Compte-rendus du séminaire : Session du vendredi 14 avril 2006

SEMINAIRE DES POFESSEURS DE MADRESSA ANIME PAR MOULLA M. CASSAMALY :

COMPTE-RENDU DE LA SESSION DU VENDREDI 14 AVRIL 2006

INTRODUCTION :

•   La première question que Moulla Saheb pose est la suivante : quel problème y a-t-il eu ce soir ?

→ Réponse : Nous avons pris 10 minutes de retard dans notre programme, ce qui n’est absolument pas tolérable lors d’un cours de Madressa.

•   Moulla nous demande ensuite de réfléchir individuellement sur 3 questions auxquelles nous devons répondre sur notre bloc-notes :

∆ Selon vous, quelle est la meilleure qualité qu’un enseignant de Madressa doit avoir ?

∆ Pourquoi avez-vous décidé de devenir professeur de Madressa ?

∆ Qu’avez-vous retenu du dernier séminaire ? De quoi avons-nous parlé ?

LES QUALITES QU’UN ENSEIGNANT DOIT AVOIR :

1 – Qualités morales

La vie personnelle de l’enseignant doit être irréprochable. Il ou elle doit avoir de bons akhlaq car les enfants apprennent pas l’exemple et ils nous observent et ont tendance à nous imiter (à faire comme nous).

Nous ne devons pas avoir une vie à double tranchant : par exemple, un enseignant de Madressa ne devrait pas porter le tsador à la mosquée et être sans tsador ailleurs. Nos actions doivent être similaires ici et ailleurs.

∆ Question : Pourquoi devons-nous avoir de bons akhlaq ?

2 – Justice

Un enseignant doit avoir pour but d’être juste à tout moment : il ne doit pas y avoir de préférence.

Les enfants sont extrêmement sensibles à propos de l’injustice et de la vérité.

3 – Persévérance

Un enseignant doit savoir quel est son objectif et doit persévérer (faire des efforts constants). Il doit être patient et ne pas abandonner sa mission au moindre problème.

Le jour où nous n’avons pas envie d’aller au Madressa, cela signifie que Sheitan est près de nous.

4 – Responsabilité

L’enseignant doit savoir quelle responsabilité lui a été confiée. Il doit être conscient de son travail. Il sait qu’on l’a confié tel ou tel cours, telle ou telle classe. Il doit travailler et agir en ne pensant qu’aux intérêts des enfants.

5 – Initiative

L’enseignant doit constamment innover, apporter de nouvelles choses, de nouvelles méthodes etc.

Il faut attirer et intéresser les élèves, les surprendre. Par exemple, après les vacances, on peut leur demander brièvement ce qu’ils ont fait, où ils sont partis (en ziarat etc) pour introduire notre cours et pour montrer à nos enfants que nous nous intéressons à leurs vies personnelles et que nous ne les prenons pas pour des têtes à apprendre.

Il ne faut pas que les élèves fassent la moue dès qu’ils nous voient arriver.

Selon Imam Ali A.S., enseigner c’est apprendre. Un bon professeur est celui qui est prêt à apprendre.

6 – Savoir se contrôler

 L’enseignant doit être capable de se contrôler notamment quand il est furieux. S’il ne maîtrise pas ses émotions, il peut faire plus de mal que de bien.

Par exemple, il est inadmissible que je vienne en cours et que je me mette à crier sur des enfants innocents alors que j’ai des problèmes dans mon travail. La moindre colère peut avoir des conséquences graves.

Selon Imam Ali A.S., celui qui est en colère est à moitié fou : il ne se contrôle plus, il dit des choses qu’il regrettera ensuite.

7 – Pouvoir de décision

Les enfants respectent l’enseignant qui sait ce qu’il veut et assume ce qu’il dit.

Nous devons toujours respecter ce que nous disons à nos élèves. Par exemple, je dis à un de mes élèves : « si tu ne fais pas tes devoirs pour demain, je te renvoie chez toi ». Le lendemain, il m’explique qu’il n’a pas fait ses devoirs parce qu’il avait très mal au ventre. J’ai pitié de ce pauvre gamin et contrairement à ce que j’avais dit, je ne le renvoie pas chez lui. Les enfants savent à présent qu’ils pourront toujours avoir raison de moi.

