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Shia 974 ( Chiite à l'Ile de la Réunion )
Les Activités du Madressa - Akhlaq

 

Akhlaq 11 - Leçon 3 : Nafs

 

L’Islam insiste beaucoup sur le comportement moral.

 

Allah SWT a créé les êtres humains en trois parties :

* La première est comme une carcasse de voiture, qui sert à contenir quelque chose, appelée le corps.

* La seconde partie est comme le moteur, sans lequel la voiture ne fonctionnera pas, appelé la conscience (nafs), et

* La troisième partie est comme la batterie, sans laquelle la voiture ne roulera pas, c’est l'âme (rouh).

 

Notre corps a besoin de soins ; nous devons l'alimenter et le maintenir chaud, autrement nous deviendrons malades, et nous souffrirons.

 

L'âme a également besoin de soins, autrement, elle pourrait elle aussi devenir malade. La seule façon de s’occuper de l’âme est de renforcer constamment notre foi et c’est à ce niveau que le nafs intervient.

 

Le nafs est la pièce la plus importante de notre être.

 

Quand nous aidons quelqu'un, nous sommes heureux ; mais c'est le nafs, et non pas le corps, qui ressent la joie. La moralité est la nourriture de l'âme, et si nous l'alimentons régulièrement, elle restera en bonne santé.

 

Toutes les lois instaurées par Allah SWT avaient leurs propres codes de conduite. L'arrivée de l'Islam a perfectionné toutes les règles. L'homme a changé d'une manière ou d'une autre les autres religions ; seul l'Islam demeure aussi pur que la nuit où il a été révélé. Aussi, en permettant à notre nafs de suivre l'akhlaq établi en Islam nous procurons à notre âme la meilleure nourriture qui soit.

 

« J'ai été envoyé pour achever la noblesse du caractère. » Prophète Muhammad (SAW)

 

Dans ce monde matérialiste on s’occupe très bien du corps, alors qu’on néglige complètement le nafs. Ceci créée des maladies du nafs, mais les gens ne s’en rendent pas compte. De telles maladies provoquent des dégâts intensifs à long terme. Pour maintenir le nafs en bonne santé, nous devons être conscients de chacune de nos actions.

 

« Le nafs est comme un cheval sauvage, sur lequel vous êtes montés. Si vous détournez votre attention le temps d’une seconde, il vous jettera au loin. » Imam Ali (AS)

 

Il existe trois différents états de nafs :  

 

* Nafs-e-Ammara : C'est le nafs sous sa plus mauvaise forme, où il mène vers le mal. Quand notre nafs atteint cet état, nous sommes inférieurs à des animaux aux yeux d'Allah SWT. À ce stade, nous commettons constamment des péchés pour lesquels nous ne nous repentons pas. Nous ne nous soucions de personne d’autre.

 

* Nafs-e-Lawwama : C'est l'étape où nous ne sommes pas mauvais, mais nous commettons toujours des péchés. C'est à ce stade que notre nafs est appelé conscience ; il y a une certaine prise de conscience dans nos actions parce que quand nous faisons quelque chose de mauvais notre nafs nous dit que nous aurions du ne pas le faire et que nous devrions nous repentir.

 

* Nafs-e-Moutmainna : Dans cette vie, nous devrions tous avoir pour objectif d’atteindre cet état (être entièrement satisfait(e) de ce qu’Allah SWT a décidé pour nous, ne pas commettre de péchés intentionnellement et éprouver du plaisir en faisant de bonnes actions).

 

Le jour de Achoura, Allah SWT s’est adressé à Imam Houssain (a.s.) comme suit :

 

« Ô toi, âme apaisée ! Retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée » [Sourate Al Fajr (l’Aube, n° 89), versets 27-28]

 

Il y a des moyens de se protéger des mauvaises suggestions du nafs :  

 

* Dire Bismillah à chaque fois que nous entreprenons quelque chose. De cette façon, nous demandons à Allah SWT de nous protéger de nous-mêmes ainsi que d'autres dangers.

* Faire le sadaqa (garder de l’argent de côté pour les pauvres). Par conséquent, Allah SWT veillera sur nous.

