Sayed Ammar Nakshawani, Le hijab

Présentateur : Une des questions qu’on nous pose souvent est la suivante : Pourquoi l’Islam a-t-il rendu obligatoire le port du hijab pour la femme ? Le hijab nous concerne tous. Nous avons tous des sœurs, des cousines… Le hijab concerne aussi bien l’homme que la femme. Nous connaissons tous que les gens critiquent et harcèlent la femme qui porte le hijab. La situation est encore plus grave quand des pays comme la Tunisie, la Turquie, la France et le Maroc interdisent le hijab pour certains postes gouvernementaux, des bureaux et des écoles.
Sayed Ammar, il y a beaucoup d’idées fausses sur le concept du hijab. Hier, vous avez dit que si nous voulons comprendre une loi, si nous voulons savoir pourquoi une loi a été révélée ou modifiée, nous devons toujours nous référer à la période pré-islamique. Est-ce que le hijab existait à cette époque-là ?
Sayed : C’est une grande question. Et c’est une question qui m’est souvent posée par email. Durant mon enfance, et c’est également le cas de beaucoup d’entre vous, on m’a toujours appris que le terme “hijab” se référait au fait de se couvrir la tête ou les cheveux de la femme. Aussi, quand vous voyez une femme qui ne couvre pas ses cheveux, vous direz qu’elle ne porte pas de hijab. Mais lorsque nous regardons le Saint-Qour’an, nous nous rendons compte que le mot “hijab”, même s’il signifie le fait de se couvrir, ne concerne pas forcément le contexte de couvrir ses cheveux. Les gens pourraient se demander comment se fait-il que nous nous référons toujours au foulard ou ce qui couvre la tête de la femme comme hijab ? Et comme nous l’avons mentionné dans notre discussion d’hier à propos des femmes en Islam, nous devons nous intéresser au contexte de la révélation de ces versets. Celui qui veut analyser un concept du Qour’an doit être au courant des termes utilisés dans le Livre, il doit être au courant de la poésie préislamique, de la culture préislamique, la grammaire arabe etc. Ce sont tous des pré-requis avant de pouvoir étudier n’importe quel sujet du Qour’an.
Dans la réalité, les femmes arabes avaient l’habitude de se couvrir les cheveux avant l’arrivée de l’Islam. Ce foulard porté sur la tête était appelé “khimar”. Le terme de la même famille, “khamar” se réfère au vin, à l’alcool et est souvent traduit par “stupéfiant” dans le Qour’an. Ici, Allah swt veut dire que ce qui recouvre le raisonnement (ce qui fait barrage au raisonnement) de la personne est un “intoxiquant”. Aussi, la raison pour laquelle l’alcool est interdit est qu’il couvre le raisonnement de l’être humain. Regardez la personne qui se comporte de la meilleure des façons…tout à coup, après quelques verres, elle se met à crier, à injurier, à se moquer des autres…
Ainsi, les femmes arabes couvraient leurs têtes mais la région du cou n’était pas couverte. Aussi, lorsque les gens demandent dans quel verset du Qour’an parle-t-on de se couvrir la tête, il est important de noter que les femmes arabes se couvraient déjà la tête justement. Le fait de se couvrir la tête n’est pas seulement présent en Islam. Je n’ai personnellement jamais vu une image ou une statue de Marie, la mère de Jésus, tête découverte. Lorsque nous regardons les religieuses par exemple, nous voyons qu’elles se couvrent non seulement la tête mais aussi la nuque et la poitrine. Dans le Saint Qour’an, lorsqu’Allah swt veut parler du foulard (de ce qui couvre la tête), Il n’utilise pas le terme “hijab” mais Il emploie le terme des arabes “khimar”.

Présentateur : Que s’est-il passé pour que le terme change et passe de “khimar” à “hijab” ?
Sayed : Si une personne se couvre la tête mais est insolente et agressive, n’est pas humble, ce n’est pas de la modestie complète ou ce que l’on appelle la chasteté. Le khimar associé à une bonne éthique sociale correspond à ce package complet. Ce qu’il est intéressant de noter c’est que le premier verset qui se réfère à l’aspect physique et social concerne les hommes et pas les femmes. Souvent, les gens pensent que ce package (khimar + akhlaq = hijab) est uniquement et simplement pour les femmes.
Quand l’Islam était en train de réformer la chasteté des femmes, il parlait uniquement des femmes. Il expliquait qu’aussi bien les hommes que les femmes devaient observer ce package qu’est le hijab. Le Prophète Mouhammad (saw) a commencé par le hijab social avant de parler du hijab physique. Dans le verset 27 de la Sourate 24 du Saint-Qour’an , Allah swt dit : “Ô vous qui croyez! N’entrez pas dans des maisons autres que les vôtres avant de demander la permission [d’une façon délicate] et de saluer leurs habitants. Cela est meilleur pour vous. Peut-être vous souvenez-vous.”

