Majalis 8 : Le vrai courage

Majalis 8 : Le vrai courage

 

Objectifs du majalis :

  • Les enfants devront savoir ce qu’est le vrai courage, en analysant l’exemple de Hadhrat Abbas (as)
  • Les enfants devront savoir ce que sont les trois types de courage

 

Contenu du majalis :

Salaamoun alaykoum, tout le monde ! Nous remercions Allah de nous avoir donné la bénédiction d’avoir pu venir dans les majaliss de l’Imam Houssayn (a) ces nuits et de nous avoir envoyé une invitation spéciale pour être ici ce soir. Ce soir est une nuit très importante, c’est la nuit dédiée à une personne très importante aimée par Allah, aimée par Imam Houssayn (a), aimée par Imam Mahdi (aj) et aimée par nous tous, Aboul Fadhl Al-Abbas (a).

 

Commençons par répondre à une question : quel est le sens de courage ? Qui est considéré comme une personne courageuse ? Qu’est-ce qui rend une personne courageuse ? Il y a différentes réponses à cela. Premièrement, il y a une différence entre être fort et courageux. Quelqu’un qui va à la salle de sports, soulève beaucoup de poids et aura de gros muscles, il sera donc fort, mais cela ne le rend pas nécessairement courageux. Il se peut que cet homme fort aille sur le champ de bataille et que dès qu’il voit les ennemis l’attaquer, il s’enfuit avec tous ses gros muscles. Même si c’est une personne costaud avec des gros muscles, cela ne fait pas de lui une personne courageuse. Donc, la bravoure et le courage sont différents du fait d’être fort.

 

Types de courage

Nous pouvons voir le courage de trois manières. Le premier est le courage sur le champ de bataille. Lorsque vous faites face à des ennemis, comme l’a fait Imam Houssayn (a) et ses compagnons le jour de l’Ashoura, vous ne vous enfuyez pas. Au lieu de cela, vous faites face à la mort et restez inébranlable dans votre combat. C’est ce type de courage.

 

Le deuxième type de courage est connu sous le nom de courage de caractère. C’est au moment où vous voulez faire une chose, mais que vous savez que cela va déplaire à Allah. Vous avez donc le courage de dire : « Non, je ne vais pas le faire. » Par exemple, vous savez que vous pouvez manger de la pizza au peppéroni à l’école et que personne ne verra. Mais, vous savez que cela est contraire aux règles d’Allah, vous devez donc rester loin de ce peppéroni ! Dans ce cas, vous avez le courage de caractère. Dire non à quelque chose que vous avez vraiment envie de faire, simplement parce que vous savez qu’Allah en sera mécontent, est certainement un test de notre caractère.

 

Le troisième type de courage est lié à votre intelligence et à votre sagesse. C’est lorsque vous avez le courage de dire la vérité. Vous savez ce qui est juste et ce qui ne va pas, et vous dites : « Je ne vais pas suivre ce qui est faux, même si beaucoup de gens le font. » Par exemple, le jour de l’Ashoura, l’armée de Yazid comptait beaucoup de personnes, et il était facile pour quelqu’un de dire : « Eh bien, ils le font tous, alors je vais le faire aussi. » Mais, non, une personne comme Hour peut s’avancer et dire : « Même si vous avez tous fait quelque chose de mal, j’ai le courage de penser et, d’après mes connaissances et mes convictions, je sais que ce n’est pas bien. Alors, je vais me battre contre ce qui ne va pas et me joindre à la vérité en entrant dans le camp d’Imam Houssayn (a). »

 

Nous connaissons tous une personne spéciale qui avait du courage sur le champ de bataille, du courage de caractère, le courage de dire la vérité et d’utiliser son intellect, et c’est la personne dont nous nous souvenons ce soir. Sa mère s’appelait Hadhrat Fatima Oummoul Banin et de cette même mère, il avait trois frères, qui ont tous sacrifié leur vie à Karbala. Oui, l’homme dont nous nous souvenons ce soir est Hadhrat Aboul Fadhl al-Abbas. Avant de parler des qualités de Hadhrat Abbas, je veux que nous comprenions un concept très important en Islam. Ce concept a été mentionné plus de 20 fois dans le Qour’an et c’est le concept de « balaa » ou « le test d’Allah ».

