JESUS (ISSA A.S.) ET HOUSSAIN A.S.

Nous continuons aujourd’hui notre discussion d’hier concernant les similitudes entre Issa A.S. et Houssain A.S.

· Issa A.S. avait 12 disciples qui faisaient le tabligh partout. C’étaient ses représentants. Cf Sourate Alé Imran et Sourate Yassin.

· Rappelons-nous des 2 personnes qui étaient partis faire le tabligh dont on parle dans la Sourate Yassin. Il s’agit ici des disciples de Issa A.S. Les disciples d’Issa A.S. étaient tellement fidèles que le Prophète Issa lui-même faisait leurs louanges.

· De même Houssain A.S. loue ses compagnons à Karbala.

· Regardons les compagnons du St-Prophète saw

– Salman avait une foi tellement intense que Rassoulallah a déclaré : « Ne l’appelez pas Salman-e-Farssi mais appelez-le Salman-e-Mohammadi ! » Sur les 10 degrés de la foi, il était au 10ème niveau, le niveau le plus élevé. Nous pouvons lui donner donc 10/10.

– Ensuite, nous avons Abou Zharr qui a 9/10

– Puis Miqdad : 8/10

Si notre St-Prophète saw donne autant de rang à ces 3 compagnons, que pouvons-nous dire à propos d’Imam Ali A.S. ?

Dans la réalité, cette foi que les 3 compagnons possèdent ? sa condition est le wilayat d’Ali A.S.

Avant de comprendre les compagnons de Houssain A.S., il est important de comprendre qui étaient les compagnons du Prophète de l’Islam.

Dans la Sourate 48, verset 29, Allah swt : « Muhammad est le Messager d’Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés, recherchant d’Allah grâce et agrément. Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation. Telle est leur image dans la Thora. Et l’image que l’on donne d’eux dans l’Evangile est celle d’une semence qui sort sa pousse, puis se raffermit, s’épaissit, et ensuite se dresse sur sa tige, à l’émerveillement des semeurs. [Allah] par eux [les croyants] remplit de dépit les mécréants. Allah promet à ceux d’entre eux qui croient et font de bonnes oeuvres, un pardon et une énorme récompense. »

Les qualités des compagnons du Prophète saw sont les suivanes :

– Amour entre eux

– Ils sont occupés dans les Roukou et sajda

– A force de se prosterner, ils ont des marques sur leurs fronts

Ayatoullah Behjat dit : « Si quelqu’un a une marque de prosternation sur son front et qu’il se vante devant les gens, il fait le shirk (polythéisme). » ? Dans la mesure où c’est Allah swt qui leur a donné ces marques mais ils s’en vantent ; ils devraient enlever ces marques ; en réalité, ces marques doivent pénétrer dans le cœur, les traces physiques ne comptent pas si l’effet dans le cœur n’est pas celui qui est attendu.

Le jour d’Ashoura, Imam Houssain A.S. dit : « Les compagnons que j’ai eu sont tels que ni mon grand-père Mouhammad saw, ni mon père Ali A.S., ni mon frère Hassan A.S. n’ont pas eu de tels compagnons ! » Allahou Akbar !

Rappelez-vous Habib ibne Mazahir. Imam A.S. se rend près de son corps et dit : « Ô Habib, tu es celui qui terminait un Qouran en une nuit ; tu es celui qui faisait 1000 rakats de namaz en une nuit. »

? Dans le tafssir de ce hadith, un aalim explique que la valeur de 2 rakats de namaz accomplis par Habib correspond à 1000 rakats de namaz

Cela montre la valeur de Habib ibne Mazhir !

Prenons l’exemple de nos marja-e-taqlid. S’ils ont un rang aussi élevé, quel doit être le rang des compagnons de Houssain A.S. ?

Les gens demandent pourquoi il y a des différences d’opinions entre moujtahids. Aujourd’hui, nous sommes inquiets au sujet de la succession de Agha Sistani. Nous nous interrogeons sur les critères qui nous permettront de déterminer quel moujtahid nous devons choisir en cas de décès de notre marja.