Présentateur : Qu’entendez-vous par hijab social ?
Sayed : Imaginons que je vais chez mon ami. Il a des sœurs. Je ne peux pas simplement me déplacer dans la maison en disant “Ya Allah” et m’attendre à ce qu’elles appuient sur un bouton et leur foulard est sur leur tête. Ce sont des choses qui arrivent régulièrement. Imaginez que votre épouse est assise à côté de vous. Tout à coup, l’ami de votre père ou un cousin arrive en disant “Ya Allah” et en continuant de marcher. Imaginez l’état de votre femme ! Elle panique. Elle essaie de se mettre quelque chose sur la tête et parfois, on voit ses cheveux car elle n’a pas eu le temps de bien les ramasser. Dans le verset 27 de la Sourate 24, Allah swt ne s’adresse pas uniquement aux croyantes. Il s’adresse aux croyants en général. “Yā ‘Ayyuhā Al-Ladhīna ‘Āmanū” signifie “Ô ceux qui déclarent avoir la foi”. Vous vous dites être moemine.
Chez les arabes de l’époque, on rentrait dans les maisons sans aucun scrupule. Samarra bin Joundoub avait vendu sa maison mais ne voulait pas se débarrasser de l’arbre qui se trouvait derrière la maison. Il y était attaché. L’homme venait régulièrement rendre visite à son arbre sans aucun scrupule. Le propriétaire de la maison était ennuyé car cela gênait l’intimité de sa famille dans la maison. Il alla voir notre Saint-Prophète (saw) et lui expliqua le problème. Le Prophète (saw) essaya de raisonner Samarra. Il lui proposa même d’acheter l’arbre. Il lui dit qu’il lui offrirait de beaux arbres au Paradis. Mais Samarra ne voulait rien entendre. Le Prophète (saw) proposa au propriétaire qu’il pouvait abattre l’arbre s’il le souhaitait. En Islam, le concept de ne pas faire de mal à autrui est très important. Ici, Samarra n’avait aucun respect pour la famille et pour le package complet du hijab. Le plus impoli (le plus mal élevé) des êtres humains est celui qui rentre dans les maisons sans demander la permission, quelqu’un qui brûle une maison…C’est la pire des personnes car dans un premier temps, cette personne n’a aucun respect pour la chasteté des femmes de cette maison. Et en particulier, si la femme en question est la fille du Prophète Mouhammad (saw) ! Même si je vais chez moi, je devrais demander la permission car je ne sais pas si ma femme reçoit une amie pour le dîner. Regardez la famille du Prophète (saw) ! Le Prophète (saw) disait “Assalamo Alaykoum ya Ehle Bayt-e-Nabouwwa !” Il avertissait les habitants de la maison avant de rentrer.
Donc, la première chose dont parle l’Islam est la bienséance sociale. Les femmes portaient déjà un foulard sur la tête.
Ensuite, l’Islam parle des hommes en premier lieu. Dans le verset 30 de la Sourate Noor (n° 24), Allah swt dit : “Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font.” Le fait de garder la chasteté ou de protéger ses parties intimes se réfère par exemple à s’épargner de l’adultère. En ce qui concerne le fait de baisser le regard, ce n’est pas du tout quelque chose de facile, particulièrement lorsque vous habitez en Occident en été ! Rappelez-vous que vos yeux peuvent commettre le zina (adultère). Le Prophète Jésus et le Prophète Mouhammad (saw) ont tous les deux parlé du fait que les yeux peuvent commettre le zina. Et ce verset fut révélé pour un cousin de notre Saint-Prophète (saw). Une belle femme passait et il la suivait du regard jusqu’à ce qu’il se cogne la tête. Le fait de baisser le regard permet la purification de l’âme. Le nafs nous incite au plaisir et à suivre nos désirs. Allah swt sait que l’homme est le plus “dangereux”.
C’est ensuite qu’Allah swt s’adresse aux femmes dans le verset 31 : “Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté”. Allah swt ordonne donc aux femmes ce qu’Il vient d’ordonner aux hommes. Le verset continue en ces termes : “et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines”. Les femmes arabes se couvraient déjà la tête avec un genre de bandana. Mais on voyait leurs nuques et parfois quelques cheveux dépassaient. Allah swt leur ordonne donc de cacher ces parties.
Les femmes demandent si elles doivent tout couvrir. Certaines personnes déclarent que la femme doit également se couvrir le visage. On demanda ceci à Imam Jafar as-Sadiq (as). Notre 6ème Imam (as) dit clairement que les femmes peuvent laisser leurs visages et leurs mains découverts. Ceci constitue le hijab physique.

