Compte-Rendu Majalis de Cheick Moustafa Moledina Lundi 23 Mars 2015, Shahadat de Bibi Fatema Zahra (ahs)

« Et dis : « Ô mon Seigneur, fais que j’entre par une entrée de vérité (18) et que je sorte par une sortie de vérité ; et accorde-moi de Ta part, un pouvoir bénéficiant de Ton secours ». » [Sourate 17 – Verset 80]

Allah swt a demandé à son Prophète de réciter ce verset. Le Prophète a-t-il obtenu de l’aide ?

L’Histoire reste la plupart du temps silencieuse lorsqu’il s’agit des AhlulBayt. Si quelqu’un se permet de donner le nom d’une autre personne alors où était-elle lorsque tout le monde s’est enfuit à Uhud ? Il y a bien d’autres exemples mais celui qui est venu aider le Saint Prophète Muhammad (swt) n’est personne d’autre que Imam Ali (as).

Allama Ibrahim Amili dit : « Lorsqu’Allah swt vous attribue une Bénédiction et la reprend, il vous la remplacera par une autre bénédiction. »

La première partie de la vie du Prophète saw s’est passé à la Mecque où il avait sa femme Bibi Khadija (ahs) et Hazrat Abu Talib (as). Mais lorsqu’il a perdu ces deux personnes en une année, Allah (swt) les a remplacés par Bibi Fatema Zahra (ahs) et Imam Ali (as).

Certains musulmans essaient de démontrer que nos croyances sont fausses en disant que Sayyida Fatema Zahra (ahs) adressait la parole à tout le monde avant de mourir et que ces personnes en question avaient assisté à son enterrement.

Si un autre musulman vient devant vous et vous dit que vos croyances sont fausses, comment pourrez-vous leur prouver le contraire ? En donnant des références Chiites ? Mais ils n’accepteront pas, ils diront que nous sommes des menteurs !

Qu’ils soient venus ou pas à l’enterrement, Bibi Fatema était la personne la plus proche du Saint Prophète et tous les musulmans ont mentionné ses mérites. Tous le monde reconnait sa grandeur, si ils étaient vraiment présents à son enterrement alors ces gens devraient savoir où elle est enterrée. Mais comment se fait-il qu’ils ne le sachent pas ? Cela prouve bien le fait qu’ils n’étaient pas présents.

Imam Sadiq (as) dit : « Si vous allez  à un endroit où vous ne vous sentez pas en sécurité et avez peur alors récitez l’ayat mentionné ci-dessus pour vous protéger. Lorsque vous vous trouvez face à une personne qui vous fait peur alors récitez le ayat al Kursi. »

Un Aalim a dit « lorsque vous récitez le ayat al Kursi, lisez sa traduction aussi. Tout d’abord, nous commençons par les louanges d’Allah (swt) et mentionnons sa Grandeur et c’est ensuite que nous Lui demandons de l’aide. »

Actuellement, notre communauté a besoin de solidarité. Sans cela, nos jeunes se perdent et s’éloignent.

Imam Ali (as) raconte : « Il y avait trois vaches : une noire, une blanche et une rouge. Un jour, un lion s’est approché d’elles et les trois vaches se sont unies pour faire fuir le lion. En voyant leur unité, le lion eut une idée. Il alla voir les vaches noire et rouge et leur dit qu’ils étaient tous frères et pour leur propre sécurité, ils allaient attaquer la vache blanche. En voyant que le lion se préoccupait de leur sécurité, les vaches lui ont donné l’autorisation. Quelques jours après avoir mangé la vache blanche, il eut de nouveau faim et est allé voir la vache rouge lui disant encore une fois qu’il allait tuer la vache noire pour leur propre sécurité. Et cette fois encore, la vache rouge lui donne l’autorisation. Au final, cette dernière s’est retrouvée seule face au lion. Le lion lui dit que maintenant qu’elle n’avait plus personne pour lui venir en aide, comme les autres vaches, il allait la manger. Mais avant, la vache rouge a demandé à faire passer un message et dit ‘J’ai été piégée et je suis devenue la nourriture de ce lion le jour même où je lui ai autorisé à manger mes sœurs les vaches noire et blanche !’ » Ceci est un message très important de solidarité pour nous qui vivons dans une société.

C’est très dommage de rencontrer des gens de notre communauté qui disent que nous passons notre temps à pleurer et faire le Maatam e Hussain.

Savez-vous comment Sayyida a sauvé la Wilaayat ? Certes, elle est allée au Darbaar. Mais tout d’abord Sayyida a pleuré chez elle. Comment se fait-il que ses pleurs ont dérangé les Médinois ? Pourtant il n’y avait pas de micro ni de baffles ! Comment une personne peut-elle pleurer ainsi ? Logiquement comment les pleurs d’une femme ont-ils atteint les oreilles des autres ?

