Sheick Javad Shomali, La religion : un fardeau ou une bénédiction ? Episode 4, 15 Ramadhan 1443, 17 avril 2022

Nous nous approchons des nuits de Qadr et du wiladat d’Imam Hassan (a). Il y a un beau hadith d’Imam Hassan (a) dans Al-Kafi dans lequel Imam parle d’un groupe de personnes pour lequel il garantit que ces personnes auront ce qu’ils désireront. Imam (a) dit que leurs prières seront exaucées. Qui est ce groupe de personnes ? Ce sont des personnes qui ont trouvé dans leur cœur un moyen d’accepter tout ce qui arrive dans leur vie. Cela ne veut pas dire que ces personnes ne savent pas rendre leur vie meilleure. Malgré leurs efforts, imaginons que quelque chose se produit, ils savent comment accepter cela. Ils savent comment digérer cet événement et faire en sorte que cela n’affecte pas leur relation avec Dieu et c’est quelque chose sur laquelle vous ne pouvez pas tricher.

Par exemple, il est facile de donner une conférence ou réciter un majalis de 30 minutes dans lequel vous louez Imam (a). Mais après avoir fait cela, vous pouvez rentrer à la maison et s’il vous arrive quelque chose de mal, vous pourriez vous énerver et dire : « Hmm pourquoi cela se produit-il ? Dieu, pourquoi nous fais-Tu cela ? ». Vous voyez, c’est facile de louer l’Imam (a) mais le plus difficile est de suivre les enseignements d’Imam (a).

C’est pour cela que nos Imams disaient : « Ne dites pas que vous êtes nos partisans, dites simplement que vous nous aimez car nos partisans ont certaines qualités. Nos partisans ne s’énervent pas. Nos partisans ont une compréhension correcte. Nos partisans savent comment être en harmonie avec la vie. » C’est un long processus qui se fait petit à petit mais les Ahloul Bayt (a) veulent que nous nous soucions de cela.

Il y a des personnes qui m’envoient des messages me disant : « Shaykh, nous n’avons pas beaucoup de temps pour étudier la religion et la comprendre dans sa profondeur. Nous devons travailler. Nous devons subvenir aux besoins de notre famille. » Nous avons commencé ces dernières nuits à réfléchir plus profondément à notre religion. Notre majalis d’hier était une réflexion profonde et j’espère que cela vous a permis de mieux comprendre Dieu. Donc ce que nous sommes en train de faire en ce moment c’est de gagner ce aql, cette compréhension qui est nécessaire selon les Ahloul Bayt avant les actions.

Une des choses que je voudrais vous demander est de regarder les dou’as pas comme quelque chose que vous devez réciter mais plutôt comme quelque chose que vous devez étudier. Les enseignements les plus élevés des Ahloul Bayt (a) se trouvent dans les dou’as. Les hadiths contiennent également beaucoup d’enseignements mais vous devez être experts pour savoir lesquels étudier car vous ne connaissez pas forcément le contexte du hadith et qui était la personne qui a posé la question à Imam (a). Parfois, une personne qui avait très peu de compréhension, qui avait une compréhension très limitée venait poser une question à Imam. Et Imam (a) devait s’adapter à sa compréhension limitée pour lui répondre. Mais c’est dans les dou’as qu’Imam (a) parle à Dieu sans intermédiaire. Ainsi, les dou’as sont très profonds. Ce sont les cadeaux les plus précieux de nos Ahloul Bayt (a). Il est très important d’étudier ces dou’as pour aller dans ses profondeurs.