La différence d’opinions entre marja est nécessaire. Dans le Saint-Qouran, on a des preuves que des êtres humains ont des différences d’opinion

Dans la Sourate Kahf (n° 18) du Saint-Coran, nous avons l’histoire de Nabi Khizr et Nabi Moussa A.S.[1]

Même si Moussa A.S. est le Prophète d’Allah swt, il n’a pas la même opinion que Khizr A.S. ! Les 2 étaient des Prophètes, les 2 étaient envoyés par Allah swt mais ils avaient des opinions différentes. Si 2 Prophètes d’Allah swt peuvent avoir des points de vue différents, pourquoi est-ce que 2 moujtahids ne peuvent pas avoir des opinions différentes ?

Prenons l’exemple de la Grèce. Durant les 2 grandes guerres mondiales, quand un homme était atteint d’une flèche, on retirait la flèche puis on chauffait l’épée pour calmer la douleur et l’écoulement de sang. Aujourd’hui la science et la médecine progressent, on utilise d’autres méthodes.

On nous accuse aujourd’hui en nous disant que notre religion change ! Notamment, nos moeminines sont désorientés quand les massaéls concernant la nouvelle lune se posent. Parfois, vous avez dans une même famille, un père faisant le taqlid d’un moujtahid qui fait eid et son fils, suivant un autre moujtahid qui jeûne.

Regardez sur Al-islam.org la biographie d’Abou Zharr ? Notre St-Prophète saw réunit les musulmans et leur demande de partir de Madina, d’attendre la lune de Shaban avant de commencer le combat (les combats étant haram durant le mois de Rajab). Il donne une lettre au commandant et lui demande de n’ouvrir la lettre qu’au moment de grande difficulté. Le groupe arrive au lieu où doit avoir la bataille. L’esclave vient voir le commandant et explique qu’il y a des disputes parmi le groupe. Certains disent que nous sommes le 30 Rajab ; d’autres prétendent que nous sommes déjà le 1er Shaban et qu’on peut donc commencer la guerre. Le commandant ouvre la lettre. Notre St-Prophète saw explique que ceux qui considèrent, qui sont persuadés que c’est le 30 Rajab, doivent rester dans les camps car le jihad est haram pour eux tandis que ceux qui sont persuadés que c’est le 1er Shaban doivent commencer la guerre car le jihad est wadjib pour eux.

Quelle succession pour Agha Sisitani ? Actuellement, nous avons 2 générations de moujtahids. Dans la 1ère génération, nous avons Ayatoullah Nassir Makarim Shirazi, Ayatoullah Wahid Khorassani, Ayatoullah Bashir Najafi, Ayatoullah Ali Khameini. Puis dans la 2ème génération, celui qui vient en tête, le n° 1 est Ayatoullah Jaffar Soubhan.

L’Ahloul khibra est le comité d’Oulamas qui choisit les moujtahids

En iran, l’Ahloul khibra croit au wilayat-e-faqhi tandis qu’en Irak, ils ne croient pas au wilayat-e-faqhi

Et nous, où allons-nous nous placer ?

Avant, nous avions Moulla Asghar dont la connaissance et le taqwa étaient tellement forts qu’il nous a unis en nous conseillant de choisir Agha Sistani. Aujourd’hui, il n’est plus de ce monde.

Certains demandent si nous pouvons faire le multi-taqlid, c’est-à-dire que nous suivons un moujtahid pour les questions de namaz, un autre concernant le jeûne, un autre pour le hajj etc. Les gens qui proposent le multi-taqlid se basent sur les médecins généralistes et les spécialistes. Si j’ai un problème d’yeux, je vais voir mon ophtalmologue tandis que lorsque j’ai mal aux oreilles, je vais aller chez l’O.R.L.