 

Tests en Islam

Vous voyez, Allah nous teste constamment dans la vie. Mais pourquoi nous teste-t-Il ? Une des raisons est que nous pouvons voir notre position par nous-mêmes. Imaginez que vous buvez une boisson chaude. Vous ne savez pas si elle est trop chaude, alors que faites-vous ? Vous allez tester un petit peu pour voir si vous pouvez la boire ou si vous devez attendre un peu. Allah nous teste-t-Il parce qu’Il ne sait pas les choix que nous ferons ? Non, Allah sait tout, mais c’est nous qui ne savons pas. Une des raisons pour lesquelles Allah nous met à l’épreuve c’est pour que nous ayons nous-mêmes l’opportunité de voir les choix que nous faisons. C’est très, très important pour nous de comprendre. Par exemple, imaginons que quelqu’un dise : « Je pense que je suis très patient », puis cette personne tombe et se fait une légère égratignure au genou. Imaginez qu’il se mette à crier comme s’il allait mourir. Eh bien, alors nous pouvons dire : « Vous pensiez être patient, mais regardez comment vous venez de réagir. Vous n’êtes pas vraiment à ce point patient, n’est-ce pas ?

Ils réfléchiront alors à leurs actions et se rendront compte qu’ils devront peut-être faire preuve de plus de patience.

 

Ainsi, une des raisons pour lesquelles Allah nous met à l’épreuve est de nous permettre d’en savoir plus sur nous-mêmes et de reconnaître nos faiblesses. Mais chacun réagit différemment quand ils sont testés par Allah. Certains, comme le dit le Qour’an (70 : 20), exagèrent et en font toute une histoire. Quand le  moindre problème leur arrive, ils se mettent à crier : « Ô mon Dieu ! Un malheur m’a touché et je suis sur le point de mourir ! »

 

Ensuite, il y a le deuxième groupe de personnes qui sont patientes, et lorsqu’elles sont confrontées à un défi dans la vie, elles ne se plaignent pas, elles ont le sabr, la patience. Cela signifie qu’elles agissent selon leur intelligence, et non pas seulement en fonction de leur colère ou de leur désir. Elles assument également leur responsabilité face à cet examen, qui peut varier en fonction de l’épreuve.

De plus, parfois, cela peut signifier qu’au lieu d’être discrètement patient, vous devez parler, par exemple, si votre vie est en danger ou si quelqu’un essaie de vous faire du mal.

 

Et puis il y a un troisième groupe, et ce sont ceux qui traversent volontairement les épreuves. Ainsi, le deuxième groupe ne voulait pas de difficultés, mais lorsque les difficultés leur ont été imposées, ils ont fait preuve de patience. Le troisième groupe, cependant, accepte volontiers les difficultés et les gère très bien. Cela ne signifie pas qu’ils s’efforcent de se rendre la vie difficile. Non, cela signifie que lorsqu’ils voient une difficulté à laquelle Allah veut qu’ils soient confrontés, ils ne craignent pas cette difficulté. Par exemple, si leur responsabilité est de dénoncer les injustices et s’ils savent que cela leur causera des difficultés, ils ne s’enfuient pas. Ils assument leurs responsabilités et endurent ces difficultés pour le bien d’Allah.

