« Ô Seigneur ! Qu’a trouvé celui qui T’a perdu, et qu’a perdu celui qui T’a trouvé ? »
Imam Houssayn (as) sur les plaines d’Arafat

Hadith du jour : « Certaines personnes adorent Dieu pour gagner Ses dons, c’est le culte des marchands. Certains L’adorent pour éviter Sa punition, c’est le culte des esclaves. Certains L’adorent uniquement pour être reconnaissants envers Ses bénédictions ; c’est le culte des hommes libres. »

Majalis 1 : H. John

Parmi ceux qui n’étaient pas liés à l’Imam Houssayn (as) se trouvaient des esclaves. La plupart d’entre eux étaient originaires d’Éthiopie. Certains appartenaient à la famille de l’Imam Houssayn (as) et d’autres aux compagnons de l’Imam (as). Mais aucun des esclaves n’a quitté l’Imam Houssayn (as). Ils ont compris la mission de l’Imam (as) et ont préféré mourir à Karbala avec Houssayn (as). Ils savaient qu’ils seraient récompensés par un haut rang au Paradis.
Parmi eux, il y avait un esclave qui s’appelait H. John.

Aujourd’hui, souvenons-nous de H. John et pleurons avec Bibi Fatima (ahs) pour son sacrifice à Karbala. H. John a été envoyé comme cadeau de la part d’Abou Zar Ghiffari à la maison de Hazrat Ali (as) et Bibi Fatima (ahs). Grâce à Hazrat Ali (as), il a appris le tafssir du Qour’an et les traditions du Saint Prophète (saw) et il a connu le Saint Qour’an par cœur. Quand Hazrat Ali (as) a été martyrisé, H. John est resté avec l’Imam Hassan (as) et ensuite, il est resté avec l’Imam Houssayn (as). Ainsi, H. John a été béni d’être avec trois Saints Imams (1er, 2ème et 3ème). Quel homme chanceux ! Quand l’Imam Houssayn (as) a quitté Madina, H. John a insisté pour le rejoindre.

La veille d’Ashoura, comme tous les compagnons, il passa toute la nuit à adorer Allah (swt) et à réciter le Saint Qour’an. Le lendemain fut le jour tragique d’Ashoura. À l’aube, H. Ali Akbar (as) récita l’Adhan. « Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! » C’était le dernier Adhan de H. Ali Akbar. Il a été récité avec beaucoup d’émotions. Les larmes jaillissaient des yeux de H. Ali Akbar. Le soleil se leva de l’est en cuisant le désert comme une fournaise. Les amis et la famille de Houssayn (as) souffraient beaucoup. Ils étaient sans eau depuis trois jours maintenant. Oumar Saad tira une flèche vers le camp de l’Imam pour commencer la bataille. Un par un, les amis de l’Imam ont pris la permission d’aller au Jihad. Les compagnons de Houssayn (as) furent martyrisés.
Tous ont combattu courageusement et sont morts en héros.

Imam Houssayn (as) se rendait sur le champ de bataille avec son frère Abbas (as) et son fils H. Ali Akbar pour récupérer leurs corps jusqu’aux tentes. Lorsque de nombreux compagnons furent martyrisés, H. John vint à l’Imam Houssayn (as). Il se tint silencieusement, les bras croisés.
Imam regarda H. John et dit :
« Mon ami John ! Qu’y a-t-il ? »
« Mon maître ! Je ne supporte plus de voir plus de souffrance. Je ne supporte pas de voir les enfants de Bibi Fatima (ahs) tués devant moi. S’il vous plaît, Maître ! Permettez-moi d’aller sur le champ de bataille. »
« John, vous êtes un vieil homme ! Le jihad n’est pas une obligation pour un vieil homme comme vous. Non, John, non ! Je ne peux pas vous laisser mourir. »
H. John était déterminé à obtenir la permission. « Maître, je sais pourquoi vous ne me laissez pas aller sur le champ de bataille. Est-ce parce que je suis un esclave noir et que vous ne voulez pas que le sang d’un esclave noir se mêle au sang de la Sainte Famille ? » L’Imam Houssayn (as) fut profondément choqué d’entendre cela.
« John ! Mon ami John ! Ne dites pas cela ! Vous savez que nous ne faisons pas de telles différences. »
Imam Houssayn (as) ne voulait forcer aucun esclave à renoncer à sa vie et leur a donc permis de choisir de défendre l’Islam volontairement !
« Allez, John, allez-y ! Qu’Allah soit avec vous ! » Houssayn (as) lui-même a aidé H. John à se préparer pour la bataille. Il a monté H. John sur le cheval et a dit : « Fi amanillah, John ! »

H. John était très heureux de lui-même alors qu’il se dirigeait vers le champ de bataille. Sur son chemin vers le champ de bataille, il se souvint de son temps avec le Saint Prophète (saw). Il se souvint combien le Prophète aimait son petit-fils, Houssayn (as). H. John se rappelait comment le Prophète (saw) lui-même avait l’habitude de soigner les blessures de Houssayn (as) lorsqu’il tombait en jouant.