 

« …Et tout ce que vous dépensez de vos biens sera à votre avantage, et vous ne dépensez que pour la recherche du plaisir d’Allah SWT. » [Souratoul Baqara (La Vache, n° 2), verset 272]

 

* Développer notre bonne volonté c’est-à-dire la capacité de contrôler nos désirs. Nous sommes constamment exposés à des dangers tels que les drogues, l'alcool et la pornographie. Si nous nous laissions emporter par ces tentations, nous ruinerions nos vies.

 

Quand on demanda à notre Saint Prophète (SAW) s'il y avait une voix à l'intérieur de lui qui l’encourageait à faire le mal, il répondit : « Si ! Moi aussi j’ai une voix comme ça à l’intérieur de moi mais je l’enferme à double tour. »

 

Le nafs n'était pas attaché à l’aide de chaînes métalliques, mais avec le contrôle et la bonne volonté. Cela montre que la bonne volonté est une arme très puissante contre le mal. Nous pouvons contrôler notre nafs à travers la discipline, qui renforce, à son tour, davantage notre bonne volonté.

 

Dans cet univers, toutes les choses ont été créées par paires ; chaque chose a son contraire. Il y a le blanc et le noir, le fort et le faible, le bon et le mauvais, le paradis et l’enfer. Ces paires existent également en nous. Pour chaque bonne émotion qui nous emmène vers Allah SWT, il y a une mauvaise émotion qui veut nous éloigner de Lui.

 

Allah SWT nous a donné la capacité de juger entre le vrai et le faux. En outre, Allah SWT a envoyé un guide pour chaque peuple, pour nous montrer la voie menant vers Lui pour que le Jour du Jugement les gens ne puissent pas prétendre qu’ils ne savaient pas. Tout que nous devons faire c’est choisir quelle voie nous voulons suivre.

 

« Et, à chaque peuple un guide. »  (Sourate Ar Râ’ad, Verset 7)

 

« Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager. » (Sourate An Nahl, V :36)

 

« Nous t’avons envoyé avec la Vérité, en tant qu’annonciateur et avertisseur. Il n’est pas une nation qui n’ait déjà eu un avertisseur. » (Sourate Fâtir, V : 24)

 

Ce simple choix entre le bien et le mal s’avère difficile uniquement parce que nous oublions facilement. Nous pensons toujours au présent et laissons un peu de côté le futur.

 

Quand nous faisons un acte Haraam, le plaisir procuré est immédiat. Par exemple, quand nous commettons un vol, nous recevons les biens immédiatement ; quand nous acquérons le pouvoir, nous pouvons commander les autres dans l’immédiat.

 

Cependant, quand nous faisons une bonne action, les récompenses ne sont pas immédiates ; elles viennent plus tard. Par exemple, quand nous étudions pour un examen, les récompenses viendront après que nous ayons passé l'examen et que les résultats soient proclamés. De la même façon, une graine semée prend plusieurs années pour mûrir avant que nous puissions goûter les fruits.

 

De même, pour chacune de nos actions, il y a une réaction immédiate dans notre vie future (l’au-delà). Tout ce que nous faisons n’est pas en vain, même si les effets ne nous apparaissent pas dans l’immédiat.

 

Seul celui qui est ignorant et ne se préoccupe aucunement de la vie future choisira ce qui lui procure des avantages immédiats.

 

« Celui qui me meurt, me voit, qu'il soit croyant ou hypocrite. » Imam Ali (A.S.)

 

Si nous sommes croyants, nous serons heureux de voir l'Imam, mais si nous sommes des hypocrites nous éprouverons de la tristesse quand nous le verrons.

 

Quand l'Ange de la Mort (Malak-oul-Mawt – Izraïl) viendra, il nous dira de ne pas nous inquiéter (en particulier, si nous avons fait de bonnes actions). Il dira alors :

 

 « Par Allah SWT, je suis plus gentil envers toi que ton propre père. Ouvre donc tes yeux et regarde. » Alors, nos yeux spirituels s’ouvriront et nous entendrons cet appel :

 

« Ô toi, âme apaisée ! Retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée ; entre donc parmi Mes serviteurs, et entre dans Mon Paradis. » [Sourate al Fajr (L’Aube, n° 89), versets 27-30]

 

À ce moment-là, si nous avons laissé notre conscience (nafs) nous guider tout au long de notre vie, ce sera alors un appel direct d’Allah SWT à nos âmes paisibles.

