RASSOULAM MIN’HOUM YATLOÛ ÂALAYHIM ÂYÂTIHÎ WA YOU ZAKKÎHÎM WA YOU ÂLLIMOUHOUMOUL KITÂBHÂ WAL HIKMATA WA INN KANOU MIN QABLOU LAFÎ DHALÂLIM MOUBHIINE


‘’C’est Lui (Allah) Qui a envoyé aux Arabes habitants de  la Mecque ou à des gens sans Livre, des gens illettrés, un Messager des leurs (de parmi eux), qui leur récite Ses Versets, purifie leur âme et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils étaient auparavant dans un égarement manifeste.’’ (Sourate 62 – Verset 2)

La raison immédiate de la conclusion de cette alliance était qu’un homme du clan de Zubayd était arrivé à La Mecque avec des marchandises à vendre. Un homme important de La Mecque, al-As ibn Wâ’il, acheta toutes les marchandises mais n’en paya pas le prix. Lorsque l’homme comprit qu’il allait tout perdre, il demanda secours à l’ensemble des clans de Quraysh.

Tous refusèrent de s’opposer à al-As Ibn Wâ’il et blâmèrent, par contre, le commerçant pour son comportement.

Désespéré, l’homme se mit debout sur une colline surplombant la Ka’ba au lever du soleil, à un moment où les hommes de Quraysh se rassemblaient en groupes autour de la Ka’ba. Il les implora, plaidant sa cause avec passion et désespoir. Il leur rappela leur position de gardiens de la Maison Sacrée.

Az-Zubayr, le fils le plus âgé des enfants  d’Abd al-Muttalib, un oncle du Prophète, fut le premier à réagir : il se leva et déclara qu’aucune maltraitance ne devait être tolérée. Une réunion fut organisée dans la maison d’Abdullâh ibn Jud’ân, un homme d’honneur très respecté à La Mecque. Les termes du pacte furent définis au cours de cette assemblée : les participants s’engagèrent solennellement, jurant par Dieu, de rester unis, qu’ils se dresseraient comme défenseurs des gens lésés, qu’ils veilleraient à ce qu’aucune injustice ne restât impunie et que les revendications des opprimés et des  faibles seraient pleinement satisfaites, de soutenir quiconque à La Mecque serait victime d’iniquité ou d’abus, qu’il soit mecquois ou étranger et de s’opposer à l’auteur de cette injustice jusqu’à ce que justice soit faite.

H° Mohammad (saww), connu à tort par Mahomet en Occident, joua un rôle primordial dans la conclusion de ce serment, connu sous le nom de Hilf al Fudhûl, le pacte de bonté, il était ainsi nommé parce qu’il avait un but noble. Lorsqu’il fut signé, les participants allèrent trouver al-As ibn Wâ’il et l’obligèrent à rendre à l’homme de Zubayd les marchandises qu’il lui avait prises. Le Saint Prophète (saww) continuera d’en faire l’éloge jusqu’à son dernier souffle, en affirmant : ‘’J’ai assisté, chez Abdullâh ibn Jud’ân, à la formation d’un pacte que je ne voudrais échanger contre aucun gain matériel. Si maintenant, après que l’Islam est annoncé, je sois appelé à l’honorer, je le ferai certainement.’’

Allah est ‘’RABBOUL ÂALAMINE,’’ le Seigneur des mondes, le Maître de tout l’univers, et Son Messager, H° Mohammad (saww), ‘’RAHAMATOUN’LIL ÂALAMINE.’’ Ce qui signifie que la Miséricorde de Son Habib (son Ami Intime) s’étend partout où s’étale la Seigneurie d’Allah. Alors comment concevoir sa force et sa popularité qui étaient à leur summum, cette grandeur incommensurable du Saint Prophète (saww) avec l’austérité de sa vie, sans luxe ni éclat : vêtements sobres, repas frugal, langage simple, accès facile, monture sans faste : chameau ou mule, rarement le cheval.

Il me sera permis de dire qu’au niveau philosophique, cela revient à faire contenir le monde dans une coquille d’œuf et, finalement, ce fut une réalité !  

Animé d’une sagesse incomparable qui ferait taire le Sage Lokman, d’une patience sans mesure qui dépassait celle la plus célèbre du Prophète Ayoub, d’une volonté inébranlable qu’envieraient les Prophètes Divins, Rassouloullah (saww), était un être infaillible et immaculé, sur qui Allah Lui-Même et Ses Anges envoient les prières et salutations et Allah demande aux Croyants d’en faire pareil (Verset 56, Sourate 33, Al Ahzâb) :

INNALLAHA WA MALAA’ÎKATAHOU YOUSWALLOUNA ÂLAN NABÎ,
YÂ AYYOUHALLAZINA ÂAMANOU SWALLOU ÂLAYHÎ
WA SALLIMOU TASLIMÂ


Honorable assistance ! Sur cette belle formule de salutations, je vous demanderais de m’asseoir, en vous souhaitant à chacun et à chacune, dans l’amitié et la fraternité et partageant avec vous, dans la saine convivialité, le repas de fête, un joyeux Miladoun Nabî et une bonne et heureuse année !

LES PARENTHESES


Monseigneur Aubry, tout en restant dans les limites de votre contrôle, laissez-moi rappeler à l’assistance que cette année 2015 a été exceptionnelle dans ce sens qu’après 457 ans, selon les journaux, les Chrétiens et les Musulmans, chacun de leur côté, ont célébré ensemble la naissance de Jésus (que la Paix soit sur lui) ou Hazrat Issâ Nabî (as), fils de la Sainte Vierge Marie et de Hazrat Mohammad (saww), le Saint Prophète et Messager d’Allah (swt).

Je sais que la récitation de Douroud ou Salawat, surtout en cette nuit bénie et chaque fois que le nom du Saint Prophète est prononcé vous fera procurer des mérites considérables.

Je ne vous en empêche pas, au contraire, je vous encourage !

Toutefois, je vous demanderais de me concéder ces quelques minutes de plus, vous savez tous que mon temps est bien limité.

Article: Mulla Nissar

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Orateur

Date

17 janvier 2020