Lisons une ligne du Dou’a Komayl que vous connaissez tous : « Allahoumma in-ni as-alouka bi-rah-matikal-lati wasi`at koul-la shay. » Combien de fois avons-nous récité cette phrase ? Mais combien de fois nous sommes-nous assis simplement pour réfléchir à cette ligne ? Car la façon dont nous la récitons montre que nous n’avons pas compris ce que nous récitons. J’ai vu certaines personnes pleurer en lisant cette ligne. Parfois, le ton du récitateur provoque des émotions en nous et nous donne envie de pleurer mais nous ne nous rendons pas compte que ce que nous sommes en train de réciter est la chose la plus belle qui puisse exister. Si vous saviez vraiment ce que vous récitez, vous pourriez devenir fou de joie ! Nous disons : « Dieu, je Te demande à travers Ta Rahma [Ton affection, Ton amour, Ta clémence, Ta compassion, Ta miséricorde, Ta gentillesse] qui entoure toute chose. » En arabe, le mot shay recouvre toutes choses qui existent, y compris les êtres humains. Imam Ali (a) dit que chacun d’entre vous est entouré de l’amour de Dieu, même quand vous faites une erreur. N’est-ce pas là la phrase la plus belle que vous ayez entendue ?

J’aimerais vous citer un hadith d’Imam al-Kadhim (a) qui se trouve dans Al-Kafi.
Alhamdoullillah, certaines personnes m’envoient des messages me disant : « Petit à petit, je réalise que j’en vaut le coup et que je devrais prendre soin de moi et me tourner vers Dieu mais c’est un peu difficile pour moi de l’accepter. » C’est normal que ce soit difficile car vous n’avez jamais pris le temps pour cela.

Imam Kadhim (a) nous donne la solution. Il dit :  « Si vous voulez obtenir le savoir, vous devez apprendre ». Mais est-ce qu’apprendre est suffisant ? Imam répond par la négative. Voici une phrase d’Imam que chaque école, chaque madressa et chaque mosquée devrait afficher. Imam dit : « Même si vous apprenez, vous n’allez pas y croire du fond de votre cœur. Ce ne sera pas solide. Ainsi, même si vous savez que Dieu est juste car vous l’avez appris en cours d’aqaïd, vous devrez vous asseoir, réfléchir dessus et petit à petit, votre cœur deviendra convaincu à travers un processus. »

Ainsi, Imam (a) est en train de dire que tant que vous ne réfléchissez pas, tant que vous ne prenez pas du temps pour emmener votre savoir de votre esprit jusqu’à votre cœur, cela ne se transformera jamais en quelque chose qui change votre vie. Ce ne sera jamais votre vraie croyance et c’est le problème que nous avons actuellement. Nos Oulamas avaient l’habitude de s’arrêter tout en lisant des dou’as. Dès qu’une ligne les intriguait, les intéressait, ils s’arrêtaient un moment et réfléchissaient dessus. Quand vous aimez une phrase du Qou’ran, d’un hadith ou d’un dou’a, vous devez vous arrêter et réfléchir dessus.

Mais malheureusement, nous ne suivons pas les enseignements des Ahloul Bayt (a). Par exemple, durant les nuits de Qadr, nous récitons le Dou’a Jawshan al-Kabir qui est si beau, mais nous le récitons tout simplement sans aucune réflexion et cela n’apporte aucun changement en nous. Comme le dit notre bien-aimé Imam Kadhim (a), nous devons nous asseoir avec chacune des phrases et y réfléchir, autrement nous allons uniquement lire le dou’a.

Revenons à cette ligne du Dou’a-e-Koumayl « L’amour d’Allah entoure toute chose ». Vous pourriez me dire que lorsque nous regardons les versets du Qour’an qui parlent de la punition, où se trouve le Dieu aimant ? Vous devez comprendre la différence entre une personne qui aime les gens, se soucie d’eux, veut qu’ils s’éveillent, tirent un maximum de profit et ne se font pas de mal et une personne qui déteste les gens et leur crie. Laissez-moi vous donner un exemple et cela vous donnera une explication des versets du Qour’an qui parlent de punition. Vous savez, avant de comprendre une phrase, vous devez comprendre le sentiment de la personne qui l’a dite.