 

Une telle âme a confiance en la promesse d'Allah SWT et est sûre de la manière dont elle a fait ses choix dans ce monde. Elle était consciente aussi bien des excès que des afflictions du monde, mais faisait pleinement confiance à la Grâce d'Allah SWT.

 

Ainsi, un vrai croyant quitte ce monde sans aucune peine ni souci. Et Allah SWT lui donne la mort quand il/elle désire la mort plus que tout, pour qu’il/elle puisse atteindre le Messager d'Allah SWT.

 

« Et par le NAFS et Celui Qui l’a harmonieusement façonné,

   Et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété !

   A réussi, certes, celui qui le purifie,  

   Et est perdu, certes, celui qui le corrompt. »

 

(Sourate Ash Shams, n° 91, Versets 7 à 10)

 

J’ai laissé tel quel le mot NAFS dans ce Verset du Qur’an, certains l’ont traduit par l’âme.

 

Allah est Le Créateur de l’homme. Il sait ce qu’il y a en l’homme. Le monde ne connaît que deux éléments : le corps et l’âme.

L’Islam déclare que l’homme possède un troisième élément qui est le NAFS. Il fait fonction d’intermédiaire entre le corps et l’âme.

 

Le dictionnaire arabe Larousse vous donnera sa signification par : âme, essence, être, personne, individu, psyché, substance.

Dans votre cours, on l’a traduit par : Conscience.

Le Littré nous explique ce mot : la conscience est le témoignage ou jugement secret de l’âme qui donne l’approbation aux actions bonnes et qui fait reproche des mauvaises.

Au vocable «âme», il énonce comme étant le principe immatériel de la vie.

 

L’homme n’est pas uniquement le résultat de la composition de deux éléments, comme on a tendance à le croire, il fallut attendre l’arrivée de l’Islam pour distinguer ce troisième élément qu’est le Nafs.

 

L’expression conscience est composée de deux constituants : CUM = avec et SCIENCE.

La Conscience psychologique qui donne la lumière, qui éclaire.

La Conscience morale constitue la voix, elle parle à l’homme sans se faire entendre.

Elle juge les actions accomplies par lui.

 

NAFS au singulier, NOUFOUS ou AN’FOUS au pluriel, ce mot est difficile à traduire.

NAFSI ou NAFSIK signifient moi-même ou toi-même.

ILMOUL NAFS ou NAFSIYYAT = Psychologie.

Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres.

En réalité, NAFS est le « SOI » ou le « MOI », l’Ego ou la personnalité.

Le corps est matériel, l’âme est spirituelle, immatérielle, le Nafs, par contre, fait la liaison entre le corps et l’âme.

 

«Ô hommes ! Craignez votre Seigneur Qui vous a créés d’un seul Nafs et a créé de celui-ci son épouse, ...»

 

(Sourate An Nissâ, n°4, Verset 1è)

 

Ici, Allah parle de Adam et de Eve (Hawa) qui sont créés de même nature, et d’eux s’est répandue l’humanité.

Il n’a pas cité le nom d’Adam qui figure 18 fois dans le Saint Qur’an, mais Il y a fait référence en désignant comme Nafs, traduit par « être. »

 

La carrosserie et la batterie existent, la voiture ne peut rouler sans le moteur qui est le Nafs de l’homme, la pièce la plus importante.

Si on prend l’exemple de la batterie elle-même, elle est prête à fonctionner, tous les éléments y sont groupés, le courant y séjourne, mais il manque de l’acide pour la mettre en démarrage. L’acide constitue l’électrolyte pour mettre la batterie en marche.

Le Nafs est l’élément de liaison entre le corps proprement dit et l’âme qui fait vivre ce corps.

 

Je vous cite quelques citations :

« Je pense, donc je suis, » dit Descartes (cogito ergo sum).