Présentateur : Le hijab est-il seulement quelque chose de physique ?
Sayed : Naturellement, le physique est un composant important. Si vous regardez le verset 59 de la Sourate Ahzab (n° 33), vous verrez qu’on ne parle pas seulement du fait de se couvrir la tête mais on parle également de rajouter un vêtement au-dessus, une couche supplémentaire. Et ce vêtement au-dessus est appelé dans le langage moderne comme un abaya ou un jilbab. Le terme coranique est jilbab. Dans le verset 59 de la Sourate 33, Allah swt ordonne : “Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles.” Le terme traduit par “grand voile” est “jilab”.

Présentateur : Justement une femme a envoyé une question à propos du jilbab. Pouvez-vous nous en dire plus.
Sayed : Les femmes arabes, lorsqu’elles sortaient le soir, était parfois harcelées. Le vent soufflait et certaines parties de leurs corps se révélaient. Et c’est pour cela que le Qour’an leur demande de porter un vêtement au-dessus pour se protéger du harcèlement. Aujourd’hui, les femmes se couvrent le corps et la tête et ne laissent apparaître que le visage et les mains. Mais le Qour’an demande d’ajouter un vêtement au-dessus. Cela peut être une veste, un manteau plus long, un abaya que l’on a en Irak ou à Dubai par exemple ou le tchador que l’on a en Iran, en Inde ou au Pakistan. Ce jilbab avait donc pour rôle de protéger encore plus la modestie de la femme. Et les Oulamas nous disent que la forme du corps ne doit pas être perceptible. Si vous portez un vêtement au-dessus et qu’il ne révèle pas la forme du corps, à ce moment ce jilbab est vu comme étant acceptable. Je ne dis pas que ce vêtement au-dessus doit nécessairement être un vêtement noir lâche. Même si, lorsque vous regardez les Ahloul Bayt (as), vous verrez que les femmes portaient des vêtements lâches. Dans la société d’aujourd’hui, il y a un concept appelé “ourf”. Quelle est la forme de modestie dont nous avons l’habitude dans notre société ? Dans certaines sociétés, leur modestie est très basse. Vous voyez par exemple que dans certaines sociétés, pour vendre une voiture, ils ont besoin de mettre une femme pratiquement nue à côté ! Pour qu’un show sportif soit plaisant, ils mettent des femmes presque nues en spectacle ! L’être humain est né nu et au fur et à mesure qu’il a grandi intellectuellement, au fur et à mesure qu’il a évolué, il a commencé à mettre des vêtements. Et maintenant, où allons-nous ? Nous sommes arrivés à une situation encore pire qu’Adam et Eve.
Aujourd’hui, quand la femme va travailler, une veste ou une longue robe peut être considérée comme un jilbab. J’aimerais dire que je ne pourrai jamais me rendre compte combien il est difficile pour nos femmes de respecter cet équilibre. Mais en même temps, notre conscience nous parle plus fort que le public. (C’est-à-dire que nous sommes plus à mêmes de juger si notre hijab est correct.) Nous nous rendons compte si nos vêtements respectent en premier lieu Le Créateur puis Ses créatures.
Concernant le jilbab, je vois des femmes de notre communauté porter un jeans et un pull-over et une veste trois-quart…Il n’y a aucun problème avec cette tenue. Si vous venez en Irak, il est vrai que dans certaines régions, les gens diront que cette tenue est trop moderne. Quand vous vous rendez à Najaf ou Karbala par exemple, on s’attend à ce que vous vous habilliez plus décemment. Et cela s’applique à tous les lieux saints en général, y compris le Vatican. Mais lorsque nous parlons des sœurs qui vivent en Occident et qui vont à l’université par exemple, je trouve qu’elles font un travail formidable pour maintenir l’équilibre entre porter un “khimar” et respecter le hijab social en même temps.

