AHKAME WOUDHOU OU LES BIENFAITS DES ABLUTIONS Par Moulla Nissarhoussen RAJPAR Tirés des cours de Sayyed Abedi Houssain Zaidi Madrasatul Qaeem

‘’ Ô les Croyants ! Lorsque vous vous levez pour le Salaat (Namaz), lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes; passez les mains mouillées sur vos têtes et les pieds jusqu’aux chevilles.’’

      Sourate 5, Verset 6 –

En Islam, certains actes sont, de nature, par leur espèce, leur catégorie, obligatoires, ayant un caractère vital, appelés ‘’Wajibâté Nafssi,’’ d’autres appelés ‘’Wajibâté Ghairy,’’  qui ne deviennent obligatoires que pour mettre en pratique les premiers, tel le Woudhou ou l’ablution qui sera l’objet de notre discussion.

Le Woudhou est Moustahab, recommandé, comportant de bienfaits et çawabs ou récompenses spirituelles innombrables, mais ne devient Wajib ou obligatoire que pour accomplir la Prière, le Salaat ou le Namaz et d’autres actes dont la liste sera exposée à la fin de cette page.

Dans l’exécution du Woudhou lui-même, certaines choses sont Moustahab, recommandées, facultatives qui ne rendent pas l’ablution invalide, d’autres Wajib ou obligatoires qui constituent les éléments fondamentaux.

Le Woudhou produit des effets bénéfiques considérables aussi bien sur l’âme et la conscience que sur les caractères de la personne.

Le Woudhou est appelé ‘’la clé du Namaz.’’ Etre en Woudhou constamment toute la journée constitue un moyen de la longévité, comme le  sont aussi d’autres actes qui accroissent la vie.

Le Namaz Shab ou Salaatoul Layl, la Prière de la Nuit par exemple, le fait de s’éloigner des péchés, les bonnes relations avec sa proche famille et, surtout, avec ses parents appelées ‘’Sileh Raham’’, etc… en font partie. Nos Grands Oulémas, les Moujtahédines ou savants et docteurs de la Religion sont des exemples concrets, ils dépassent parfois les 100 ans.

Notre Namaz ou le Salaat se dresse, avant tout, sur le Woudhou ou les ablutions. Le Namaz est accepté ou non, cette question vient par la suite, mais le Woudhou doit d’abord être parfait pour que le Namaz ou le Salaat parvienne à sa perfection.

Si un homme âgé vient à savoir qu’il a, durant toute sa vie (50 ou 60 ans), accompli son Namaz avec un faux Woudhou, il serait obligé de recommencer à zéro, si non son Namaz pourrait être problématique.

Le Saint Prophète (saww) sera le premier à être autorisé pour exécuter la prosternation sur le Champ du Jour de Jugement Dernier et le premier à lever la tête. ‘’Je reconnaitrai les gens de ma Communauté, parmi toutes celles qui entoureront  leurs Prophètes, par la lumière qui jaillira de leurs membres de Woudhou,’’ expliqua-t-il à la question que lui posèrent ses Compagnons.

Le Woudhou comporte de nombreux bienfaits : il atténue la colère s’il est effectué au moment de l’emportement, il efface aussi tous les péchés commis par les membres de Woudhou (l’eau de Woudhou qui en coule amène, avec elle, tous les péchés comme l’arbre se dénude de ses feuilles).

Le Woudhou effectué à l’heure du Fajr devient le Kaffara ou le rachat de tous les péchés commis la nuit précédente, de même le Woudhou du soir est le Kaffara des péchés de la journée écoulée. C’est pourquoi, il est recommandé d’accomplir le Woudhou avant d’aller au lit.

On raconte qu’un ‘Aarif’ (un gnostique, un homme de connaissance profonde de Dieu), vit un savant religieux dans son rêve en train de se promener dans le Paradis. Il lui demanda la raison de sa haute position en ce lieu sublime, il répondit que ceci lui est rendu en récompense de son état de Woudhou continu appelé ‘’Dhaïmoul Woudhou.’’

Réciter la Sourate Al Qadr durant le Woudhou est très recommandé : l’homme devient pur de ses péchés comme s’il venait de naître du ventre de sa mère lorsque prend fin la récitation de la Sourate Al Qadr.