« Connais-toi, toi-même » affirme Socrate.

 

L’Imam Ali (a.s) proclame dans son célèbre Hadith :

« Celui qui connaît son Nafs, connaît son Seigneur »

Pour comprendre son Créateur, son Seigneur, son Dieu, l’homme doit avant tout connaître son propre Nafs, son propre « Moi. »

Avant de planer dans l’Univers qui l’entoure, il doit étudier son propre être qui est un univers plus grand que celui qu’il aperçoit. L’homme méprise son être, alors que le Prince des Croyants affirme qu’il est « Aalamé Akbar » = un monde immense, un univers vaste, il a mis l’être humain en face d’Allah, c’est dire que pour accéder à Allah, il doit passer par son monde qui est sa propre personnalité.

 

 

« Prétends-tu n’être qu’un petit ver,

Alors qu’en toi se cristallise l’univers.

Ton remède est en toi, mais en as-tu conscience ?

Et ton mal vient de toi, en as-tu clairvoyance ? »

 

C’est un recueil des vers attribués à l’Imam Ali (a.s).

 

L’homme est un être compliqué. Il ne pourra jamais comprendre son Nafs, car Dieu est un Etre Suprême qui est hors de la connaissance, de la compréhension de cet individu créé de limon !

Il n’est pas Dieu Celui qui peut être contenu dans son cerveau, qui peut être limité, qui peut être désigné, alors si c’est ainsi, comment expliquer le Nafs ?

 

« Qui Le qualifie Le compare, dit l’Imam Ali (a.s) dans un de ses Sermons du Nahjoul Balaghah ou La Voie de l’Eloquence, qui Le compare Le divise, qui Le divise L’ignore ! »

 

Je vous mène avec moi à élucider ces quelques expressions :

 

« Pénétrer dans la conscience » = savoir ce qui est dans le cœur d’autrui, lire la pensée de son interlocuteur, voyager à l’intérieur de la personne en face de soi.

« Opprimer les consciences » =  empêcher par la force la manifestation des sentiments religieux, d’où est tirée l’expression, « liberté de conscience », chacun peut librement pratiquer sa religion.

« Sur mon honneur et sur ma conscience » = serment que prononce le chef du jury avant de lire le verdict, son honneur est en jeu comme sa conscience avec laquelle il ne peut mentir.

« Avoir une chose sur la conscience » =  se la reprocher, son esprit est lourd du mal qu’il a commis sans que ses voisins l’aperçoivent ! Nous y reviendrons lorsque nous expliquerons les différentes sortes de Nafs qui existent chez l’homme.

« Mariage de conscience » = mariage que l’on fait pour satisfaire sa conscience, pour régulariser une union irrégulière. Nous connaissons le mariage de raison ou le mariage d’intérêt qui est effectué pour les biens matériels.

 

Rabelais avait bien dit, en bonne conscience, au 16è siècle :

 

« La science sans conscience n’est que ruine de l’âme »

 

L’homme est, certes, doué d’un goût pour les sciences, mais il ne doit jamais négliger sa conscience. L’homme se dégrade, il entraîne la perte de son âme, lorsqu’il sert la science au service de ses désirs, de ses appétits.

Ainsi, lorsque Albert Einstein découvrit la formule de la relativité, de l’énergie atomique, il s’empressa de divulguer l’information, sans se rendre compte de son utilisation à des fins extrêmement dangereuses. On dit qu’il en fut bouleversé et ne se remit jamais de son erreur, lorsqu’il apprit que son invention, sa science avait tué des millions de personnes ! A vouloir trop chercher, il avait fini par oublier de faire appel à sa conscience !

Notre société moderne ne semble pourtant pas avoir vraiment retenu la leçon puisqu’elle utilise, de nos jours encore, la science sans conscience : le clonage ou la bombe biologique.

 

On déclare que le Nafs de l’homme est la puissance dominante en son for intérieur, qui connaît la perversion, aussi bien que les voies qui le conduisent à l’éviter. En d’autres termes, il inspire le mal et l’immoralité, en même temps que le bien et la vertu.