Présentateur : Nous avons reçu deux questions de téléspectateurs qui sont reliées. En Islam, est-il autorisé à une femme de poster sa photo en hijab sur les réseaux sociaux de sorte que tout le monde puisse la voir ? Peut-on envoyer une photo sans hijab à un homme dans le but du mariage ?
Sayed : Quand vous postez une photo sur les réseaux sociaux, que ce soit Instagram, Facebook, Twitter ou autre, je n’y vois pas d’inconvénient si la fille porte correctement le hijab. Pourquoi regardons-nous le verre à moitié vide au lieu de voir le verre à moitié plein ? Tout le monde autour d’elle poste des photos sur les réseaux sociaux. Elle ne poste pas de photos provocantes. Nous ne devrions pas toujours être en train de juger les autres et être tout le temps négatifs. Il y a une évolution de la société. À l’époque de nos parents, cela aurait été impensable.
En ce qui concerne la 2nde question, tous les Oulamas autorisent d’envoyer à un homme votre photo sans hijab dans le but du mariage. Les parents de la fille pourraient laisser le garçon venir chez eux et organiser une rencontre entre la fille et le garçon. La fille pourrait sans problème enlever le foulard de sa tête.
Mes chères sœurs et chers frères, s’il vous plait, ne prenez pas les photos des autres sans leur demander la permission. Parfois, une femme prend la photo d’une fille sans son hijab lors d’un mariage par exemple et montre la photo à son fils. Ceci n’est pas permis ! Demandez la permission de la jeune fille ou de sa famille avant !

Présentateur : Une téléspectatrice demande si le fait de porter le vêtement au-dessus est obligatoire ou est-ce simplement recommandé ?
Sayed : Il est obligatoire de porter le vêtement au-dessus. Mais ce vêtement varie selon le “ourf” de la société dans laquelle vous habitez. Ce qui est important, c’est que vous portiez quelque chose de lâche. Vous pouvez porter une veste, un manteau, une grande robe qui est lâche, tout cela dépend des coutumes du pays où vous habitez.

Présentateur : Aujourd’hui, la mode joue un rôle important. Et nous avons de nos jours des défilés de mode de hijab. Des femmes musulmanes font des vidéos sur Youtube par exemple en portant un modèle de hijab spécifique. Quelle est votre opinion là-dessus ?
Sayed : Je n’ai jamais envie de dédaigner cette génération. Je pense que cette génération est la meilleure. Nos jeunes doivent trouver un équilibre entre de si nombreuses identités. Un jeune originaire d’Iran ou d’Irak qui habite à Londres par exemple doit trouver un équilibre entre être musulman, être originaire de tel pays, être de ce mazhab, faire tout son possible pour être en accord avec l’époque…
Dolce Gabbana, Louis Vitton, Tom Ford…ont maintenant des hijabs dans leurs collections. Les gens disent que c’est commercial. Je ne vais pas dire de même. Durant les dix-sept dernières années, les partisans des Ahloul Bayt en Occident ont constitué une génération extraordinaire. Malgré toutes les difficultés et les obstacles, les jeunes filles ont préservé leurs hijabs de manière fantastique, aussi bien d’un point de vue physique que d’un point de vue social. Si certains pensent que des jeunes filles font des choses qui sont trop créatives, il est important d’en discuter avec eux. La seule chose que je peux dire à ces jeunes filles est de faire attention à bien respecter le hijab social de telle sorte que lorsque les gens les regardent, ils admirent le Prophète saw.

Présentateur : Vous avez parlé du hijab des yeux. Y a-t-il le hijab de la voix ?
Sayed : Il y a un hijab de la voix. Dans la Sourate 24, verset 31, Allah swt dit : “Ô femmes du Prophète ! Vous n’êtes comparables à aucune autre femme. Si vous êtes pieuses, ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le cœur est malade ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent.”

Présentateur : Allah swt s’adresse donc aux femmes du Prophète saw ?
Sayed : Oui mais cela s’applique ensuite aux femmes de la communauté car les épouses du Prophète saw sont supposées être les modèles et les leaders sur la façon de porter le hijab et sur la manière de garder un bon akhlaq en privé et en public. Je dois vous confier qu’il n’y a rien de plus beau que la voix douce de la femme. Cette voix douce est quelque chose que nous adorons tous.