H. John se souvint du jour où Houssayn (as) est monté sur le dos du Prophète (saw) pendant qu’il accomplissait la salah (la prière). Le Saint Prophète est resté en Sajda jusqu’à ce que Houssayn (as) descende de son dos. Le Saint Prophète (saw) ne voulait pas blesser son petit-fils bien-aimé. Les yeux de H. John étaient pleins de larmes alors qu’il atteignit le champ de bataille. Il s’adressa aux soldats de l’autre côté :
« Regardez-moi ! Vous m’aviez vu avec le Saint Prophète (saw). Vous souvenez-vous du Saint Prophète en me regardant ? Vous dites que le Saint Prophète est le Messager d’Allah. Vous vous appelez musulmans. Pensez-vous que le Saint Prophète (saw) sera content de vous pour avoir tué son petit-fils bien-aimé ? Il est innocent. Laissez-le tranquille. Sauvez-vous du feu de l’enfer ! »

Les soldats de Yazid étaient mauvais. Ils n’étaient pas de vrais musulmans. Ils n’étaient pas prêts à écouter la vérité. Des flèches ont été tirées de toutes les directions. H. John a combattu courageusement. Hélas, à quel point un homme âgé peut-il supporter la soif et la faim éprouvées pendant trois jours ? En tombant de son cheval, il s’écria : « Mon Maître ! Venez me voir ! Laissez-moi vous voir pour la dernière fois. »

L’Imam Houssayn (as) a entendu H. John l’appeler et il s’est précipité sur le champ de bataille. H. Abbas et H. Ali Akbar l’accompagnaient. Houssayn (as), H. Abbas et H. Ali Akbar arrivèrent au champ de bataille où H. John gisait, blessé et prenait ses dernières respirations. L’Imam Houssayn (as) a placé la tête de H. John sur ses genoux. Les larmes coulaient des yeux de Houssayn (as). « John ! Je suis vraiment désolé ! Vous quittez ma maison sans nourriture ni eau pendant trois jours. John ! Pardonnez-moi ! »
« Maître ! Pourquoi êtes-vous désolé ? Vous m’avez rendu un grand service en me laissant me battre et sacrifier ma vie pour l’Islam. »
H. John continua : « Regardez, Maître, regardez ! Qui est venu m’accueillir ? Le Saint Prophète (saw) lui-même est ici. Bibi Fatima (ahs) est ici. Mawla Ali (as) et Mawla Hassan (as) sont ici ! » L’âme de H. John a été emmenée au Paradis.

Que la paix soit sur vous, ô Aba Abdillah, et sur ces âmes qui sont venues vers votre camp pour se mettre à votre disposition.
Jusqu’à présent, je suis vivant et les jours et les nuits se suivent ; j’invoque Allah d’envoyer des bénédictions sur vous pour toujours et à jamais.

Qu’Allah fasse en sorte que ce serment d’association physique et spirituelle étroite avec vous ne soit pas le dernier.
Que la paix soit sur Houssayn (as) et sur Ali fils de Houssayn (as) et sur les fils de Houssayn (as) et sur les amis de Houssayn (as) !

Ce que nous apprenons de cette histoire :

1. Les Ahloul Bayt (as) enseignaient le Qour’an et les Hadiths aux esclaves avec amour et discipline, de sorte qu’ils ne voulaient pas quitter leur bon maître aimant et pardonneur ; de même, en tant qu’employeur, parent ou enseignant, nous devrions les suivre.

2. Imam Ali (as) a dit : « Vivez avec les gens de telle manière que si vous mourez, ils pleurent sur vous et si vous vivez, ils ont envie d’être en votre compagnie. » (Nahjoul Balagha, Citations brèves 10)

 Reformulez le cri de guerre de H. John sous une forme poétique.
 Hazrat John a consacré sa vie au Qour’an et aux Ahloul Bayt ! Il maîtrisait le Qour’an par cœur ainsi que son Tafsseer
Selon vous, comment pouvons-nous, en tant que partisans de l’Imam Houssayn (as) et de H. John, adopter le Qour’an dans toutes nos activités quotidiennes à l’école / à la maison / madrassa etc. ?
Conseils pour mémoriser et comprendre le Qour’an :
1- Récitation avec le bon Tajwid
2- Traduction avec la bonne compréhension
3- Répéter autant de fois que nécessaire
4- Temps libre au moins 1-2 heures tous les jours pour le Qour’an
5- Emporter un Qour’an toujours avec vous
6. Aimer le Qour’an et les Ahloul Bayt (as) comme H. John.

Projet :
Choses nécessaires : papier kraft, papier ou tissu noir, cure-dents, paire de ciseaux et colle.
Dessinez la rivière Fourate. Imaginez deux camps : celui de Houssayn (as) et celui de Yazid. Faites dix tentes : 5 dans chaque camp.
Au-dessus de chaque tente, écrivez les habitudes qui vous ont fait rejoindre ce camp.

Le Camp Houssayni
Qour’an- Salah- Zakat- Amr bil Marouf- Repentir- Patience- Pardon – Nassihat
Le Hijab- La Sadaqah- la clairvoyance- Aimer tout le monde- La justice- Aider les personnes dans le besoin- Les amis bons et pieux

Le Camp Yazidi

La musique- Le Zina- L’alcool- Les jeux d’argent- Jouer avec les singes- La malhonnêteté- Le vol- Les promesses rompues- L’amour du monde- L’avidité- La jalousie- L’hostilité avec le peuple de Dieu – Le favoritisme

Source : Livre Labbayk Ya Husain écrit par Sœur Sajida Alidina (épouse de Shaykh Alidina)
Traduit par l’équipe Shia974