Bibi Fizza (a)

Au temps du Prophète (s), les musulmans étaient élevés pour apprendre et réciter le Qour’an comme Ibadat (dévotion), pour l’écrire en tant que dévotion, pour l’enseigner à leurs enfants et aux autres personnes ainsi que leur faire apprendre par cœur et comprendre comme une dévotion. Ils sont devenus si familiers avec le Saint Qour’an qu’ils utilisaient les versets du Saint Qour’an dans leur conversation quotidienne. L’histoire rapporte que Bibi Fizza, la noble femme de chambre de Hazrat Fatima Az Zahra (a), la Dame du Paradis, la fille du Saint Prophète (s) avait l’habitude d’utiliser les versets et les mots du Saint Qour’an dans ses conversations.

Fizza (a) était une dame chaste originaire d’Abyssinie. Elle a été amenée comme esclave à Médine. Le Saint Prophète (s) l’a achetée pour qu’elle puisse aider Bibi Fatima (a). Elle était un cadeau pour la Sainte Dame et une assistante pour les tâches ménagères. Fizza était un nom qui lui a été donné par notre Saint Prophète (s) signifiant argent. Comme elle est entrée dans la maison du Saint Prophète (s), elle s’est rapprochée des gens de la maison.

Elle considérait cette maison comme la meilleure des maisons sur toute la terre. Elle a mis tout son énergie au travail de cette maison. Pour Fizza (a), ce n’était pas une maison ordinaire. Une maison dont l’arche des anges fait la circumambulation ! Elle les a aidés du mieux qu’elle pouvait et a appris les connaissances et la sagesse de la source pure. Quel honneur pour elle de faire partie de la Sourate Hal Ataa / Dahr (chapitre 76). Elle considérait sa présence là-bas comme ibadah.

Après la triste disparition du Prophète (s), Fizza (a) a été témoin de l’injustice dont Sayyidah Fatima (a) et Imam Ali (a) ont souffert, leurs droits ont été usurpés et leur héritage de Fadak a été arraché. Mais Bibi Fatima (a) s’est levée fermement afin de lutter pour ses droits. Non seulement elle a été privée de ses droits mais elle a également subi de graves tortures. Fizza (a) l’a accompagnée et a demandé au nom de Bibi et s’est battue pour elle. Elle protégeait la Sainte Dame à tout moment et était un moyen de réconfort.

L’un des opposants a écrit une lettre à Mouawiya, disant : « Quand nous sommes allés attaquer la sainte maison d’Imam Ali (a) et Bibi Fatima (a), Fizza y a agi comme un bouclier, pour protéger la sainte Dame des blessures. Fizza a essayé de condamner ce que nous faisions et a essayé de l’arrêter. »

Les ennemis ont mis le feu dans la maison de Hazrat Ali (a) et sont entrés dans la maison forçant Imam Ali (a) à se rendre. Ici, Fizza (a) a également joué un rôle.

Lorsque l’attaquant a donné un coup de pied à Bibi Fatima (a), nul autre que Fizza a abrité la Sainte Dame (a). Elle était à la sainte Dame (a) comme un papillon de nuit autour de la bougie pendant qu’elle la soignait. Elle a accompagné la caravane de l’Imam Houssayn (a) à Karbala et est restée fidèle et dévouée jusqu’aux derniers moments de sa vie. Elle mourut un an plus tard, après la triste tragédie de Karbala.

Aboul Qassim Qashiri raconte le dialogue entre Fizza (a) et Abdoullah bin Moubarak : « J’ai vu une femme dans le désert et je lui ai demandé : « Qui êtes-vous et d’où venez-vous ? ». Elle a dit : « Dites Salaam ! … Bientôt vous le saurez. » (6 : 67) J’ai appris qu’elle s’attendait à ce que je la salue et que je dise Assalam o Alaikoum en premier, avant toute question. J’ai fait ce qu’elle me rappelais et je lui ai demandé pourquoi elle était en plein désert. Elle a répondu : « Quiconque Allah guide, nul ne peut l’égarer. » (39 : 37). J’ai compris qu’elle était perdue et donc agitée, alors j’ai demandé à nouveau si elle était un être humain ou un djinn.