Présentateur : Nous avons vu que certains pays interdisent le hijab dans les écoles, universités et/ou lieux de travail. Nous avons une question d’une téléspectatrice qui dit : “Mon métier ne m’autorise pas à porter le hijab, puis-je travailler sans hijab ?”

Sayed : Le travail n’est pas une excuse valable. Alhamdoulillah, ayant habité à Londres pendant de très nombreuses années, je sais que beaucoup d’entreprises accueillent les femmes en hijab.

Présentateur : Vous parlez là de Londres.
Sayed : Imaginons un pays d’Europe qui interdit le hijab dans un poste gouvernemental (en tant que fonctionnaire) dans la sphère politique ou à l’école. Si vous ne pouvez pas porter le khimar et respecter le package complet du hijab, ne continuez pas à travailler dans ce domaine, allez chercher votre rizq ailleurs. Qui est Le Razzak ? Qui est Le Sustentateur ? Allah swt ! Imam Ali (as) dit : “Mon Maître, ô mon Maître, Tu es Le Sustentateur et je suis celui qui reçoit la subsistance et qui est là pour le nourri mis à part Le Sustentateur ?” Rappelez-vous le Doua d’Imam Jafar as-Sadiq (as) après le namaz Isha . Nous ne devons pas oublier que c’est Allah swt qui nous donne notre subsistance. Allah swt n’a-t-Il pas rendu la terre assez vaste pour que je puisse trouver un métier dans l’obéissance à Allah swt ? Je ne sais pas où se trouve mon rizq mais ce que je sais c’est qu’il provient d’Allah swt et que les portes de mon rizk sont auprès d’Allah swt. Si mon pays ne me permet pas de porter le foulard en exerçant mon poste, je dois trouver un emploi ailleurs ou je dois aller vivre ailleurs. Dans la Sourate Nissa, verset 97, Allah swt dit : “Ceux qui ont fait du tort à eux mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant : ‘Où en étiez-vous ?’ (à propos de votre religion) – ‘Nous étions impuissants sur terre’, dirent-ils. Alors les Anges diront : ‘La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ?'”
Certaines femmes demandent ce qu’elles doivent faire si leur vie est menacée. Certains marajas disent que vous devez garder votre hijab. D’autres disent que les portes du taqiyya peuvent s’ouvrir. Quand il s’agit du rizq, ne courez pas autant derrière ce monde…”Soit j’exerce ce métier ou alors je vais me suicider !”
Présentateur : Certaines femmes pourraient dire : “Oui mais les études que j’ai faites débouchent sur ce métier en particulier…”
Sayed : Qu’Allah swt vous bénisse ! Il y a beaucoup de diplômes que vous pouvez obtenir à l’université qui débouchent sur plusieurs métiers, pas uniquement un métier spécifiquement. Mes chères sœurs, si une porte est fermée, si vous faites un pas vers Allah swt, plusieurs portes s’ouvriront pour vous.

Présentateur : Une personne pose une question à propos du niqab. Pensez-vous que c’est bénéfique à l’Islam ?
Sayed : Bien, laissez de côté ce que je pense. Imam Sadiq (as) lui-même déclare que le visage et les mains peuvent être découverts. Aussi, en ce qui concerne le concept du niqab, qui a causé tellement de tollé en Europe…les gens s’interrogent “Le niqab fait-il partie de l’Islam ou de la culture ?”…Les femmes des Alé Mouhammad portaient le niqab, mais ceci n’est pas obligatoire pour les partisans des Ahloul Bayt (as).

Présentateur : Du coup, le niqab fait-il partie de la religion ?
Sayed : Oui, une femme peut vouloir atteindre un degré supérieur de piété et de modestie. Allah swt nous a apporté cette religion pour qu’elle nous apporte la facilité et non pas la difficulté. Allah swt nous autorise à laisser le visage découvert. Maintenant, si vous me parlez de Sayyida Fatima (ahs) ou de Sayyida Zaynab (ahs), effectivement, elles couvraient leurs visages. Est-ce obligatoire ? Non ! Ainsi, je ne comprends pas ceux qui font tout un scandale à propos de l’interdiction du niqab. Le niqab n’est pas obligatoire. Il peut devenir obligatoire d’un point de vue légal dans certains contextes mais autrement ce n’est pas obligatoire.