Accomplir le Woudhou après sa rupture est une chose, le renouveler sans qu’il ne se rompe en est une autre, cela est fortement recommandé car il remplace le Tawba ou le Pardon du péché. Implorer le Pardon Divin ne semble plus être indispensable lorsqu’on prend l’habitude de renouveler périodiquement son Woudhou, avec cette intention, sans qu’il soit coupé.

Il excite l’envie, le désir de se purifier, de mériter une très grosse récompense qui servirait de provision pour le voyage dans l’Au-delà : ce renouvellement se nomme ‘’Tajdidé Woudhou.’’

L’homme commet des péchés à la longueur de la journée sans qu’il le sache ou qu’il y porte attention, les petites pierres forment un rocher, le Woudhou viendrait à les nettoyer, à les éliminer, à briser complètement ce rocher, il est un objet précieux.

Il se peut qu’on se presse à demander le Tawba après un gros péché, mais on négligerait le petit péché. Dans ce cas, le renouvellement du Woudhou, sans que le premier soit rompu, un Woudhou sur le Woudhou,  une lumière sur la lumière, remplacerait le Tawba ou la rémission des péchés.

Quelqu’un penserait que le Tawba est facile, on commet un tas de péchés dans la journée alors que, la nuit tombée, le corps ainsi que l’âme deviendraient purs par un simple geste de Woudhou !

Il ne faut jamais se désespérer et avoir toujours foi en la Miséricorde Infinie d’Allah Qui attend son serviteur égaré à revenir sur la Bonne Voie.

A l’exemple des boîtes de médicaments pour toutes les maladies qui inondent les multitudes de pharmacies, d’un simple Efferalgan à l’insuline, Allah a offert à Ses serviteurs tous les moyens de s’approcher de Lui avec pénitence, Allah absout aussitôt qu’Il voit la contrition dans un cœur sincère. Aux grands maux les grands remèdes !

L’abondance des remèdes ne doit pas inciter l’homme à tomber malade, de la même manière, la facilité du pardon ne doit pas l’encourager à courir derrière les péchés et à commettre des actes répréhensibles !

Lorsque l’imam Khomeiny se levait pour effectuer le Namaz Shab, il plaçait un torchon dans son lavabo pour ne pas déranger les gens qui dormaient par le bruit que produirait l’eau en coulant et fermait le robinet à chaque étape du Woudhou pour éviter le gaspillage.

Il ne voulait ni déranger ceux qui sont abandonnés au sommeil ni montrer aux autres ce qu’il est en train d’exécuter ! Son réveil ne doit pas arracher toute la famille de son sommeil pour l’obliger à effectuer, comme lui, la Prière de la Nuit, comme son Woudhou ne doit pas, non plus, être le signe de quelque exposition à la vue du public !

Dormir sur son lit, le soir, avec Woudhou, ressemble à s’asseoir dans le Masjid, le lit tenant place du Masjid ou la Mosquée et avoir le çawab de veiller toute la nuit dans l’Adoration d’Allah, tandis qu’on passe tout ce temps dans les bras du sommeil !

Accomplir le Woudhou ou se laver seulement les mains avant de se mettre à table nous éloigne de la pauvreté et, aussi, de plusieurs autres méfaits, comme la récitation de la Sourate Al Qouraïsh, avant de prendre la première bouchée, nous protègera des maux que causerait la nourriture, par sa nature ou ayant subi quelque action de la sorcellerie.

Ne pas gaspiller de l’eau durant le Woudhou : bien que l’eau soit en quantité suffisante, l’Islam n’autorise pas à la perdre sans profit. Après avoir effectué son Woudhou, avec le peu d’eau qu’il s’en servait, Mirza Jawad Tehrani réutilisait cette eau de Woudhou à d’autres choses efficaces comme arroser un pot de fleurs. ‘’Pourquoi jetterai-je celle-ci lorsqu’elle pourrait me servir à d’autres fins utiles ? ‘’ Disait-il !!!!

Le gaspillage d’eau dans le Woudhou relève des doutes, ce qui est satanique. Le diable s’efforce de créer des doutes en nous, surtout dans le Woudhou, le Namaz, le Taharat, pour nous créer des difficultés qui, à la longue, nous entraîneront à délaisser ces actes bénéfiques, comme l’explique l’Imam Khomeiny. Il ne nous fera jamais douter de Khoums ou de Hajj, car l’argent de Khoums servirait dans le Tabligh ou le Hajj pourrait effacer les péchés de toute la vie . . . C’est pourquoi il est demandé de prononcer ‘’Bismillahir Rahmanir Rahim’’ avant de commencer le Woudhou pour éviter de se plonger dans ces doutes créés par le Satan.