 

Le Verset cité au début de l’exposé est clair comme l’eau de roche que le mal comme le bien sont réalisés par l’homme. Son Salut ou sa perte viennent de lui-même, il trace son propre chemin, il sait où le conduisent ses actions !

 

Les Prophètes et les Imams ont été justement envoyés pour le guider sur la Bonne Voie, la Voie Droite, celle qui conduit au Bonheur Eternel.

L’homme est déjà instruit, les Livres sont révélés, le Saint Qur’an descendu en dernier pour l’éternité, aucune excuse ne le permet d’ignorer la Vérité.

 

Le Nafs a plusieurs degrés. Certains le divisent en 3, d’autres en 4 niveaux :

 

Nafsé Ammarah :

 

« Je ne m’innocente cependant pas, car le Nafs est très incitateur au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, (ne le préserve du péché) . . . . »

 

(Sourate Youssouf, n°12, Verset 53)

 

AMMAR = instigateur, incitateur.

 

NAFS-E AMMARAH =  mauvais génie. C’est le Nafs qui pousse au mal.

 

Ce Nafs mentionné dans le Verset précité forme la source de toutes les dépravations et les mauvaises actions de l’homme. Il est l’ennemi le plus reconnu de l’humanité. Il est arrogant et égoïste. Il cherche toujours à satisfaire ses propres désirs et vanités. Il se soucie seulement de ses propres besoins et intérêts et ne cherche que son plaisir, sans s’inquiéter du Plaisir d’Allah, le Maître de l’Univers. Il recourt à tous les moyens, même illégitimes, pour réaliser ses volontés, lorsqu’il n’est pas possible de les accomplir par des voies licites.

 

Docteur Shariati le compare à de la boue.

 

Attar, poète mystique persan du 6è siècle, compare le Nafs et ses caractéristiques,

 

« à une jungle dominée par divers animaux tels que le loup de la sauvagerie, le renard de la ruse, l’ours de la sexualité, le tigre de l’agressivité, le serpent, la chauve-souris, le scorpion, etc.

 

Il revient au Croyant de combattre tous ces animaux afin de transformer la jungle de sa personnalité en un jardin de fleurs et de parfums ! »

 

Mawlana Rûmi, de Balkh, un autre poète mystique persan du 7è siècle, compare ce Nafs « à un dragon possédant 700 têtes, dressées chacune entre le ciel et la terre ! »

 

Mener une lutte contre ce Nafs est une condition nécessaire pour faire évoluer l’âme vers les valeurs supérieures de l’humanité, pour lesquelles le Saint Prophète (saw) était envoyé. Lui-même, il le dit dans son très célèbre Hadith :

 

« Je suis envoyé pour parfaire la noblesse du caractère. »

 

Le Croyant ne doit jamais se séparer de son épée de piété, ni jamais renoncer à ce combat intérieur, le Jihad-é Akbar ou le Grand Combat, que nous aurons l’occasion d’étudier dans les prochains cours. Il doit surmonter tous les obstacles qui entravent son ascension.

 

L’ennemi le plus farouche demeure en nous-mêmes qui est notre propre Nafs appelé le Nafs-é Ammarah, et tant qu’il ne sera pas maîtrisé, nous ne pourrions jamais développer les capacités latentes cachées en nous.

Le lion tue pour manger, pour apaiser sa faim, c’est sa nature, alors que l’homme tue pour son plaisir, que sa proie soit un animal ou un homme, il ne fait aucune distinction !

 

« Ton pire ennemi est ton ‘ toi-même ‘ qui habite entre tes deux flancs, »

 

affirme le Messager d’Allah.

 

Nafs-é Lawwamah :

 

LÂM =  blâmer, critiquer.    LAWM = blâme.   LAÏM = qui blâme.

 

« Mais non ! Je jure par le Nafs qui ne cesse de se blâmer ! »

 

(Sourate Al Qiyamah, n°75, Verset 2)

 

C’est le Nafs qui condamne, qui blâme, qui s’autocritique, qui culpabilise, « self accusing » en anglais.

 

Les regrets, les remords ne viennent qu’après, dit-on.

