Khoutbeh du Vendredi 25 Juin 2010 à la Mosquée de Kawény – Mamoudzou à MAYOTTE

« Fa  man’  Kana  ya’rjou  Liqa’a  Rabbihi  Fal’  Ya’amal  A’amalan
Swalihan’w  wa  la  Youshrik  Bhi  I’baddhati  Rabbhihi  Ahaadha. »


(Que celui qui espère la rencontre de son Seigneur accomplisse de bonnes œuvres et n’associe personne à l’adoration de son Seigneur).

Le 6è Imam, H° Ja’afar As Sadiq (as), en expliquant le dernier Verset de la Sourate 18, Al Kahaf ou La Caverne, le Verset 110 que j’ai eu la Grâce de vous réciter en ce jour béni, déclare :

‘’ Celui qui n’accomplit pas un acte pour le Plaisir d’Allah, mais pour se faire lancer des fleurs, être complimenté et loué par ses camarades, réalise le Riyà ou la simulation qui est un Shirk, une idolâtrie. ‘’

Un jour, le Saint Prophète (saw) se mit à pleurer. On lui demanda la raison de ses lamentations.

‘’ Je crains que ma Communauté ne se dévie vers l’idolâtrie, répondit-il.

  Comment cela ? Questionnèrent les Compagnons, très surpris.

Deviendront-ils idolâtres après avoir embrassé l’Islam ? Dirent-ils.

 Non, répondit le Messager d’Allah. Ils n’adoreront pas les idoles, la lune, le soleil ou le feu, mais ils associeront d’autres personnes ou divinités à Allah dans l’accomplissement de leurs actes,’’ expliqua-t-il.

En un autre endroit, le Saint Prophète (saw) déclara :

« Je crains pour vous la pire des choses et c’est le ‘’ Shirké Asghar.’’

Les Compagnons ouvrirent les yeux grands comme une salière et questionnèrent :

« Que signifie le ‘’Shirké Asghar, Yà Rassoulillah !

 Le Shirké Asghar est le petit Shirk, la petite idolâtrie, dit l’Envoyé d’Allah. C’est le Riyà ou la simulation, l’étalage, l’exposition de ses bonnes actions au public, » expliqua-t-il.

Le Riyà ou la simulation est le fait de faire voir aux autres ses bonnes œuvres, montrer avec éclat et solennité ses réalisations dont leur vanité fait parade et déployer avec ornement ce qu’on a fait de bien. Le Messager d’Allah ajouta par la suite :

« Le Jour du Jugement ou Qayamat, on dira à ces gens d’aller chercher les récompenses de leurs actions chez ceux à qui ils les ont montrés, pour lesquels ils les ont effectués, ont-ils quelque chose à vous donner, demandera-t-on ? »

En arabe, Rayàtâ signifie banderole, drapeau, étendard, tandis que Mir’atâ veut dire miroir.

Le mot Riyà tire son origine de ces vocables. Il signifie, donc :

Accomplir un acte de bienfaisance et faire sa démonstration en affichant une banderole ou en portant haut son étendard appelé ‘’Alam’’ pour attirer les regards des passants vers sa personnalité.

Certains miroirs font grossir les objets placés devant ceux-ci, contrairement à leur réalité.

Le mot simulation est le contraire de ‘’dissimulation’’ qui signifie cacher, ne pas laisser apercevoir, mettre sous l’abri ou taire un objet pour qu’il ne soit pas aperçu des regards indiscrets ou entendu d’une oreille sensible.

Simuler ou étaler, c’est exécuter comme le paon qui fait sa roue pompeuse en mettant en évidence ses propres beautés. Certains hommes veulent s’élever aux lieux éminents pour étaler de loin, avec pompe, l’éclat de leur superbe grandeur !

Le savant ou l’homme instruit, le prêtre ou la Maolana qui ne parle que pour instruire les autres et qu’autant qu’ils veulent être instruits et guidés, fait une grâce, un bienfait, un acte agréé et aimé par Allah, s’il ne le fait que pour étaler ses connaissances, sans rien de plus.

Le 5è Imam, H° Mouhammad Al Baqir (as), déclare :

« Faire une bonne action n’est pas difficile, mais le plus difficile est de la conserver telle quelle, la garder saine et en sécurité, la maintenir dans son état, la préserver de la destruction.

 Que voulez-vous dire par là ? Demanda-t-on à l’Imam (as) qui expliqua ses propos :

 Admettons qu’un homme donne de l’argent à un membre de sa famille se trouvant dans les besoins. Il obtient, en contrepartie une récompense démesurée de la part d’Allah. Elle est portée sur son compte en tant que l’acte de bienfaisance accompli en secret. Il le déclare, ensuite, aux autres. Cette récompense est rayée de son compte et remplacée, à sa place, par une autre, d’un acte effectué en public dont la récompense n’égale pas la première. Au fur et à mesure qu’il en fera le récit, son compte s’affaiblira, jusqu’à ce qu’il soit complètement annulé par suite de Riyà, de la simulation ou l’étalage, qui est l’orgueil des ostentations et le fard de la complaisance. »

Les Massaéls 955 et 956 cités dans le Tawzih d’Ayatoullah Sistani (qu’Allah garde sous sa Bonne Protection) concernant le Salat sont très clairs et nets dans ce sens. Tout Salat, en entier ou en partie, dans son fond ou dans sa forme, effectué sans le Plaisir d’Allah est nul et non avenu.

Source: Mulla Nissar

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Date

1 juin 2020