On a posé cette question à Agha Sisitani. Il a répondu que c’est une question qui s’était posée en 1960 au moment de Agha Khoei. C’était le moment où le clonage a commencé, les gens sont allés dans l’espace, la science a fait énormément de progrès. Mais aujourd’hui, la science n’avance plus autant que ce qui se passait dans les années 60. « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de faire le multi-taqlid. Le risque c’est que les moujtahids régresseront. » explique Agha Sisitani. Aujourd’hui, nos moujtahids sont spécialistes dans chacun des domaines.

[1] Le prophète Moussa (as) pensait qu’il possédait le plus de savoir que n’importe qui autour de lui. Allah (swt) envoya alors Jibraïl Amine : « Jibraïl, va et dit à Moussa de chercher une personne avec plus de savoir que lui. » Nabi Moussa (as), apprenant cet ordre, demanda : « que veux-tu dire par un homme avec plus de savoir que moi ? Si un tel homme existe alors je vais chercher cette personne et acquérir le savoir (apprendre) auprès de lui ! »
Arrivé auprès du prophète Khizr (as), Moussa (as) lui dit : « je suis venu apprendre auprès de toi. » Khizr (as) lui répond : « toi ? Saches donc que tu n’as pas la patience pour endurer la connaissance que je possède. » Devant l’insistance de Moussa (as), Khizr (as) accepta de l’enseigner : « je te prends avec moi mais à condition que tu ne me poses pas de question sur ce que tu verras. » Moussa (as) accepta et ils se mirent en route. En chemin, ils virent un petit bateau dans lequel Khizr (as) fit un trou. Moussa (as), choqué par ce geste lui dit : « mais que fais-tu donc à ce bien d’autrui ? Pourquoi fais-tu cela ? » Khizr (as) lui rétorqua : « ne t’avais-je point dit que tu n’avais pas la patience pour endurer mon savoir ? » Moussa (as) tout confus s’excusa : « je suis désolé. Je ne poserai plus de question. » Et ils poursuivirent leur chemin. Bientôt ils croisèrent le chemin d’un jeune garçon. Khizr (as) s’approcha de lui et le tua. « Qu’as tu donc fait à ce garçon innocent ? » A nouveau Khizr (as) lui dit : « ne t’ai-je pas prévenu que tu n’aurais pas la patience d’endurer mon savoir ? » Moussa (as), perturbé s’excusa à nouveau et promit de rester silencieux. Ils continuèrent leur route. Ils passèrent devant un mur et Khizr (as) décida de le réparer. Cette fois-ci, Moussa (as) resta silencieux.
Au bout d’un moment Khizr (as) se décida à expliquer à Moussa (as) les raisons de ses actes : « je vais à présent te donner le sens de ce savoir. » Moussa (as) lui demanda : « explique moi d’abord pourquoi avoir fait un trou dans le bateau tout à l’heure? » Khizr expliqua : « ce bateau était la propriété d’une modeste famille des environs. J’y ai fait un trou suffisamment petit pour être réparable et suffisamment grand pour qu’il soit visible pour éviter que le roi, qui passera bientôt près de l’embarcation, ne le vole. J’ai donc agi ainsi pour m’assurer que ce bien reste la propriété de cette famille. » Moussa continua : « pourquoi as-tu tué ce jeune garçon innocent ? » Khizr répondit : « bien des fois, lorsque l’on prend la vie d’une personne, sa famille et ses proches accusent et reprochent Dieu. Ce que tu ignores c’est qu’en grandissant, ce jeune garçon deviendra une terrible menace pour sa famille. Saches que lorsque Dieu donne ou reprend, Il le fait toujours avec miséricorde. Allah (swt) remplacera ce jeune garçon en donnant à cette famille une fille de la descendance de laquelle soixante-dix prophètes de Dieu viendront au monde. » Moussa demanda ensuite : « pourquoi as-tu pris la peine de réparer ce mur ? » Khizr (as) répondit : « Derrière ce mur ce trouve un trésor appartenant à deux jeunes orphelins. J’ai réparé ce mur afin que le roi ne puisse le traverser et voler ainsi le bien de ces orphelins. J’ai ainsi préservé leurs biens afin qu’ils puissent en jouir dans leur vie. »