 

Hadhrat Abbas (a) appartient au troisième groupe. Le jour d’Ashoura, c’est Hadhrat Abbas (a) qui a volontairement soutenu l’Imam Houssayn (a) lorsqu’il a su qu’il y avait beaucoup de soldats qui protégeaient la rivière et qu’ils ne laisseraient personne s’approcher d’elle. Il a eu le courage de dire : « Je vais aller chercher de l’eau pour les enfants, même si je dois affronter des milliers d’ennemis. » Il a relevé ce défi de bravoure, même si son martyre était extrêmement douloureux. Comme on dit dans la ziyarah de Hadhrat Abbas :

 

Moussibah

 

Aujourd’hui, c’est le deuxième jour où l’approvisionnement en eau a été interrompu. Il fait très chaud à Karbala. Les enfants ne peuvent pas dormir. Comment le pourraient-ils ? Ils ont très soif et faim. Le son de « al atash, al atash » brise le cœur de l’Imam Houssayn (a). Que peut-il faire ? Il est patient. Pour l’amour d’Allah, il supporte tout, mais le pire est à venir. La patience et le sacrifice de l’Imam Houssayn (a) seront mis à l’épreuve avec son frère Abbas (a).

 

Cette nuit est dédiée à l’un des plus grands shouhada : Aboul Fadhl al-Abbas, le frère de l’Imam Houssayn (a) et l’oncle de Sakina. Commençons par l’histoire d’Abbas (a).

 

Lors de la bataille de Siffin, les gens ont vu que l’Imam Ali (a) donnait  la permission de combattre à un jeune garçon de 12 ou 13 ans. Bien que jeune, il était fort, grand et beau. Voyant qu’il n’était qu’un enfant, les ennemis pensaient pouvoir le vaincre facilement. Environ 30 à 40 personnes se sont portées volontaires auprès de Mou’awiya pour aller le combattre, et Abbas les a toutes vaincues.

 

À partir de ce moment, Abbas fut connu comme le lion des Ahloul Bayt. Il était aussi connu sous le nom de « Qamar al-Bani Hashim » – la Lune des Bani Hashim (les Ahloul Bayt)). Abbas (a) est la porte de l’Imam Houssayn (a).

 

Parce qu’Abbas était le plus vaillant et le plus courageux, il a été nommé commandant en chef et porte-drapeau de l’armée de l’Imam Houssayn (a). Lorsque les ennemis attaquèrent le jour de l’Ashoura, tous les compagnons de l’Imam  Houssayn (a) étaient impatients d’obtenir leur permission pour combattre. Abbas a été le premier à demander la permission. L’Imam Houssayn (a) lui dit : « Non, tu ne peux pas partir. Tu es notre porte-drapeau et le plus courageux d’entre nous. C’est grâce à toi que les enfants ont du courage et de l’espoir. »

 

Abbas attendit pendant que les autres compagnons se battaient un par un, chacun devenait shaheed. Il était de plus en plus difficile pour Abbas d’attendre – il était impatient de se battre, de faire quoi que ce soit pour aider l’Imam (a) ! L’Imam Houssayn (a) vit Abbas et lui dit : « Que ma vie soit sacrifiée pour toi, Abbas ! » Cela montre à quel point Abbas avait un statut élevé aux yeux de l’Imam Houssayn (a) et d’Allah.

 

Notre 4ème Imam (a) a dit : « En effet, [mon oncle] Abbas aura un statut si élevé au Jour du Jugement que tous les autres shouhadah seront dans la crainte et voudront un tel statut. »  Pourquoi ? En raison de son courage et de son dévouement envers l’Imam Houssayn (a). »

 

Abbas arriva finalement chez l’Imam Houssayn (a) et dit : « Ô mon maître, il n’y a plus personne. Ma poitrine est lourde, je veux aider et faire quelque chose. » L’Imam Houssayn (a) ne lui a toujours pas donné la permission et lui a plutôt dit : « Non, les enfants se sentent en sécurité en vous voyant. »

 

Abbas vit que les enfants avaient très soif. Pendant trois jours, il n’y a pas eu d’eau dans le camp de l’Imam Houssayn (a). L’armée de Yazid répandait de l’eau sur le sol devant les enfants et donnait de l’eau à leurs animaux pour les affliger davantage. Abbas parla aux enfants et leur dit : « Allons demander à l’Imam Houssayn (a). S’il me donne la permission, j’irai chercher de l’eau. » Ensemble, ils se sont rendus chez l’Imam Houssayn (a).