 

L’homme commet le mal sans pincement au cœur, il s’empresse pour accomplir le péché, rien ne le retient, ni ne le décourage, il réunit toutes les forces pour le réaliser, ni la peur de la nuit obscure, ni les mauvaises langues ne l’empêchent !

Dès que le mal est commis, le crime est effectué, sa propre conscience le mord dans son for intérieur, le ronge dans l’intimité de son âme.

C’est cet esprit qui se nomme Nafs-é Lawwamah.

 

Lorsque le Nafs-é Ammarah entraîne vers le mal, l’homme doit agir à son opposé, doit écouter la voix du Nafs-é Lawwamah, plutôt que celle du premier. Quand il ordonne la paresse, l’homme doit travailler davantage ; quand il désire l’égoïsme, l’homme doit faire plus de sacrifice de soi. Quand il commande l’avarice, il doit suivre la voie de la générosité.

Allah enseigne à l’homme de se préserver de ses bas instincts.

 

L’homme est, donc, exposé aux suggestions de son Nafs qui lui inspire le mal, d’un côté, et la droiture, de l’autre.

Il est capable de reconnaître leurs chuchotements et de faire la distinction entre le bien et le mal.

 

C’est un secret qu’Allah a révélé à l’homme qui est d’une grande importance. Tant qu’il le garde à l’esprit, il peut prendre des précautions contre son propre Nafs qui l’incite vers le mal, cette âme impérative, la mère des idoles, le Iblîs intérieur, l’œil aveugle de la Ténèbre, son Ego, et choisir la meilleure conduite.

 

Les querelles, les conflits d’intérêt et les malheurs dans les sociétés éloignées des valeurs morales de la Religion, prennent leurs racines dans le fait que les individus se conforment aux instructions de leur Nafs et de leurs propres intérêts, perdant, par conséquent, tous leurs attributs humains, tels que le vrai amour, le respect et le don de soi.

Par diverses tentations, le Nafs-é Ammarah essaiera, sans cesse, de détourner l’homme du droit chemin, il ne se taira jamais, il justifiera ses actes, désirera posséder tous les biens matériels et mener une vie de débauche et de plaisir.

 

Allah a placé en l’homme des panneaux d’indication dans la nature de Nafs-é Lawwamah, des balises de protection, des feux de prévention !

 

La maison est obscure, rien ne s’y aperçoit, des excréments couvrent le sol, c’est le Nafs-é Ammarah. La lumière constituée par le Nafs- Lawwamah vient l’illuminer !

 

L’Histoire de Caïn et Abel, racontée par Victor Hugo dans un poème portant le même titre, illustre nos propos.

Caïn a tué son frère Abel par jalousie, mais, partout où il va, il est poursuivi par sa conscience sous forme d’un œil qui ne cesse de le regarder.

 

« Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,

   Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres. »

 

Il parcourt la terre, durant 30 jours et 30 nuits, et arrive au bord de la mer,

 

« Et comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mornes,

   L’œil à la même place au fond de l’horizon. . . . »

 

Il se cache derrière un mur de bronze, dans un tour, mais en vain !

 

« Alors il dit : ‘ je veux habiter sous la terre,

   Comme dans son sépulcre un homme solitaire,

   Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien, ‘

   On fit donc une fosse, et Caïn dit ‘c’est bien !’

   Puis il descendit seul sous cette voûte sombre,

   Quand il se fut assis sur sa chaise dans l’ombre,

   Et qu’on eut sur son front fermé le souterrain,

   L’œil était dans la tombe et regardait Caïn ! »

 

Dans ce sens, suivant une citation de Confucius,

 

« La conscience est la lumière qui permet à l’intelligence de distinguer le bien du mal. »

 

Nafs-é Moutmaïnnah :

 

TWAMÂNÂ = apaiser, calmer, tranquilliser, apporter la paix, la sérénité.

 

« Ô toi, le Nafs apaisé, Retourne vers ton Seigneur, satisfait et agréé, »

 

(Sourate Al Fajr, n°89, Verset 27/28)

 

Le Nafs apaisé est celui qui trouve pleinement sa sérénité dans les Commandements d’Allah et Sa Législation, sans aucun complexe. C’est le Nafs qui est confiant dans la Décision et le Destin prescrits par Allah (Qadhâ et Qadr), qui a l’intime conviction que tout ce qu’il peut subir n’est que bien. La rétribution de ce Nafs ne peut être que le Paradis.

