Depuis le Ramadhan dernier, et grâce à ce mois, quels sont les bons comportements que j’ai pu adopter ? Et est-ce que j’ai développé des mauvais comportements ?

Agha Sayed Muhammad Ali al Sistani a écrit dans son livre que le Prophète d’Allah (swt) a fait différents vassiyat à l’Imam Ali (as). Le Prophète a un jour demandé à Ali A.S. :

–     Ô Ali, qu’aimez-vous le plus ? Que je vous donne 600 000 troupeaux, 600 000 dinars ou 600 000 sages paroles ?

–     Ô Prophète d’Allah, donnez moi 600 000 sages paroles.

Le Prophète regarde en direction d’Imam A.S. et dit :

–     Ô Ali, je vous donne les 600 000 sages paroles à travers une seule phrase : lorsque vous verrez que les gens se précipiteront vers les actions moustahab et sounnat, de votre côté ne délaissez pas les waajibat.

Un jour, j’étais avec trois ou quatre personnes. Nous étions encore en route pour le masjid quand avons entendu le adhaan en chemin. Un homme prit ma main et m’a dit de rester debout à un endroit. J’avais environ 10 ans. Je me demandais pourquoi cet homme me disait de rester debout alors que j’ai toujours eu l’habitude de me précipiter pour faire ma prière au moment où j’entendais le adhaan. L’homme en question s’est mis à discuter et je lui ai demandé la raison pour laquelle il agissait ainsi. Il dit :

–     Nous avons entendu de Sayed Maulana que au moment d’entendre le Adhaan, il faut laisser toutes les choses qui concernent ce bas-monde pour que Allah (swt) augmente notre subsistance.

J’étais étonné d’entendre ce genre de réponse et je lui ai dit :

–     Ne vous a-t-il pas dit de vous précipiter pour aller faire la prière ?

À la base, ceci n’est pas un respect pour le Adhaan, c’est juste qu’ils avaient entendu dire qu’Allah (swt) augmenterait les subsistances en restant debout à ne rien faire.

Lorsque nous entendons le nom du Prophète (saw) et celui de Imam Ali (as) nous ne devons pas seulement réciter le salawaat, mais également répéter les paroles du Adhaan. Il existe plusieurs personnes qui sont prêtes à se sacrifier pour les actions sounnat mais pas pour les actions wajib.

Nous connaissons plusieurs exemples dans la vie de tous les jours où les gens agissent ainsi.

Il y a des gens qui vont déposer d’autres personnes à la mosquée alors que leurs propres parents demandent de l’aide aux autres. Pourquoi ne pas commencer chez nous même ? Pourquoi ne pas aider nos parents en premier et ensuite nous occuper des autres ?

Une personne dit qu’elle part en Oumra alors que des membres de sa famille sont en pleines difficultés. Comment pourra-t-elle faire face à la Sainte Kaaba dans cette condition ?

D’autres personnes offrent des billets aux autres pour qu’ils puissent faire le hajj alors que leur propre frère n’est pas encore allé.

Méditons là-dessus, est-ce que les waajibat que j’accomplis sont complets ou incomplets ?

Maulana Mousa K. a écrit dans son livre qu’un jour, certains compagnons du Prophète saw étaient debout et un compagnon est passé devant eux. Celui qui était en face de lui a dit haut et fort :

–     Pour Allah, je déteste cette personne !

Et il a commencé à dire des choses désagréables sur lui.

Un autre compagnon lui dit :

–     Qui es-tu pour dire ce genre de choses en étant un compagnon du Prophète ? Je vais tout lui raconter !

Ce dernier est allé tout raconter. En entendant ces propos, le cœur du compagnon s’est brisé et il s’est précipité vers le Prophète et lui a tout raconté aussi. Le Prophète saw a appelé la personne en question :

–     As-tu dis ce genre de choses sur lui ?

–     Oui, je suis son voisin et je le connais très bien. Il fait que des namaaz waajib et même pas de namaaz sounnat. Tout le monde peut faire les namaaz waajib, il n’y a rien d’exceptionnel là-dedans !

Le deuxième compagnon s’est défendu en disant :

–     Oui, ô Prophète d’Allah (swt) c’est vrai. Mais m’avez-vous vu ne pas faire mes prières à l’heure ? Mal prier ? Ou mal me prosterner etc. ?

Le premier compagnon dit :

–     Oui … par contre c’est vrai … Mais ô Prophète, il ne jeûne que pendant le mois de Ramadhan ! Pourtant vous avez évoqué tellement de bienfaits des autres jeûnes !

Encore une fois, le deuxième compagnon a dit :

–     Ô Prophète d’Allah, oui c’est vrai. Mais m’avez-vous vu rater un waajib jeûne ? Ai-je un jour invalidé mon jeûne ?

Le premier compagnon a ajouté :

–     Mais ô Prophète d’Allah, il fait que les waajibats. Il n’aide jamais les pauvres etc.

En réponse, le deuxième compagnon a dit :

–     Ô Prophète d’Allah, certes ! Je ne fais que mes waajibats. Mais j’ai toujours donné la somme exacte concernant les Zakaats et j’ai toujours tout respecté !

Le premier compagnon ne savait plus quoi dire et a baissé son regard et le Prophète saw lui a dit :

–     Va-t’en ! Ne reste plus devant moi. La personne sur laquelle tu as médit est peut être aux yeux d’Allah (swt) meilleur que toi !

Que veut Allah (swt) de nous ? Il veut que nous accomplissions nos obligations. Ce n’est pas facile d’accomplir les wajibaats. Nous donnons beaucoup d’importance aux wajibaats envers Allah (swt). Mais concernant le Haq un Naas ?

Un homme est venu voir Imam Ja’far Sadiq (as) et demanda :

–     Ô Imam, quel est le droit d’un croyant ?

L’Imam lui répondit :

–     Je ne peux pas te les citer. Car le croyant a sept droits, mais dans le cas où tu ne les respecte pas, tu ne fais plus partie des amis d’Allah (swt).

Parmi ces sept droits, il a cité :

–      Préfère  pour ton frère musulman ce que tu préfères pour toi-même et détestes pour ton frère musulman ce que tu détestes pour toi même.

Sheikh Murtaza Mutahaari (ainsi que d’autres ulémas) a écrit : Agha Sari Sakhati a passé 30 ans à demander pardon à Allah (swt) car une fois, il a dit Alhamdulillahir Rabbil Alameen. Il a raconté :

« J’habitais à Bagdad lorsque j’ai appris qu’un feu avait pris à un endroit et que ce feu avait ravagé plusieurs magasins. Je me suis rendu compte que mon magasin se trouvait également à cet endroit. Cependant, des personnes m’ont annoncé qu’il était intact et j’ai levé mes mains en disant : « Alhamdulillah, mon magasin n’a pas brulé » À ce moment j’ai réalisé que j’ai remercié Allah (swt) pour mon magasin qui a été épargné, mais mes frères musulmans ne méritaient-ils pas de prières pour leurs magasins qui avaient été ravagé par les flammes ? »

Avons-nous respecté ce droit concernant nos frères et sœurs ? Avons-nous respecté ce waajibat ?