Demander l’exaucement de ses vœux est très efficace après le Woudhou, comme il l’est aussi après le Namaz.

Celui qui ne voit pas ses souhaits se réaliser doit réprouver lui-même car il a délaissé le temps du Woudhou pour implorer Allah et Lui exposer ses besoins.

L’Imam Ali (as) recommandait qu’ ‘’il viendra une période où les péchés seront innombrables, un des moyens pour s’en protéger, donc, sera de rester continuellement en Woudhou.’’

Auparavant, les gens se déplaçaient pour commettre de mauvais actes ou les péchés, tandis qu’aujourd’hui, ils n’ont plus besoin de bouger, ceux-ci les approchent car ils ont pénétré dans nos maisons sous la forme de télé, internet, portables, iPhone, etc….ils sont en nombre croissant de jour en jour et prennent de nouvelles formes qui n’existaient pas dans le passé.

Pour les dames enceintes et celles qui allaitent leurs bébés, il est conseillé d’être en permanence à l’état de Woudhou. Il marque de son influence sur le bébé que nul ne peut imaginer ! L’exemple frappant vient du grand savant,  Sheikh Mourtaza Ansari, dont personne ne peut accéder au stade de Moujtahid, Docteur en Lois Religieuses, sans apprendre ses livres : sa mère ne lui a jamais allaité ou donné une bouchée de nourriture sans qu’elle ne soit en Woudhou, en plus de tous les Aamals qu’elle a accomplies. Elle espérait mieux que ce qu’il était !

Woudhou après Woudhou c’est comme lumière sur lumière (Nour Alà Nour) ! C’est pourquoi, il est détestable de faire le Woudhou dans les toilettes car son eau émet de la lumière.

Le Woudhou nous protège de la paresse et de la nonchalance.

Parfois, le Tawbah d’une seule personne pourrait sauver une Communauté toute entière.

Le Saint Prophète, le Messager d’Allah  (saww) demanda, une fois, à Hazrat Bilal l’Ethiopien dont la tombe se trouve à Damas en Syrie : ‘’toutes les fois que je pénètre dans le Paradis, j’entends le bruit de vos pas à l’intérieur. Que faites-vous pour avoir obtenu ce mérite ? ‘’

Hazrat Bilal répondit : ‘’ Je ne sais pas la raison, mais chaque fois que je finis de prononcer l’Adhan, j’accomplis immédiatement deux Rakaates de Namaz et dès que mon Woudhou est rompu, je cours vite pour le refaire, peut-être ceux-ci m’ont procuré ce bienfait.’’

Le Prophète (saww) lui confirma que, justement, ces deux actions constituent son statut élevé et cette récompense énorme.

Quitter son domicile en état de Woudhou pour se diriger vers la Mosquée  procure le çawab ou  la récompense d’un Hajj.

En général, les Moudjahidines ou les soldats qui allaient sur le champ de bataille en état de Woudhou, sans qu’il soit l’heure du Namaz,  et y tombaient en martyrs, avaient une récompense particulière.

Toutes ces Traditions nous enseignent qu’il ne faut jamais minimiser le Woudhou et que toute bonne action conserve sa récompense telle quelle, cette dernière ne meurt pas avec la personne, comme témoigne le récit cité plus haut, dans lequel on constate que la nuit du tombeau n’efface pas la lumière que font jaillir les membres du Woudhou !

Il appert aussi des Traditions que le jeûne et le Woudhou sont  deux actions que nul ne peut  les connaître à l’exception d’Allah et de la personne concernée, car elles ne sont pas divulguées.

Le Prophète (saww) répétait que, hormis le Croyant, personne ne préserve le Woudhou.

L’imam Khomeiny se préparait pour le Namaz en accomplissant le Woudhou avant son heure.

Il ressort également d’une Tradition que celui qui effectue le Woudhou après l’heure du Namaz déshonore la Prière.

Les parents ont le devoir d’apprendre à leurs enfants de rester régulièrement en état de Woudhou comme ils leur inculquent d’autres bonnes habitudes. Il sera alors un jeune parfait, un homme exemplaire. Un certain directeur du Madressa écrivit au père de l’élève de faire baigner son fils avant de l’envoyer à l’école, tellement il dégageait une mauvaise odeur. L’homme ne tarda pas réagir. Le lendemain, l’élève vint dans son établissement avec un billet signé de l’auteur de ses jours : j’envoie mon fils au Madressa pour apprendre et non pour être flairé !