Laissez-moi prononcer une phrase et vous allez me dire si c’est de la colère, si c’est de l’amour ou si c’est de la haine. « Si tu avances d’un seul pas, je vais jeter ta PlayStation dans la poubelle ! » De quoi s’agit-il ? D’amour ou de colère ? Vous pensez tous que c’est de la colère ? Maintenant, laissez-moi vous donner le contexte. Je suis un père et je suis avec mon fils de 5-6 ans sur le toit de la maison. Mon fils s’approche du bord ! Imaginez la scène. Imaginez que j’ai dit à plusieurs reprises à mon fils de ne pas aller vers l’extrémité mais il ne m’écoute pas. Il avance encore et encore ! Je lui dit « Mon chéri, viens ici. Je vais te donner tout ce que tu veux ». Mais il ne m’écoute toujours pas et continue d’avancer vers le bord. Je suis de plus en plus paniqué, n’est-ce pas ? Vais-je dire à mon fils :  « Mon chéri, écoute, si tu t’approches du bord, tu vas tomber et il y a une chose qui s’appelle la gravité, du coup tu vas tomber et ta tête va exploser par terre ». Non. Je lui dis : « Viens ici ! Viens tout de suite ici ! Si tu fais un pas de plus, je jette ta PlayStation à la poubelle ! » et une fois que mon fils s’approchera de moi, je le prendrai dans mes bras et je lui dirai : « Mon chéri, j’étais si inquiet pour toi. » C’est exactement la même chose dans le Qour’an. Allah nous aime tellement, Il n’aimerait pas que nous souffrions.

Il y a tellement d’exemples mais je ne vous citerai qu’un seul pour que vous compreniez combien Dieu est aimant, combien Il nous aime mais nous le l’avons pas compris. Dieu dit dans un des versets du Qour’an : « En ce qui concerne ce groupe de personnes, un malheur les atteindra et ils seront humiliés dans ce monde, c’est ce qui arrive aux menteurs. » Allah (swt) dit que si vous mentez, vous vous embarrassez vous-même, vous vous causez toutes sortes de calamités. Les mensonges peuvent ruiner les familles. Les mensonges peuvent ruiner des relations. Les mensonges peuvent détruire toute une communauté ou toute une religion. Les mensonges sont dangereux ! N’y allez pas !

Mais est-ce que je vous le dis parce que je vous haïs ? Non, c’est parce que je vous aime et que je ne veux pas qu’il vous arrive cela et regardez le verset qui suit, le verset qui vient tout de suite après : « Et même si vous mentez et qu’ensuite vous le regrettez, Je suis Ghafour et Rahim. Si vous revenez, Je vous aime, Je vous pardonnerai même si vous désobéissez et faites cette erreur. Si vous revenez vers Moi, Je vous aime. C’est exactement comme ce papa sur le toit de la maison qui crie « N’y va pas ! N’y va pas ! Si tu y vas, tu tomberas ! Reviens ! Si tu reviens, je t’aime ». Et le verset qui suit immédiatement dit : « Je vous pardonnerai, Je suis Rahim, Je vous aime ».

C’est pour cela que je vous dis que sans compréhension, même le Qour’an pourrait nous égarer et le Qour’an lui-même dit que certaines personnes viendront vers moi et seront guidées tandis que d’autres se tourneront vers moi et seront égarées. C’est un verset littéral du Qour’an. Si vous n’allez pas vers le Qour’an de la bonne façon, avec la réflexion, avec l’aide des Ahloul Bayt, vous allez être égarés. Vous lisez l’amour de Dieu et vous pensez que Dieu est cruel. C’est le Dieu le plus beau que nous avons mais beaucoup de personnes expliquent ce verset en présentant Dieu comme cruel et c’est pour cela que chacune des Sourates du Qour’an commence par Bismillahir Rahmanir Rahim. La clé pour comprendre chacun des versets de chaque Sourate est de comprendre qu’à la fin, vous devez réaliser qu’Allah (swt) est Rahman et Rahim, qu’Il est Miséricordieux et Gentil. Si vous lisez un verset et que vous pensez qu’Allah (swt) n’est pas Clément et Miséricordieux, cela veut dire que vous avez mal compris. Référez-vous aux enseignements des Ahloul Bayt (a).