Un jour, j’ai posé cette question à Maulana Sayed Hassan Zair Naqvi et il a dit tout en ayant des larmes aux yeux « Mon frère, avez-vous lu l’histoire du Prophète Daoud ? Quand il récitait, les roches et le vent jouaient le rôle de micro et les oiseaux l’entendait et venaient se poser près de lui pour l’écouter. Le Prophète Soulayman se déplaçait sur un tapis quand Allah (swt) fit en sorte qu’il entende la discussion d’une fourmi ! Alors il en est de même pour Bibi Fatema Zahra (ahs), lorsqu’elle pleurait, sa voix atteignait les oreilles de tous. »

À cette époque, tout se déroulait dans le masjid e Nabawi. Que ce soit des affaires de tribunal, du ministre de l’intérieur, du ministre de l’extérieur, tous les jugements se passaient à cet endroit et des étrangers venaient même y assister.

Un jour, ils étaient tous au masjid et ils ont entendu Sayyida pleurer. Ils ont demandé

      Mais qui pleure ainsi ?

Des gens leur ont répondu :

      Il s’agit de Bibi Fatema

      Ah bon ? On nous a dit d’être patients mais elle-même ne peut pas supporter le décès de son père ?

      Il ne s’agit pas de patience ici et cela n’a rien à voir avec le décès de son père.

      Mais qu’est-ce qui s’est passé dans ce cas ?

      Ses droits lui ont été enlevés. On lui a accusé de menteuse au Darbaar et elle a été victime de violence. Des gens ont brûlé sa maison et ils ont tué son enfant.

En entendant cela, toute la délégation s’est mise à frapper sur leur tête :

      Comment ça ! Le Prophète vient tout juste de décéder et sa fille unique a été victime de tout cela ?!

Voilà comment, grâce aux pleurs, la vérité s’est propagée. Des personnes ont même demandé à Bibi d’aller pleurer loin de chez elle et c’est bien ce qu’elle a fait. Elle a continué à pleurer dans une maison connue sous le nom de Bayt al Ahzaan.

Aujourd’hui si je vais à l’extérieur et si je souris, personne ne viendra me demander ce que j’ai, à part peut-être quelques uns. Mais si je pleure vous viendrez tous me voir, même les étrangers viendront me voir et me demanderont ce qu’il m’arrive. Ces larmes sont très importantes et attirent même l’attention des étrangers et adoucissent les cœurs qui se sont endurcis.

Le Azaadari d’Imam Hussain doit se faire à haute voix, et non pas doucement. Bibi Fatema pouvait bien pleurer doucement, mais non elle ne l’a pas fait.

Sayyida Fatema Zahra (ahs) avait un voisin qui était au départ un juif qui n’aimait pas les AhlulBayt A.S. mais ensuite il est devenu musulman. Les gens ont commencé à le boycotter socialement, mais il n’a pas abandonné sa religion. Il avait le soutien de sa femme, mais une nuit cette dernière est décédée. Et il était seul avec le corps de sa femme.

Lorsqu’elle a appris cela, Sayyida Fatema est sorti le soir dans le froid et elle a demandé à Bibi Fizza de l’accompagner pour faire le Ghussl de cette femme. Elle dit « Mon père m’a dit de ne pas attendre le soir lorsque quelqu’un décède le matin et de ne pas attendre le matin lorsque quelqu’un décède le soir. » C’est elle qui a donné le ghussl à cette femme.

Il est écrit dans la Sharia, que quand l’âme d’une personne quitte son corps, l’âme en question ne reste pas tranquille. Elle ne se repose, ne fait une « sieste » que lorsqu’elle se retrouve dans sa tombe. Elle est impatiente et supplie sa famille pour qu’elle soit rapidement enterrée.

Une personne demande au 5ème Imam A.S. :

      O Imam, une personne vient de décéder et c’est l’heure de la prière. Que devons-nous faire ?

Il répondit :

       Regardez si votre prière sera qaza en allant enterrer le corps car l’enterrement passe en priorité. Même si un jour vous ne faites pas vos prière à l’heure ce n’est pas grave mais il faut enterrer le corps le plus rapidement possible.

De nos jours, les enfants demandent d’attendre leur arrivée avant d’enterrer les parents. Mais savez-vous à quel point l’âme souffre ?

Dans certaines conditions, la personne a subi des opérations ou a été blessé avant de mourir et une hémorragie peut facilement avoir lieu.

Sheikh Abbas Qomi a dit « L’ange de la mort retire l’âme par chaque os du corps. Imaginez un instant la douleur. Lorsque vous lui donnez le ghussl faites le doucement ; même en faisant doucement vous lui faites mal, comme si vous le jetiez de plusieurs étages. Il faut être le plus doux possible. »

Et ensuite lorsque le corps saigne, que faisons-nous ? Nous lui mettons un sparadrap. Alors que son corps est très sensible. Mettons de côté tout ce que la famille dit et pensons au défunt en priorité.

Lorsque la famille viendra, elle pleurera et verra à peine le visage du défunt. Est-ce que cela vaut vraiment la peine de le torturer ainsi pour que la famille puisse voir le visage quelques secondes seulement ?

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Date

11 mai 2020