Présentateur : Qu’en est-il si la femme porte un col roulé pour cacher son cou plutôt que de mettre le foulard ou sheila traditionnel ?
Sayed : Dans certains contextes, la femme peut penser que le col roulé est plus approprié pour cacher son cou et est moins voyant que le grand foulard ou sheila. J’accorde à cette femme le bénéfice du doute. Peut-être qu’elle porte cela pour que les gens ne reconnaissent pas qu’elle est musulmane. Peut-être qu’elle veut se protéger du racisme. Toutefois, les Oulamas préconisent que le khimar couvre aussi bien la tête que la nuque avec un vêtement en-dessous.

Présentateur : Pourquoi le maquillage n’est-il pas autorisé alors qu’il ne fait pas partie de la modestie ?
Sayed : Le maquillage est autorisé tant qu’il concerne le niveau basique.

Présentateur : Qu’entendez-vous par “niveau basique” ?
Sayed : Eh bien, certaines femmes peuvent avoir des problèmes d’acné ou peuvent avoir des taches sur tout le visage. Certaines femmes peuvent mettre un maquillage très léger qui n’est même pas perceptible. Par contre, le maquillage en tant que tel n’est pas autorisé par les Oulamas…Vous vous couvrez la tête mais votre maquillage révèle toute votre beauté…c’est une contradiction.

Présentateur : Une téléspectatrice demande à propos du fond de teint ou de l’antitaches (ou anticernes) ?
Sayed : Je ne suis pas expert en maquillage ! Si cet antitache ou anticernes permet de cacher ce qui provoque un embarras ou une gêne chez vous, il n’y a pas de problème. Vous êtes le meilleur juge. Comme je le dis toujours, votre conscience vous parle. Vous connaissez mieux ce qui est discret et ce qui attire le regard de tous les garçons autour de vous. Et vous pouvez vous référer aux marajas pour cela.

Présentateur : Une personne demande à propos du passage du verset 31 de la Sourate Noor qui se réfère aux talons : “Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures.” Pouvez-vous nous en dire plus ?
Sayed : Les femmes arabes avaient l’habitude de porter à leurs pieds des chaussures qui faisaient clic clic…comme les talons aujourd’hui. Si je porte des talons qui font du bruit, de telle sorte que j’attire l’attention de tout le monde lors de mon passage, cela ne fait pas partie du hijab. Certaines femmes portent des chaînes de cheville qui font du bruit. Ce n’est pas autorisé non plus.

 

QUESTIONS-RÉPONSES SUR DES SUJETS GÉNÉRAUX

Présentateur : Une femme dit qu’elle est professeur de Qour’an et elle demande si elle peut réciter le Qour’an devant des hommes.
Sayed : Il n’y a aucun problème. Ce n’est pas un rassemblement frivole. Elle respecte les bienséances du hijab.

Présentateur : Qu’en est-il du ton de la voix ?
Sayed : Il n’y a aucun problème.

Présentateur : La seconde question est la suivante…Imam Ali as a-t-il essayé de changer des innovations qui ont été instaurées après le décès du Prophète saw ?
Sayed : Oui, il y avait des innovations qui ont été instaurées après le décès du Prophète saw. Jalal-e-Dine Souyouti, dans son ouvrage à propos de l’histoire des califes, mentionne plusieurs innovations. Parmi ces innovations, il y avait par exemple le retrait de la phrase “Hayya ala khayril amal” de l’adhan . Vous avez par exemple le tarawih qui est une innovation du second calife. Nous savons tous que les prières moustahab ne peuvent pas être accomplies en congrégation (jamat) à l’exception du salat-e-Istisqa, la prière de demande de pluie. Nous avons des narrations dans Al-Kafi et dans Bihar-oul-Anwar dans lesquelles nous voyons qu’Imam Ali (as) essayait d’expliquer aux gens que le tarawih par exemple ne faisait pas partie des enseignements de notre Saint-Prophète (saw) mais les gens lui disaient qu’ils voulaient se tenir à la Sounnah d’Oumar. Et c’est comme ça que cette nouvelle Sounnah a été instaurée. Et Imam Ali (as) dit clairement que seules quelques personnes étaient prêtes à l’écouter quand il essayait de mettre fin à ces innovations.

