NAZRE SADIQ (as)

La pratique de Kheer-Pouri, appelée Nazré Sadiq (as), se référant au Soufrô de l’Imam Ja’far As Sadiq (as), célébrée tout le Mois Béni de Rajab et, également, de Shaban, tout particulièrement le 22 Rajab, fait partie de ces traditions qui ne sont ni Moustahab ou recommandées, ni Makrouh ou indésirables, non plus abominables, détestables et répréhensibles.

Elles sont autorisées (Moubah) et Halaal (permises), ni obligatoires ni interdites, et sans aucun péché ni châtiment.

Elles sont accomplies dans l’intention de RAJAÉ MATLOUBIYYAH, dans l’espoir de chercher le Plaisir d’Allah et des Récompenses Spirituelles, en tant qu’actes désirables, ne s’affrontant nullement à la Shariah Islamique ou ne se révoltant contre elle, pour créer des innovations, loin de cette pensée destructrice !

Aucun Moujtahid, jusqu’à ce jour, n’a délivré son Fatwa sur le Nazré Sadiq (as) et ses Kheer-Pouri, que celui-ci est Haraam ou Makrouh, qu’il est punissable, ni conseillé son inutilité, ou déconseillé sa célébration, car ne se reposant pas sur aucune source dans les Hadiths, ou encore ne s’est opposé à sa coutume et à sa célébration.

Les Mouminines partagent la nourriture justement par et au Nom Saint de l’Imam (as), mais pas du tout en exécution de l’ordre quelconque formulé par l’Imam Sadiq (as) à ses Shias.

Le conseil de l’Imam des pieux, la Porte du Savoir, Ali Ibn Abî Talib (as), à Malik Al Ashtar, lorsqu’il le nomma Gouverneur de l’Egypte, serait bienvenu à cet endroit :

«N’abolis pas une bonne tradition instituée par les anciens de cette nation, et ayant été l’objet d’un consensus pour le bien des administrés (qui permettait une unité générale et grâce à laquelle les sujets ont prospéré.)»

Certes, Nazré Sadiq (as) n’est pas Moustahab ou recommandé mais il englobe, évidemment, en lui, de nombreux bienfaits et actes Moustahab (pleins de Çawab), qu’on ne pourrait trouver ailleurs ou encore difficilement.

Avant tout, la cérémonie débute par le Namaz, puis viennent la récitation du Qour’an ou du Noble Hadith Al Kissà, des Qassidas et Mounajates, qui prend fin sur le Majelis avec diffusion de Paroles d’Allah (swt) et des Imams (as). C’est le Zikr, le Rappel ou l’Evocation d’Allah et des Maassoumines (as) qui viennent couronner le tout, complété par des Douas et Salaam à l’Imam (as)

Aller à la rencontre du Moumine est semblable à aller voir Allah, dit un Riwayat qui poursuit : ses péchés sont nettoyés à chaque pas, et le Paradis devient sa récompense ! Cette entrevue tue la haine, atténue la colère, apaise la rancune, si elles existent.

Échanger le Salaam entre frères procure de nombreux Çawabs qu’on ne peut dénombrer. Le Messager d’Allah (swt) ne lâchait pas sa main , lors de la poignée, tant que son interlocuteur ne le faisait en premier.

Donner à manger à un seul Moumine équivaut à nourrir cent mille personnes, ou à tous les Prophètes et Vertueux réunis !

Offrir une patisserie, une friandise, un mets sucré à son frère allège les affres de la mort, supprime les transes du dernier moment de la vie qui sont très pénibles.

S’efforcer à consolider les relations parentales ou familiales lui rapporte le Çawab de cent martyrs, augmente sa longévité, le couvre de la Miséricorde Divine, rend sa mort paisible, etc…

Une belle occasion pour penser aux vivants comme aux morts, faire part de sa gratitude aux premiers, exprimer son affection, donner la joie au cœur, baigner dans l’allégresse, et réciter le Fatiha aux seconds en faisant participer leurs âmes à la cérémonie.

Ce ne sont que quelques perles parmi d’autres distribuées à vous, les avantages et çawabs sont innombrables, la liste est longue, ce serait une perte considérable, irréparable, de subir ce dommage.

Les autres inventent des occasions pour se réunir en créant des jours de fêtes spéciales pour se souvenir de leur mère, de leur père , de leur anniversaire, ou d’autres moments de joie, telle que la Saint Valentin, la galette des rois, ou de recueillement en faisant vivre la memoire du défunt, tandis que ceux qui en bénéficient, qui en ont hérité, veulent les perdre, sans aucune raison valable, sous prétexte d’un Islam au flair occidental.

À ces gens, le Commandeur des Croyants avertit :

«Prends garde de ne pas vouloir t’élever à la hauteur d’Allah et de Lui ressembler dans Son Omnipotence.»

Que dire de cette tradition, ce corps qu’est le Nazré Sadiq (as), dont tous les membres qui le forment ne relèvent que des actes recommandés, favorisés et vertueux appelés Moustahabaat ?

Si on constate qu’un fait Haraam s’est éventuellement introduit dans la célébration du Nazre Sadiq (as), d’une façon volontaire ou involontaire, il est de notre devoir d’y intervenir pour le faire disparaître, sans toucher à la Coutume originelle qui a conservé sa pureté, à travers les siècles, que nous devons respecter. Dans tous les actes d’adoration (Namaz, Rojâ, etc. . .), de tels incidents sont susceptibles de survenir, l’originalité reste intacte.

Nos Imams (as) laissaient grandes ouvertes leurs portes pour accueillir les gens, tous les jours, sans distinction de race ou de conviction, riches ou pauvres, leur partageaient de la nourriture et, surtout, des mets sucrés, de la pâtisserie, de la friandise et énonçaient des Hadiths dans ce sens. Nous ne suivons que cette Sounnah, reçue en héritage, réveillée des ruines grises, parmi les décombres et la poussière d’un passé de cette époque où régnaient les dirigeants les plus cruels et les plus farouches ennemis des Ahl oul Bayt (as), le temps où le Taqayyah, la dissimulation de la Foi prévalait.

Moulla Nissarhoussen Rajpar

z

Orateur

Date

18 février 2023