 

Ils se sont tous rassemblés autour de l’Imam Houssayn (a) et ont dit : « Ô Houssayn, ô Imam, donne à Abbas la permission de nous apporter de l’eau. » Voyant la soif des enfants, l’Imam Houssayn (a) a donné la permission à Abbas de partir.

 

Abbas était heureux d’y aller. Quand il a atteint la rivière, il a rempli le récipient d’eau. Il regarda l’eau et était sur le point d’en boire, mais il s’arrêta et la jeta dans la rivière quand il se rappela son Imam (a) assoiffé et les enfants qui l’attendaient. Il a fait tomber l’eau et a dit : « Non ! Comment pourrais-je, alors que mon frère, mon Imam, a soif ?! »

 

Abbas a commencé à retourner vers les tentes. Peut-être qu’il se disait : « Enfin, les enfants vont avoir de l’eau ! » Peut-être que Sakina disait aux enfants assoiffés : « Ne vous inquiétez pas ! Mon oncle Abbas apportera de l’eau. Bientôt, nous étancherons notre soif ! »

 

Soudain, un homme attaqua Abbas, lui coupant le bras droit. Ignorant la douleur, Hadhrat Abbas a basculé la gourde d’eau dans son bras gauche. De nouveau, l’homme a frappé, lui coupant le bras gauche. Hadhrat Abbas avait perdu ses deux mains !

 

Mais comment puis-je retourner dans les tentes les mains vides ? pensa-t-il. Comment pourrais-je regarder les visages de ces adorables enfants et n’avoir rien à leur offrir ? Je dois y aller. C’était un guerrier et les enfants étaient son cœur. Il n’allait pas s’arrêter jusqu’à ce que leur soif soit étanchée.

 

Hadhrat Abbas tenait maintenant la gourde d’eau avec ses dents, mais l’ennemi était déchainé. Une flèche pointa sur sa bouche, transperçant la gourde d’eau ; l’eau et le sang coulaient sur le sable en pleurs.

 

Tandis que l’eau s’écoulait du sac d’eau, les espoirs des enfants assoiffés se vidaient avec elle. Soudain, une flèche a été tirée directement dans la poitrine de Hadhrat Abbas.

 

Un cri tragique retentit dans le ciel de Karbala : « Ô frère ! Retrouvez-moi ! »

 

L’Imam Houssayn (a) a couru vers la voix de Hadhrat Abbas et il aperçut un drapeau tombé sur le sable du désert, couvert du sang du porte-étendard. Il s’est précipité vers lui et s’est mis à genoux près du corps brisé de son frère. Posant la tête de Hadhrat Abbas sur ses genoux, l’Imam Houssain essuya le sang de ses yeux et de son visage. L’Imam (a) était si proche de son frère que la flèche plantée dans la poitrine de Hadhrat Abbas avait également percé un trou dans le cœur de l’Imam Houssayn.

 

Abbas avait honte de retourner auprès des enfants les mains vides et il a demandé à l’Imam Houssayn (a) de le laisser là. Quand l’Imam Houssayn (a) est retourné au camp, les enfants sont venus à lui en pleurant et lui ont dit : « Ô Houssayn, ô Imam (a), nous ne demanderons plus à boire, nous voulons juste notre oncle Abbas ».

 

L’Imam Houssayn (a) dit : « Ô les enfants, vous devez maintenant être courageux et vous préparer. Maintenant qu’Abbas est parti, rien n’empêchera les ennemis de vous attaquer. »

 

Source : https://kisakids.org/collections/muharram/products/muharram-1441-2019-project-booklet

Traduit par l’équipe Shia974

 

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Date

27 août 2020