Présentateur : L’on dit toujours qu’Allah swt est Jamil. Nous entendons toujours à propos de la Beauté d’Allah swt. Aussi, le hijab n’est pas wajib. De plus, des personnes admettent que certaines femmes qui portent le hijab font des choses plus mauvaises que celles qui ne le portent pas. Que pouvez-vous dire à ce propos ?
Sayed : Tout d’abord, je suis d’accord avec vous à propos de la Beauté d’Allah swt. Mais ce n’est pas une raison pour abuser de cet Attribut d’Allah swt. Autrement, il y aurait plusieurs moyens pour que vous me montriez votre beauté. Nous pouvons nous référer à Imam Baqir (as) et Imam Sadiq (as). Ils nous expliquent clairement ce qu’est le hijab aussi bien physique que social et ce qu’Allah swt attend de nous. Ce n’est pas notre choix ni notre décision. Nous avons besoin du Qour’an et des Ahloul Bayt (as) pour nous guider.
Pouvez-vous être modeste sans vous couvrir les cheveux ? Oui, bien sûr. Mais sachez que les cheveux sont le centre d’attraction pour beaucoup d’hommes. Portez-vous votre attention sur la couleur des cheveux d’une femme ? Est-ce que le fait que ses cheveux soient droits ou bouclés compte pour vous ? Oui ! Et bien c’est aussi le cas pour beaucoup d’autres hommes.
En ce qui concerne la dernière partie sur le fait que certaines femmes qui portent le hijab ont les pires akhlaqs, cela ne me surprend pas. Vous ne m’apprenez pas quelque chose de nouveau. L’humain est humain. Mais pourquoi regardez le verre à moitié vide ? Regardons les meilleurs exemples. Concentrons-nous sur celles qui portent le hijab et sont des modèles fantastiques pour toute l’Humanité. Prenons-les pour modèles.

Présentateur : Quels Prophètes sont encore vivants ?
Sayed : Allama Tabatabai, dans son tafssir du verset 65 de la Sourate 18 qui traite de la fameuse histoire de Nabi Khizr et Nabi Moussa, explique que selon les narrations shia et sounnis, l’on mentionne quatre Prophètes qui sont toujours vivants : Prophète Jésus (as), Prophète Idriss, Prophète Ilyas et Prophète Khizr.

Présentateur : Devons-nous porter le hijab devant un homme qui a une déficience mentale et/ou devant une coiffeuse lesbienne ?

Sayed : Il faut définir ce qu’est la déficience mentale. L’homme peut-il discerner le Bien du mal ? Ayatoullah Sistani dit que si l’homme ne peut pas discerner le Bien du mal, vous n’avez pas besoin de porter le hijab devant lui. D’autres érudits déclarent que même si l’homme devant vous ne peut pas discerner le Bien du mal, vous devez quand même porter le hijab devant lui.

Présentateur : Dans quel Paradis était Adam (as) ?
Sayed : Il y a quatre opinions différentes sur la question. Selon la première, il était au Paradis dans lequel nous irons tous après le Jour du Jugement. Mais il y a quand même une légère différence car l’endroit où nous serons sera une demeure éternelle et un lieu où Satan ne peut pas rentrer. Selon la seconde opinion, il était au 7ème ciel car il quitta ce lieu pour aller à un niveau inférieur. Selon la troisième opinion, c’était un jardin parmi les jardins de ce monde. Et la dernière opinion qui a été mentionnée par plusieurs Oulamas est que Nabi Adam (as) était dans le barzakh (entre ce monde et l’au-delà).
En ce qui concerne la coiffeuse lesbienne, si vous pensez qu’elle va avoir une attraction pour vous, vous devez vous couvrir devant elle. S’il y a des femmes qui ne manifestent pas ce genre de sentiments, alors la situation est différente.