Parfois, les gens disent : « Sheick, si vous dites qu’Allah est aimant, les gens vont commettre des pêchés ». Honnêtement, si vous vous dites que quelqu’un vous aime, est-ce que la première chose que vous avez envie de faire c’est le désobéir ? Honnêtement, quand est-ce que vous avez ressenti de l’amour pour la dernière fois ? Pour beaucoup d’entre nous, c’était au début de notre relation ou l’amour de nos enfants ou l’amour de nos parents. Lorsque vous pensez par exemple à votre amour envers votre père, est-ce que la première pensée qui vous vient à l’esprit c’est « ah, je devrais désobéir à mon père ! » ? Certains d’entre nous ont perdu un parent et n’ont pas été reconnaissants envers lui quand il était vivant et plus tard, nous sommes devenus nous-même parent et nous nous sommes rendus compte combien il est difficile d’être papa ou maman ; à ce moment-là, nous pensons tout de suite « Oh mon Dieu ! Mes parents ont tellement pris soin de moi ! ». À ce moment précis où vous devenez parents et vous vous rendez compte combien vos parents ont pris soin de vous, combien ils vous aimaient, combien de nuits ils ont veillé parce que vous étiez malade, est-ce que votre réaction immédiate a été « Tiens, je vais désobéir à mon père ! » ou bien est-ce que vous vous êtes dit « Comme j’aimerais aller en arrière et aller l’embrasser ! ». Quand une personne ressent de l’amour, elle ne va pas à l’encontre de la personne qu’elle aime et qui l’aime.

Imam Ali (a) dit : « Dieu, le seul moment où je peux devenir une meilleure personne, je ne commettrai pas de péchés, je me rendrai compte que c’est quand je suis éveillé par Ton amour ». La crainte est uniquement pour des situations d’urgence. Si vous voyez que quelqu’un est en train de tomber, vous pourriez lui faire peur pour qu’elle revienne. Mais avec la crainte, vous ne pouvez pas faire le tarbiyat (éducation) d’un être humain. La crainte est pour les animaux. Dans le mounajat d’Abou Hamza, que dit notre Imam (a) ? Il dit que même la punition est pour guérir. La punition d’Allah n’est pas par inimitié. Dans le Dou’a Abou Hamza, nous disons : « Dieu, je ne suis pas un animal affecté par la récompense et la punition, je suis un inssaan, un être humain ; montre-moi la bonne direction et je la prendrai. Montre-moi la bonne chose et je la ferai. Montre-moi l’amour et je viendrai vers Toi. »

La punition est pour les rats, pour les pigeons, pour les obliger à faire quelque chose. Ce sont les chiens que nous dressons de cette façon, pas les êtres humains. Et cela ne marche pas dans les sociétés dans lesquelles il y a le plus la crainte de Dieu et le plus de lois limitantes. Voulez-vous que je vous parle des statistiques de tous les crimes, de tout le mal qui sont commis dans toutes ces sociétés ? La crainte ne marche pas ! C’est seulement pour les cas d’urgence ! C’est ce que les Ahloul Bayt (a) nous ont dit. Nous n’adorons pas Dieu par crainte. Nous n’adorons pas Dieu en raison de la récompense. Nous adorons Dieu parce que nous L’aimons !

Connaissez-vous les études psychologiques sur la façon d’éduquer les enfants en se basant sur la récompense ? Savez-vous quelle en est la source ? Il s’agit des animaux. Les gens avaient l’habitude de faire envoyer des messages par des pigeons. Ils faisaient faire des choses par des chiens. À chaque fois que le chien faisait quelque chose de bien, on le récompense et on le complimente en disant : « C’est bien ! ». Mais à chaque fois qu’il fait quelque chose de mal, on lui fait peur.