Elle a répondu : « Ô enfants d’Adam ! Soyez paré à chaque fois que vous vous prosternez. » (7 : 31) J’ai découvert qu’elle était un être humain, alors j’ai continué mon enquête en lui demandant d’où elle venait. Elle a répondu : « …qui sont appelés depuis un endroit lointain » (41 : 44). J’ai découvert qu’elle venait d’un endroit lointain et j’ai demandé sa destination. Elle a immédiatement répondu : « …car Dieu incombe à l’humanité le Pèlerinage de la Maison… » (3 : 97). J’ai réalisé qu’elle allait pour le Hajj (pèlerinage de la Kaaba) et lui ai demandé combien de jours elle voyageait. Elle m’a dit : « En effet, Nous (Dieu) avons créé les cieux et la terre et ce qu’il y a entre eux en six jours. » (7 : 54 ; 50 : 38) J’ai conclu que c’était six jours.

Je lui ai demandé d’avoir de la nourriture et de l’eau si elle le voulait. Elle a poliment indiqué : « Nous (Dieu) ne leur avons pas fait de tels corps qui ne mangent pas de nourriture et ils ne sont pas éternels. » (21 : 8) Elle a accepté ma proposition. Puis, pour rattraper la caravane, je lui ai suggéré de se dépêcher. Elle m’a rappelé à nouveau : « Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. » (2 : 286) Je lui ai dit que si elle ne pouvait pas le faire, je la laisse monter sur le dos de mon chameau derrière moi. Elle a récité un autre verset du Qour’an : « S’il y avait là des dieux en dehors d’Allah, alors en vérité les deux (les cieux et la terre) auraient été désordonnés… » (21 : 22)
C’était un rappel de piété que lorsqu’un homme n’était pas le mari d’une femme, il était illégal de monter ensemble sur le même animal. [Il s’agit d’une loi islamique concernant les Namahram].
Qashiri dit qu’il est descendu et lui a demandé de monter sur le dos du chameau.

Elle a occupé le siège et a récité « sanctifié est celui qui a subjugué cet (animal) pour nous. » (43 : 13)
Elle a remercié Allah qui a amené l’animal sous son contrôle. Quand nous sommes arrivés à la caravane, j’ai demandé : « Connaissez-vous quelqu’un parmi eux ? »
Elle a dit : « Ô Dawoud (David), Nous t’avons nommé vice-gérant sur la terre… » (38 : 26)
« Et Mouhammad n’est pas qu’un apôtre…» (3 : 144)
« Ô Yahya (Jean-Baptiste) ! Tiens fermement le livre ! » (19 : 12)
« Ô Moussa (Moïse) ! En vérité, je suis Dieu le Tout-Puissant. » (27 : 9)
J’ai compris que Dawoud, Mouhammad, Yahya et Moussa étaient les noms de ses fils. Quand les garçons ont apparu, je lui ai demandé qui ils étaient.
Elle a dit à sa manière habituelle : « La richesse et les enfants sont la parure de ce monde » (18 : 46). Je les ai reconnus comme ses fils.

La femme regarda ses fils avec un sentiment de contentement et a dit « …Ô mon père ! Engagez-le [à votre service] moyennant salaire, car le meilleur à engager c’est celui qui est fort et digne de confiance. » (28 : 26)
Dans ces paroles du Qour’an, elle a informé les fils en leur disant que «… Cet homme m’a offert un cadeau (c’est-à-dire une aide), donc vraiment Dieu donne une multiplication à qui Il veut. » (2 : 261)
Les fils ont compris les indications de leur mère et ils m’ont donc payé deux fois plus que j’aurais dû être payé.

Pour satisfaire ma curiosité, j’ai demandé aux fils qui est cette honorable dame qui ne parle que par le Qour’an. Ils ont répondu qu’elle était leur mère, la femme de chambre de Hazrat Fatima Al Zahra (que la paix soit sur elle et sa progéniture), la fille du Saint Prophète (s) et l’épouse d’Amir Al Momineen. Elle a été élevée à l’ombre de la connaissance suprême et de la piété de la fille du Prophète (s). Depuis 20 ans, elle ne parlait que par le Qour’an dans ses conversations quotidiennes.

Source : Livre Labbayk Ya Husain écrit par Sœur Sajida Alidina (épouse de Shaykh Alidina)
Traduit par l’équipe Shia974 ✨

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Orateur

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Date

13 octobre 2020