Le but de la purification du Nafs est de parvenir à ce stade ultime du Nafs apaisé, tranquille, serein. Pour ce faire, il est nécessaire de le purifier.

 

Ce Nafs a conquis tous les désirs et s’est rendu vers son Seigneur, pour se reposer dans la paix et l’harmonie parfaite avec la Volonté Divine, qui a triomphé de chaque sorte de passion, désir, douleur, déception, de n’importe quel plaisir de cette vie, en étant totalement conscient de ne satisfaire que son Seigneur et Lui Seul !

 

Il a atteint la pleine confiance en Allah par sa soumission absolue à Sa Volonté !

Ce stade est celui où se trouvaient le Saint Prophète (saw) et nos Imams,

nos Maassoumines (a.s).  

 

Nafs-é Moulhimah :

 

Certains penseurs ont ajouté à la liste précédente un autre stade du Nafs

qui est l’Inspiration, l’illumination, tirées du mot arabe IL’HAM.

Le Ilm (la connaissance), le Hikmah (la sagesse), le Tafaqqour (la réflexion) sont des soldats qui aident l’homme dans sa traversée de l’océan.

Les réflexions sont de deux sortes : Ilham ou l’inspiration est louable, tandis que le Was’wassa ou la murmure, le doute, sont condamnables.

Le premier est angélique alors que le second est diabolique, qui vient de Shaytan.

 

« Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ? »

 

(Sourate Al Fourqâne, n° 25, Verset 43)

 

« . . . Nous l’aurions élevé par ces mêmes enseignements, mais il s’inclina vers la terre et suivit sa propre passion. Il est semblable à un chien qui halète si tu l’attaques, et qui halète aussi si tu le laisses. . . . »

 

(Sourate Al A’araf, n°7, Verset 176)

 

Conclusion :

 

« Formez-vous vous-mêmes selon les Attributs d’Allah. »

 

(Hadith du Saint Prophète saw)

 

Allah est Juste, Miséricordieux, Pardonneur, Compatissant, Connaisseur, etc. Il aime le bien et déteste le mal.

Comme du soleil nous bénéficions les bienfaits par ses rayons, les Attributs Divins doivent apporter la lumière à l’homme.

 

Si celles-ci sont enracinées en lui et qu’elles deviennent sa seconde nature, on peut dire qu’il a acquis la morale islamique.

Les Attributs d’Allah doivent se manifester chez l’homme, sauf

« la Grandeur et l’Honneur qui sont deux habits qui ne seyent qu’à Allah Seul. »

 

(Un Hadith)  

 

« Vous êtes votre propre médecin. Vous connaissez votre maladie et son remède. Il reste à savoir dans quelle mesure vous êtes préparés à saisir l’occasion pour prendre soin de vous-mêmes. »

 

(Hadith du 6è Imam a.s)

 

“L’ennemi c’est-à dire le diable, monte sur le cou de celui qui n’est ni favorisé par un auto prêche, ni par une compagnie qui le guide. »

 

(Hadith du 6è Imam a.s)

 

Donc la liberté et l’honneur de l’homme dépendent de l’autocritique qui est la pierre angulaire de l’autoformation, de l’existence d’un conseiller interne.

 

Nous pouvons conclure, d’après les discussions qui ont précédé que, dans sa marche évolutive, l’homme doit, avant tout, tirer parti de sa force intérieure, et cela dépend, la plupart du temps, de deux choses : sa force de volonté et sa propre conscience.

 

« Transforme ton cœur en un ami vertueux et un fils soumis, et transforme ton savoir en un père à qui on obéit volontairement. Considère la pollution de ton âme comme ton ennemi que tu dois combattre. »

 

(Hadith de l’Imam As Sadiq, 6è Imam a.s)

 

Moulla Nissarhoussen RAJPAR

 

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Réalisés par Moulla Nissarhoussen RAJPAR

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