Dans le Dou’a Abou Hamza, Imam (a) dit : « Je ne veux pas que l’on me fasse peur pour que je fasse la bonne chose. Je suis venu ici pour choisir la bonne chose. » Et Dieu sait qu’en faisant cela, il se peut que je fasse des erreurs également. Dans l’histoire du Prophète Adam et Shaytan, Allah (swt) nous enseigne. Aussi bien Adam (a) que Shaytan ont fait des erreurs. Faire des erreurs ne vous fait pas cesser de devenir un être humain. Qu’est-ce qui fait que vous cessez d’être un être humain et que vous devenez Shaytan ? C’est lorsque, après avoir fait une erreur, vous êtes arrogant ! Shaytan a fait une erreur, Dieu lui a demandé pourquoi il l’a faite et il a répondu : « Je suis meilleur ». Il a fait preuve d’arrogance. Adam (a) a fait une erreur et lorsque Dieu lui a demandé pourquoi il l’a fait ; il a reconnu son erreur et a demandé pardon.

L’être humain fonctionne comme cela. Nous sommes venus pour choisir. Nous sommes venus ici pour choisir à faire le bien et non pas pour qu’on nous fasse peur pour que nous fassions le bien. Si c’est par crainte que je vais vers Dieu, chaque seconde que je passe avec Dieu, je suis en train de Lui dire : « Dieu, je suis indifférent envers Toi, je suis ici uniquement parce que j’ai peur, tout comme un animal. » Vous pouvez former un perroquet pour dire ce que vous voulez mais est-ce cela la croyance ? Est-ce cela ce que vous voulez être ? Imam (a) nous explique que nous sommes de loin supérieurs. Vous êtes spéciaux. Vous ne devez pas être éduqués selon la punition et la crainte. Non ! Vous devez voir la beauté.

Je connais tellement de personnes qui ont été éduquées, qui ont été formées, qui ont reçu une éducation religieuse par la crainte. Dès que les limites se sont éloignées, elles ont cessé. Si vous formez quelqu’un vers le bien par la crainte et les limites, dès que les limites s’en vont, c’est fini ! Il arrête tout ! Et en particulier en ces temps ! Même si vous faites de votre mieux, vous pouvez limiter vos enfants. Avec les réseaux sociaux, que pouvez-vous faire ? Vous ne connaissez même pas les réseaux sociaux qu’ils utilisent ! La crainte ne marche plus. La crainte est uniquement pour les situations d’urgence. Si je vois quelqu’un en train de faire quelque chose qui le mettra en danger immédiatement, je vais lui faire peur mais pour un programme à long terme, vous ne pouvez pas utiliser la crainte pour l’être humain.

Je travaille avec les personnes qui ont été éduquées par la crainte. Chaque semaine, l’une d’entre elles m’écrit et me dit qu’elle fait toutes sortes d’erreurs, toute sortes de péchés et qu’elle n’arrive pas à s’en sortir. La crainte ne fonctionne pas et si cela n’a pas fonctionné dans le passé, croyez-moi, cela ne va pas fonctionner aujourd’hui, ni demain. Le seul moyen est l’amour et c’est ce que dit Imam Ali (a). L’amour est le seul moyen d’éduquer et d’encourager les gens vers le bien. Je ne veux pas dire ici que les actions n’ont pas de conséquences. Ce n’est pas parce que je dis que Dieu est aimant que cela veut dire que nous devons faire des erreurs. Non ! Je suis en train de dire que lorsque vous faites une erreur, Dieu ne vient pas vous nuire ou vous faire du mal. Vous vous nuisez à vous-même. Les actions ont des conséquences. Et je le vois tous les jours. Vous pouvez détruire vos relations. Il suffit d’un moment où vous ne faites pas attention. Il suffit d’un moment où vous êtes tentés. Les actions ont des conséquences, mais je suis en train de dire que la punition ne vient pas de Dieu. Elle vient de nous-même. En réalité, Dieu est le médecin.