Les fidèles compagnons du Saint Prophète (saww) ne laissaient pas couler l’eau du Woudhou qui se répandait de ses membres et la récoltait dans un ustensile comme l’eau bénite.

Hazrat Nafissa Khatoune, l’arrière-petite-fille de l’Imam Hassan (as), fille de Hassan Al Anwar, fils de Zayd, née à Makkah en 145 de l’an Hégire, dont le mausolée se trouve au Caire en Egypte, était vénérée par les Egyptiens de l’époque qui collectaient l’eau qu’elle se servait pour le Woudhou. Elle s’était mariée avec Ishaq Al Mouatamin, fils de l’Imam Ja’far As Sadiq (as), un homme très pieux, né à Madinah.

Nafissa Khatoune, une dame vertueuse et pratiquante, grande récitatrice du Saint Qour’an, adoratrice appliquée d’Allah, très intelligente et observant correctement les Règles de l’Islam, avait fait creuser une tombe dans sa propre maison, à l’intérieur de laquelle elle descendait pour lire le Livre Saint d’Allah, sa lecture lui ayant permis de terminer plus d’un millier de fois le Qour’an entier dans sa sépulture !

Une anecdote relate qu’à côté de la résidence de Nafissa Khatoune, vivait une famille juive dont la fille était paralytique. Lorsque la maman apprit les vertus de sa voisine arabe, elle s’approcha de la descendante du Saint Prophète (saww), rassembla l’eau du Woudhou que cette dernière venait d’accomplir et ramena  chez elle pour frotter sur les membres malades de son héritière. Comme le bâton du Prophète Moise sur les eaux du Nil, sa fille fut guérie à l’instant !

Il y a cinq occasions où les ablutions appelées le Woudhou sont obligatoires :

1 – Avant toutes les Prières ou Namaz obligatoires, sauf le Namaz Mayyit, pour lequel le Woudhou est recommandé, sans tenant lieu d’obligation.

Quant aux Namaz recommandés, facultatifs, le Woudhou est une condition de leur validité (il devient, donc, obligatoire indirectement).

2 – Avant d’exécuter le Tawaf ou les sept tours obligatoires de la circumambulation de la Kaaba.

3 – Lorsqu’une personne fait le vœu (Minnat) ou le serment (Qassam) du Woudhou et que celui-ci est accompli, le Woudhou devient obligatoire.

4 – Au moment de toucher les écritures saintes du Qour’an, quel que soit la raison, sauf sa traduction. De même toucher la couverture ou la marge du Saint Qour’an et faire sa lecture ne réclament pas le Woudhou.

5 – Toucher le Nom Allah, écrit dans n’importe quelle langue ou Ses Attributs comme Rahman, Rahim, etc.

Le Woudhou est Moustahab ou recommandé pour
      le Namaz Mayyit,
      la visite ou le Zyarat des tombeaux des Croyants,
      avant d’entrer dans le Masjid ou dans les Mausolées sacrés,
      garder avec soi le Saint Qour’an,
      toucher sa couverture, sa marge libre ou faire sa lecture,
      avant de dormir,
      avant chaque Namaz obligatoire, bien que le Woudhou précédent n’ayant pas perdu sa validité,  etc. . .

On peut, avec tous ces Woudhou Moustahab, accomplir toutes les actions exigeant le Woudhou ainsi que les cinq Prières quotidiennes obligatoires.

Les actions qui invalident le Woudhou :
      la sortie de l’urine,
      la sortie des fèces, de matières fécales,
      la sortie de gaz intestinal,
      l’état de sommeil dans lequel les yeux ne peuvent voir et les oreilles ne peuvent entendre.

Toutefois, si cet état de sommeil est tel que les yeux ne peuvent pas voir, mais les oreilles peuvent entendre, les ablutions ne sont pas invalidées,
      l’état dans lequel on perd ses sens (la démence, l’ivresse, l’inconscience, par exemple),
      l’Istihâdhah ou l’état de période durant laquelle se produit l’hémorragie anormale d’origine utérine chez la femme, en dehors des périodes menstruelles,
      le Janâbah ou l’acte sexuel,
      et, par précaution recommandée, tout acte qui requiert le Ghousl ou le bain rituel.

Pour plus d’informations et Massaéls, consulter le Guide Pratique.

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22 mai 2020