Il est très important de respecter ses promesses quoiqu’il arrive. Par exemple, si on promet un cadeau, on doit le donner.

8 – Sincérité

L’enseignant doit être honnête dans sa salle de classe en toutes circonstances. Il ne doit pas raconter n’importe quoi. Il doit faire les choses de bon cœur.

Le travail que vous faites est remarquable et c’est un sawaab-e-jaaria.

Si un enfant nous pose des questions dont nous ne connaissons pas la réponse, nous devons le lui dire franchement. Il n’y a aucune honte à avoir : nous ne pouvons pas être expert en tout et connaître tout sur ce monde. Il vaut mieux dire à l’enfant que nous allons chercher la réponse à sa question pour le prochain cours. L’enfant sera ravi et satisfait de nous et saura qu’il peut entièrement nous faire confiance.

9 – Humour

L’enseignant doit être agréable, sympathique et compréhensif. Il doit être gai et ne doit pas hésiter à apporter une touche d’humour à son cours. Il doit être souriant et doit accueillir ses enfants chaleureusement. Il ne doit pas régner en dictateur.

10 – Loyauté

Donnez le meilleur de vous-mêmes pour le Madressa. Vous devez être pleinement conscient de vos devoirs et vous devez être fidèles à vos engagements.

Par exemple, Hazrat Aboul Fazlil Abbass A.S. s’est sacrifié pour les autres. Il est resté fidèle et, alors qu’il avait de l’eau dans les mains et qu’il était assoiffé, il n’a pas bu une seule goutte d’eau et il tenait à faire parvenir l’eau jusqu’au camp d’Imam Houssein A.S.

Il est très important d’aider, de partager, d’accorder du temps et de l’énergie pour le bien de notre Madressa.

11 – Leadership

L’enseignant doit avoir la maîtrise de sa classe. Toutefois, il ne doit pas régner en dictateur.

La discipline doit être de rigueur : on ne peut pas faire ce qu’on veut quand on veut. Il y a des règles à respecter (nous devrions poser ces règles à l’avance).

Selon des informations de BBC, 75% des professeurs britanniques veulent démissionner de leurs postes car les enfants sont désobéissants et ne les respectent pas.

Moulla Saheb nous explique que l’enseignement que les enfants reçoivent au Madressa est meilleur que celui des écoles laïques et des universités car nous leur enseignons des akhlaq qui leur serviront toute leurs vies.

CONCLUSION :

L’objectif de Moulla Saheb est de nous donner pleinement envie de faire notre travail au sein du Madressa. Il nous invite à lui présenter nos suggestions et à lui parler des problèmes que nous rencontrons sur le terrain afin qu’il nous aide à résoudre nos difficultés.

LES ENSEIGNANTS SONT LIBRES DE POSER LEURS QUESTIONS :

 Que faire des élèves qui ont des niveaux différents, notamment ceux qui sont plus âgés que leurs camarades de classe mais qui ont un niveau plus faible ?

→ Il faut faire une remise à niveau par rapport à l’âge. Il faut mettre en place des cours particuliers.

 Certains élèves ont redoublé la classe et ne travaillent toujours pas cette année. Que faut-il faire d’eux ?

→ Vous devriez fixer les principaux objectifs de chaque classe. Par exemple, vous décidez qu’à la fin de la classe 3, un enfant doit savoir faire le wouzou. Vous devez faire une liste des choses qui doivent absolument être assimilées. Si les enfants en question assimilent l’essentiel même si les résultats qu’ils ont aux examens ne sont pas satisfaisants, vous pouvez leur faire passer dans la classe supérieure.

 Quel doit être l’âge du professeur par rapport à l’âge des enfants de sa classe ?

→ Pour les toutes petites classes (maternelle et classe 1), il est très important d’avoir des femmes gentilles et douces. D’ailleurs même les puéricultrices et les enseignantes de maternelle sont pratiquement toutes des femmes. Les femmes ont ce côté maternel dont les enfants de cet âge ont besoin.

→ Pour les enfants de plus de 9 ans, faites en sorte que les femmes enseignent les filles et que les hommes enseignent les garçons (dans la mesure du possible). Evitez qu’une jeune fille enseigne des adolescents.