Présentateur : En Islam, nous avons la liberté de choisir notre religion et de choisir la façon dont nous nous comportons. Si nous décidons de ne pas nous couvrir, un État peut-il nous obliger à porter le hijab ?
Sayed : “La iqra fiddine” concerne les Oussoul-e-Dine, pas les Fourou-e-Dine. Je ne peux pas vous obliger à accepter le Tawhid, le Nabouwwat ou le Qayamat par exemple. Vous devez vous-mêmes intégrer ces concepts d’un point de vue théologique et rationnel. Au moment où vous récitez le shahada, les fourou-e-dine deviennent obligatoires pour vous. Et vous ne pouvez pas nier aucun des fourou. Si un gouvernement se proclame être un gouvernement islamique qui veut protéger la cohésion sociale et apporter le respect et la discipline au sein de la communauté, c’est son rôle de s’assurer que tous les moyens nécessaires sont déployés pour apporter cette modestie. Si un état islamique déclare obliger la femme à adopter une forme de foulard car notre Saint-Prophète (saw) a instauré le fait que la femme doit se couvrir la tête et que l’état estime que c’est un moyen d’apporter la cohésion sociale, alors cet état peut le faire. Toutefois, ceci ne doit pas être fait de manière sauvage ou arrogante. Allah swt dit dans le verset 125 de la Sourate 16 : “Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s’égare de Son sentier et c’est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés.” Par exemple, si dans un état islamique, une femme ne respecte pas la loi lui demandant de se couvrir la tête, il y a une façon de lui expliquer les choses. L’État n’a aucun droit de la frapper ou de lui donner des coups de fouet. Les érudits devraient rappeler la société dans ce domaine.

Présentateur : Comment les humains sont-ils nés après Adam et Eve ?
Sayed : Certains disent que les enfants d’Adam et Eve se sont mariés ensemble (entre frères et sœurs), c’est-à-dire qu’ils ont commis l’inceste. C’est une idée que nous rejetons. Allah swt ne peut pas autoriser cela à ce moment-là puis dire que ce n’est pas autorisé plus tard. Les Lois de Dieu demeurent. De la même façon qu’Allah swt a créé Adam et Eve, Il pouvait créer d’autres créatures et c’est comme ça que des familles se sont constituées.

Présentateur : Pourquoi l’Islam autorise-t-il la polygamie ? Le taux de divorce augmente en Occident en raison de relations extraconjugales. Pourquoi les prêcheurs parlent-ils de la polygamie ?
Sayed : Lorsqu’un prêcheur parle du fait que les Imams avaient plusieurs épouses, ce n’est pas dans le but d’encourager les autres à faire de même. Il raconte juste la biographie des Imams. Si vous avez plus d’une épouse, vous allez avoir beaucoup de mal à maintenir la justice entre elles. Les conditions sont très strictes : accorder le même temps aux deux, être équitable financièrement avec les deux… C’est une grande responsabilité. Ce n’est pas si facile que ce que les gens prétendent. Nos Massoumines (as) disent que si un homme épouse une seconde femme et délaisse la première, si cette dernière commet l’adultère car son mari ne satisfait pas ses besoins, le péché de l’adultère de cette femme repose sur les épaules du mari.

Présentateur : Nous avons appris récemment que selon certaines narrations, Yazid n’aurait pas retiré les hijabs des femmes du camp d’Imam Houssain (as) après l’évènement de Karbala. D’autres narrations mentionnent que cela a eu lieu. Quelle est la version correcte ?
Sayed : Je me base sur les discussions de grands historiens. Ils arrivent à la conclusion que le niqab qui recouvrait les visages des femmes des Alé Mouhammad était arraché mais ce n’était pas le cas du foulard qui recouvrait les têtes. Sayyida Zaynab (ahs) dit à Yazid dans son fameux sermon dans le palais de Yazid : “Est-il juste que tu nous disgracies en dévoilant nos visages de sorte que tout un chacun peut nous voir alors qu’il n’y a personne pour nous défendre ?” Il est clair que le niqab avait été retiré.
En ce qui concerne le foulard, c’est-à-dire ce qui couvrait la tête, certains mentionnent le Ziyarat-e-Nahiyya dans lequel Imam (as) mentionne le fait que les femmes ont lâché leurs cheveux en signe de deuil. S’agit-il de lâcher leurs cheveux lorsqu’elles étaient entre elles ? Ou alors enlever les barrettes ou élastiques qui gardaient leurs cheveux attachés sous leurs foulards ? Est-ce devant ceux qui sont mahram ?
Certains disent que dans les poèmes, nous entendons que les dames des Ahloul Bayt (as) couvraient leurs visages à l’aide de leurs cheveux. C’est de la poésie. Ce n’est pas une narration historique.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=LwFXKNXfbRA (Ramadhan 1438 / 2017)
Traduit par l’équipe Shia974 ✨

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Orateur

Date

7 février 2023