Vous vous souvenez de ce père dont nous avons parlé, qui avait peur que son fils tombe ? Imaginez que l’enfant est sur le toit en train de s’approcher du bord et qu’il ne revient pas vers son père. Imaginez que cet enfant continue à aller vers le bord et finit par tomber : qui le punit ? C’est lui-même ! Puisqu’il a été mis en garde par son père de ne pas s’approcher du bord, mais il n’a pas écouté ! Imaginez que cet enfant tombe, qu’il se blesse, qu’il se casse la cheville, que va faire le père ? Va-t-il dire : «  Ah, je te l’avais bien dit ! Désolé, j’ai fait mon travail ! Je t’avais dit de ne pas t’approcher du bord, mais tu ne m’as pas écouté ! Et voilà ce qui t’arrive maintenant ! ». Non ! Que va faire le père ? Il va s’approcher de son fils, le réconforter, l’emmener chez le médecin ou à l’hôpital. L’enfer est cet hôpital. C’est un hôpital. On vous y emmène si vous avez fait une erreur afin qu’on vous opère et cela par amour ! Par Dieu, si vous avez une blessure, si vous voyez que votre pied est cassé, vous allez dire :  « Venez me guérir ! Venez réparer les dégâts ! Venez m’opérer même si ça fait mal ! ». Lorsque le chirurgien fera cette opération chirurgicale sur vous, est-ce que cela vous fera mal ? Oui, bien sûr ! Mais est-ce que cela veut dire que le chirurgien vous déteste ? Non ! Le chirurgien vous aime ! Le ghazab (colère) de Dieu dont on parle est comme ce mal que fait le chirurgien ! Le ghazab est uniquement sur la chirurgie. Dieu nous aime même lorsqu’Il nous opère.

C’est pour cela que dans le Mounajat Abou Hamza, Imam (a) dit : « Je suis en train de me faire opérer et cela fait mal, mais je suis en train de venir vers Toi ». Dans le Mounajat Shabaniyya, Imam (a) dit : « Je viens vers Toi en échappant à Ta colère car la colère c’est simplement la douleur de la chirurgie ». Quand vous êtes malade et que vous avez mal, vers qui vous tournez-vous ? Vous vous tournez vers votre papa ou votre maman et Imam (a) dit : « Je viens vers Toi car je ne supporte pas la douleur de cette chirurgie ». Même dans le Jahanam, Allah nous aime. Même si nous y allions, qu’Allah fasse que cela ne soit pas le cas, c’est une chirurgie. C’est par amour…Allah (swt) cherche toutes sortes d’occasions de nous pardonner. Selon un hadith, en récitant un salawat, tous nos péchés sont pardonnés. Malgré toutes ces bénédictions et ce grand pardon d’Allah, si par hasard, nous allons en enfer, Imam (a) explique que c’est l’opération chirurgicale qui nous permet de nous débarrasser du mal que nous faisons en commettant des péchés. Et même là-bas, Dieu prend soin de vous. L’amour d’Allah entoure toute chose. Imaginez cet enfant qui est à l’hôpital, qui est sur la table d’opération, qui a mal mais qui tient la main de son père et c’est ce que nous disons. Nous disons à Allah : « Je me réfugie à Toi de la peine de l’opération chirurgicale. » Voici notre Dieu !

Ces dernières nuits, nous sommes en train de discuter sur le fait que la religion ne nous apportera des bénéfices que si nous avons une compréhension correcte de Dieu, de nous-même, du fonctionnement de ce que nous faisons de notre vie. Et que les actions que nous accomplissons nous seront bénéfiques uniquement une fois que nous aurons cette compréhension. Nous avons dit qu’avec une compréhension correcte, nous nous dirigeons vers Dieu et que nos actions nous emmènent là-bas. Mais si nous n’avons pas la compréhension correcte, le Qour’an nous dit que nous serons perdus. Nous pourrions prier, jeûner, réciter le Qour’an, lire les dou’as mais ressentir que nous ne sommes pas là où nous devrions être. Et où devrions-nous être ? Le Qour’an nous dit que la compréhension correcte, l’orientation correcte vers Dieu est comme un arbre qui donne des fruits en tout temps. Quels sont les fruits d’une relation correcte avec Dieu ? Durant les difficultés, vous avez le courage. Quand vous ressentez de la douleur, vous ressentez également la présence de Dieu, et cela vous donne de l’énergie. Quand vous devez faire face à la crainte, vous avez le courage à l’intérieur de vous. Ces choses viendront naturellement, du fond de votre cœur. Ce sont les fruits d’une foi qui se trouve à l’intérieur de notre cœur, pas dans notre esprit.

Il se peut que nous fassions des dou’as avec lesquels nous ne sommes pas d’accord. Les Ahloul Bayt (a) regardaient le monde d’une hauteur très élevée. La façon dont les Prophètes et les Ahloul Bayt regardaient le monde est différente de la façon dont nous regardons le monde. Lorsqu’ils regardent les gens, ils les regardent avec les yeux de Dieu ; aussi, ils aiment les gens. Quand ils regardent les gens, ils les regardent avec le pardon de Dieu ; aussi, ils pardonnent facilement. Imam Houssayn (a) dit dans un hadith : « Si une personne vous insulte à l’oreille droite puis vient à votre gauche et vous dit : « Je ne l’ai pas fait », pardonnez-la ; au moins, elle dit qu’elle ne l’a pas fait parce qu’elle a une certaine honte en elle. Cette personne demande pardon, alors pardonnez-la. »

L’un des dou’as que nous récitons durant le mois de Ramadhan est le fameux « Allahoumma adkhil `ala ahlil qoubouril sourour ». Qu’est-ce que nous sommes en train de dire ? Nous sommes en train de dire : « Ô Allah, je veux que Tu envoies de la joie, de la paix à toutes les personnes qui sont décédées ». Honnêtement, le pensez-vous vraiment ? Voulez-vous vraiment que Dieu couvre de bonheur et de paix toutes les personnes décédées, y compris vos ennemis ? Il y a même des personnes décédées que vous ne connaissez même pas et dont vous ne vous souciez même pas ! Peut-être que si nous savions ce que ce dou’a signifie, nous n’aurions plus envie de réciter cette ligne !

Prenons l’exemple de Hour ibn Riyahi. Il avait commis des crimes terribles. C’est à cause de Hour que tout ce qui est arrivé est arrivé, mais ce même Hour a eu un déclic dans son cœur car nous avons tous la fitrah qui nous indique ce qui est bien et ce qui est mal. Il va vers Imam Houssayn (a) et est très timide. Il a très honte car il sait très bien ce qu’il a fait. Cela fait des jours qu’il a bloqué la route d’Imam (a) et même s’il le regrette à présent, il ne peut plus revenir en arrière et que lui dit Imam Houssayn (a) ? Il lui dit : « Gardez la tête haute. N’ayez pas honte. Ne soyez pas embarrassé. » Le plus important pour Imam Houssayn (a) est que Hour regrette ce qu’il a fait et qu’il vient sur le droit chemin.

Honnêtement, qui peut pardonner comme cela ? Cela nous montre le niveau auquel sont les Ahloul Bayt (a). Et nous devons essayer d’atteindre ce niveau. À la maison, si votre épouse ou vos enfants commettent une erreur, pardonnez-les facilement. Vous savez, nous avons même des hadiths qui disent que lorsque quelqu’un nous demande pardon et que nous ne le pardonnons pas, c’est encore pire que l’acte commis par la personne qui demande pardon. Aimer les Ahloul Bayt (a) devrait être une étape pour devenir comme eux.

Un jour, j’ai récité un majalis et je parlais de la façon dont le Prophète (s) se comportait avec les autres et j’ai parlé de l’histoire de la femme du Prophète (s) qui l’accusait d’une chose qu’il n’avait pas commise. Elle l’a accusé d’avoir la bouche puante. Elle a révélé les secrets du Prophète à des personnes etc. Elle l’humiliait. Mais plus tard, elle se sent coupable et elle vient vers le Prophète (s) et demande pardon. Et que fait le Prophète ? Le Prophète (s) se dit qu’elle vient demander pardon et donc elle est embarrassée ; aussi, le Prophète nettoie sa chambre pour qu’elle devienne heureuse, qu’elle soit contente et que ce sentiment d’embarras s’en va.

À suivre inshaAllah ! 🌈
Source : https://youtu.be/CrAGGGOSVwQ
Traduit par l’équipe Shia974 ✨

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Orateur

Date

1 octobre 2022